Partie 48

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La mort.

La plus grande peur de l'être humain.

On ne sait jamais comment ni quand elle va toquer à notre porte. Pour nous ou pour un être cher. On sait juste que le moment venu, rien ni personne peut gagner contre elle. Elle est forte. Invincible. Sans pitié.

La mort la plus douloureuse n'est pas la nôtre parce qu'on est pas vraiment conscient mais plutôt celle d'une personne importante à nos yeux. On a tous déjà vécu la disparition de quelqu'un qu'on aimait, on a tous déjà goûté à ce goût amer qui nous laisse la mort de quelqu'un.

Rien peut expliquer cette sensation de mélancolie, de profonde tristesse, de détresse qu'on ressent lorsqu'on est confrontés à la mort d'un être cher.Un ami peut-être. Une connaissance. Un parent. Dans tous les cas c'est toujours aussi douloureux de voir un être qu'on aime partir. De surcroît quand cette personne vous vous êtes jurés de toujours veiller sur elle, l'aimer et la protéger contre tout et tous. De surcroît quand on se sent responsable de sa disparition.

Rien ne peux atténuer ce sentiment de culpabilité qui nous bouffe de l'intérieur. On a l'impression d'être dans un tourbillon de remords, de regrets. On aimerait tout effacer et mieux agir. On aimerait avoir la chance de tout recommencer pour éviter de produit les mêmes erreurs. Mais lorsqu'on commencera à regretter ce sera déjà trop tard.

...: On a fait le possible mais malheureusement l'hémorragie était trop importante et elle s'en est pas sortie"

Mon monde s'écroule. Je comprends pas ce qui se passe autour de moi. Des cris, des pleurs. J'entends tout mais tout me semble si loin. Je me sentais dans une autre dimension. Tout était brouillé, tout était noir. J'étais affligé, perdu dans ma douleur. Je réalisais pas ce que le médecin venait de m'annoncer. Mon cerveau refusait de comprendre ce qu'il venait de dire. Je le niais désespérément jusqu'à ce qu'on m'amène la voir. Pâle. Immobile. La poitrine à jamais tranquille.

Je l'appelle. Elle répond pas. Je cris son nom consterné. Toujours rien. Aucune réponse.  Aucun mouvement. Je frôle sa peau légèrement refroidie et un frisson gelé me traverse le corps. Je réalise que c'est la réalité. Elle est partie. Elle m'a laissé, elle m'a abandonné.

J'ai l'impression que mon cœur s'est arrêté de battre. Plus je la regarde plus je le sens se déchirer au fond de ma poitrine. La douleur me gagne d'un coup. Je n'arrive pas à respirer, mes jambes lâchent petit à petit et je me sens partir. Mes yeux deviennent humides, je cris son nom de toutes mes forces. Je hurle à m'en couper les veines, à en perdre le souffle et plus elle répond pas plus je crie jusqu'à ce que à bout de forces je perde tout contrôle de mon corps.

...: KAÏS !

Je me suis levé brusquement. Elle me regardait d'un air désolé pendant que je me sentais perdu.

Sihem: calme toi c'est juste un cauchemar. Tu dois avoir foi en Dieu Kaïs, Fatima va s'en sortir inchallah.

J'étais encore traumatisé par ce fichu cauchemar que je fais à chaque fois que je ferme les yeux. Je deviens fou. Il suffit que je ferme les yeux deux secondes pour la voir sur ce lit d'hôpital, morte. Je ne vis plus.

Ça fait huit jours que ma vie s'est arrêtée. Huit jours que je passe mes journées à son chevet, dans cette fichue chambre d'hôpital en priant et suppliant Allah pour qu'elle se réveille, mais aucune réaction de sa part. Elle est toujours plongée dans ce fichu coma. Je ne réalise toujours pas comment est-ce possible. Elle allait bien juste après l'accouchement puis d'un coup plus rien. Le médecin a dit qu'elle a fait une hémorragie. Ils ont réussi à l'arrêter mais apparemment elle avait perdu énormément de sang, en plus du stress et de la fatigue qu'elle avait accumulé pendant et avant l'accouchement. Son corps avait en quelque sorte lâché et il lui fallait récupérer.

Fatima: mon mariage forcé.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant