L'Art de Mentir ✔

Chapitre 7

L'heure touchait finalement à sa fin, les cours aussi par la même occasion.

Lise n'était pas revenue de tout le cours.

Je ne lui avais toujours pas répondu, de peur de trop piquer la curiosité de Maxime.

Quand on est collégien avec un cercle d'amis relativement étendu, il valait mieux garder ce genre d'échanges pour soit.

Les amis pouvaient être de vrais poisons parfois...

Trop protecteurs, trop fouineurs, trop curieux...

Trop dangereux...

« Tu viens Will' ? Me demanda Maxime, me tappant l'épaule pour me faire revenir à moi, il fronça les sourcils. Tu prends bien le bus ce soir ?

- Ouais, t'inquiète. »

J'étais certes plus proche d'Alexy, et Maxime de Théo, mais il se trouvait que le blondinet et moi prenions le même bus depuis maintenant quatre ans et l'avions toujours pris ensemble, côte à côte.

J'avais comme l'impression que cette fois-ci, il avait une idée derrière la tête...

Car jamais, au grand jamais, il ne m'avait rappelé une seule fois que nous devions le prendre ensemble, même indirectement.

C'était un rituel qui s'était installé de lui-même et auquel nous n'avions jamais accordé d'importance.

Parce que Maxime et moi entretenions une relation qui ne pouvait pas passer le stade de bons amis, sans plus.

C'était comme ça et l'avait toujours été.

Et il y avait des choses qui ne changeraient jamais...

≈≈≈

Sur le chemin, Théo nous avait rejoint et Alexy était parti chez lui à pied, comme chaque fois.

Théo continuerait bientôt tout droit alors que Maxime et moi tournerons à droite.

Le rouquin nous accordera un simple signe de la main et un sourire simple reflétant assez bien son tempérament facile à vivre.

Maxime marmonerait un salut innexpressif, les mains dans les poches, n'accordant pas un regard à notre ami.

Comme il faisait chaque fois.

Sauf qu'aujourd'hui, Maxime ne dit rien, ne prononça mots ou n'esquissa le moindre geste.

Peut-être un signe de tête imperceptible, qui sait...

Ce qui était sûr, c'était que cette fois, Maxime avait l'esprit préoccupé, embrumé, ailleurs...

Il n'était plus vraiment avec nous à ce moment-là.

Une petite voix me soufflait une cause, une réponse.

Un nom.

Une fois que Théo avait disparu de notre champ de vision et que nous avions commencé à grimper les marches des escaliers, je demandai, l'air froid, à Maxime qui était resté muet.

« C'est de Lise dont tu voulais me parler, non ? »

Il releva la tête, étonné, un mince sourire se dessinant peu après sur ses lèvres.

« T'as toujours été bon pour observer les gens... Ricana-t-il. »

Malgré le trouble de Maxime.

C'est vrai qu'il y avait vraiment des choses qui ne changeront jamais.

≈≈≈