Chapitre 5

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Éloïse était en train de remonter les bretelles de Alexy, ça devait sûrement être drôle à voir pour ceux qui prenaient la peine de regarder.

Personnellement, j'étais plutôt occupé à tenir un regard bleu au centre de la salle qui n'avait pas cillé un seul instant, un rassurant sourire aux lèvres.

Apparemment, Éloïse fut coupée dans son rabibochage par la sonnerie indiquant la deuxième heure terminée et la récréation commencée.

Tout le monde sortit en trombe de la salle dans un mélange désordonnée, abandonnant son sac dans la salle. Notre groupe fut bien moins réactif malgré le fait que nous étions les plus proches de la porte de sortie.

Nous prîmes le temps de rassembler nos affaires en un tas plus ou moins ordonné avant de se diriger vers la porte de sortie.

Je me retournai, jetant un dernier coup d'œil à la salle presque vide, Lise m'observait et lorsque nos regards se croisèrent, elle détourna aussitôt le sien.

N'osant pas me regarder dans les yeux, elle s'avança vers moi timidement.

Arrivée à ma hauteur, elle releva la tête et me tendit un bout de papier les mains tremblantes avant de partir sans plus de cérémonie, murmurant un bref salut.

Toujours sous le choc, je regardais le petit papier blanc déchiré où une suite de numéros se suivaient, commençant par 06.

Le cœur battant, je déglutis, rangeant le papier précieusement dans ma poche droite de jeans.

Alexy m'attendait sur le pas de la porte mais ne semblait pas avoir été témoin de la scène qui venait de se jouer devant ses yeux.

« T'en a mis du temps. Me fit-il remarquer. »

Je haussai les épaules, soignant ma respiration.

« Oui, scuse moi, j'avais oublié mon téléphone parmi toutes nos feuilles de script. »

Il acquiesça lentement de la tête, le regard plongé dans le vague.

« Maxime est allé rejoindre Théo. M'informa-t-il.

- Ils nous attendent sur notre banc ?

- Ouai comme d'habitude en faite. »

Cette fois-ci, ce fut moi qui hochai de la tête, dans mes pensées.

Le trajet se fit en silence, beaucoup de gens finissaient à quinze heures trente, alors le hall était plus silencieux qu'à l'accoutumée, même si toujours bruyant, il y avait du progrès.

Inconsciemment, j'effleurai ma poche droite du bout des doigts, tâtant le précieux bout de papier, fronçant les sourcils malgré moi.

Pourquoi cela avait-il été si facile ?

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L'Art de Mentir ✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant