Fatima: mon mariage forcé.

Partie 39

J'étais restée deux jours à l'hôpital pendant lesquels on m'a fait toute une série d'examens. Al Hamdoulilah tout était normal, mon bébé se portait bien.

Étant donné que j'étais déjà à mon quatrième mois, je pouvais connaître le sexe mais je préférais garder la surprise jusqu'à la naissance.

À ma sortie on avait prévenu ma famille en France ainsi que celle d'ici sur le fait que la famille allait bientôt accueillir un nouveau membre et je vous laisse imaginer le bonheur de chacun, ils étaient tous très contents.

Mais la réaction de mon père et de Youssoufa m'avaient le plus marqué. Tous les deux avaient pleuré au téléphone, ça me faisait tellement plaisir de les entendre si heureux. Mon baba  il avait passé des minutes entières à prier pour moi et pour que tout se passe bien, j'étais émue.

En ce qui concerne Kaïs, je lui avais rien dit. J'avais décidé de garder ça pour moi. C'est vrai que ma mère insistait beaucoup sur le fait qu'il avait le droit de savoir étant donné que c'était autant mon bébé que le sien  mais je restais ferme sur ma décision. Pour le moment je le voulais juste loin de moi pour pouvoir me consacrer que sur ma santé et surtout celle du bébé. À présent c'était ma priorité.

Mon médecin avait été très clair avant de me laisser rentrer chez moi, je devais éviter toute sorte de stress si je voulais que cette grossesse se termine bien et pour cela il fallait que je sois loin de Kaïs. J'avais pas l'intention de mettre la vie de mon enfant en danger.

De base la grossesse est un moment magique que chaque couple devrait vivre et savourer ensemble sauf que dans mon cas, il n'y avait plus de couple.

C'est vraiment pas comme ça que j'avais imaginé ma première grossesse mais Dieu en a décidé ainsi. Je ne peux qu'accepter mon destin et continuer à faire semblant d'aller mieux le jour pour au final passer toute la nuit à pleurer seule sur mon lit.

J'avais fait jurer à tout le monde de ne rien dire à mon ex belle-famille. Je leurs annoncerais la nouvelle que lorsque je me sentirais prête. Pour le moment ça peut attendre.

Un jour j'étais dans ma chambre connectée avec Khadijah sur skype.
Elle aussi était tellement heureuse et n'arrivait presque pas à y croire. Elle m'appelait chaque jour pour prendre de mes nouvelles et me remonter le moral avec ses vieilles histoires et tout comme moi elle hallucinait en voyant mon ventre prendre chaque jour un peu plus de forme.

Mon médecin m'avait pourtant prévenue sur ça, il m'avait clairement dit que du moment où j'étais consciente d'être enceinte, mon ventre commencerait à se montrer petit à petit mais je croyais pas que ça se ferait si rapidement. J'en étais totalement charmée.

Il y a encore quelques jours de cela j'avais un ventre tout plat et aujourd'hui il était légèrement arrondi et plus volumineux. C'était incroyable.

Ça faisait déjà une vingtaine de minutes qu'on discutait lorsque ma mère est entrée dans la chambre.

Elle: Fatima, il y a quelqu'un pour toi.

Moi: c'est qui?

Elle: je le connais pas mais il demande après toi.

C'est étrange, de qui pourrait il bien s'agir? J'ai pas cherché plus loin et après avoir salué Khadijah et m'être habillée d'une robe africaine ample qui cachait bien mon petit ventre, je suis partie au salon.

Quelle ne fut ma stupeur d'y trouver Kader, le gars de la fête ?! Dès qu'il m'a vu il s'est levé tout en me souriant, je lui ai rendu timidement.

Lui: Salut!

Moi: Salut..

J'étais vraiment surprise de le voir mais aussi bizarre que ça puisse paraître j'étais quand même heureuse qu'il soit là. Depuis le jour de la fête, j'avais pas arrêté de demander à Mariam de ses nouvelles car je tenais vraiment à le remercier pour ce qu'il avait fait pour moi ce soir là et voilà que j'en avais enfin l'occasion.
On est resté un moment à se regarder puis il m'a tendu une boîte.