Chapitre 31

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Mon cœur bat fort, mon cœur bat vite, le rouge me monte aux joues, je sens que je vais exploser. Un sourire incontrôlable se forme sur mes lèvres et je me blottis dans mes draps, le précieux téléphone en main. Le rouge imprègne mes pensées, le rouge s'immisce dans ma poitrine.

Elle a dit moi aussi. Elle a dit moi aussi.

Cette pensée tourne dans ma tête. Je me tourne et retourne dans mon lit : Impossible de dormir. Quoi répondre ? Dois-je répondre ?

Mais...

Je revins à moi, me reposant les questions d'usage, celle qui traversaient constamment mon esprit lors des conversations banales.

Est-ce honnête ?

C'est l'ascenseur émotionnel. Impossible de répondre. Impossible de dormir.

Le rouge se noircit.

≈≈≈

Pendant quelques instants, j'avais cru trouver cette personne digne de confiance que j'avais toujours cherché. Quelques secondes de plus auraient suffi à m'happer dans ce monde terne de sentiments inutiles.

J'ai failli tomber pour Lise.

Cette pensé m'avait hanté toute la nuit. Impossible de dormir. Impossible de répondre.

Impossible de croire en ces pauvres mots plats écrits sur un coup de tête.

Si je l'avais eu en face de moi, j'aurais pu savoir.

Mais si la seule chose que j'avais sous les yeux étaient un rectangle noir fatiguant mes yeux de sa lumière bleue, il était impossible de comprendre.

Des cernes ornaient mes yeux, mes yeux étaient gonflés. Je crois que j'avais pleuré durant la nuit sans vraiment en connaître la raison.

Mais la seule personne en qui je pouvais croire était mon corps.

L'esprit trompe, l'esprit pense, l'esprit croit mais l'esprit ment.

Le corps, lui, en est incapable.

Si les souvenirs remontaient, qu'est-ce qui me garantissait que rien n'avait été modifié ? Un esprit manipulateur.

Si les larmes montaient, comment pouvais-je ignorer ? comment pouvais-je douter des paroles d'un corps brisé et laissé de côté pendant si longtemps ?

Le cœur ne ment pas mais l'esprit interprète une vérité pour mensonge.

Sur le chemin du collège, mes pieds m'avaient guidé d'eux-mêmes mais quelque chose m'avait arrêté dans ma course.

« Pourquoi t'étais pas venu à la réunion pour la pièce de théâtre hier ? »

C'est bizarre...

Je n'arrive plus à voir Maxime en couleur.

« Oh, eh bien, j'étais chez Lise. »

Maxime sursauta.

Vert.

Je plissai les yeux, des sentiments ne m'appartenant pas me parvenaient par éclair d'étoiles filantes.

Des sentiments enfouis que Maxime cachait, étouffait, enterrait.

Vert.

« Ah. Avec Lise ? »

Sa voix perd de sa couleur. Tout semble le grignoter de l'intérieur, le submerger.

Je croyais me noyer dans un océan de mensonges mais Maxime, lui, avait déjà été submergé par un océan de sentiments négatifs qu'il nourrissait chaque jour dans le plus grand secret.

Qu'est-ce qui nous arrive ?

Le monde perd de ses couleurs.

« Oui, Lise. Elle m'a invité à passer chez elle. »

Un mouvement assez bas : ses poings se serrent.

Douleur.

Maxime esquissa un sourire faux, faisant briller ses yeux d'une lueur sombre.

Il souffre.

« Oh. Alors, c'est cool. Pour toi, je veux dire. Bref, tu veux que je te fasse un compte-rendu de la réunion ?

— Oui si tu veux. »

Il releva la tête vers moi, une moue étonnée qu'il ne garda pas longtemps lorsqu'il comprit que je jouais avec lui, que je comprenais.

« On s'est mis d'accord sur les costumes, sur les accessoires, Amélie s'occupera des décors avec Aya. Je t'enverrai les documents que l'on s'est fait passer, c'est Éloïse qui avait déjà prévu plus de la moitié des points abordés lors de la réunion. On a un peu répété, l'objectif est de connaître tout notre texte par cœur pour le prochain cours de français. »

J'acquiesçai au fil de ses mots, l'air faussement intéressé. Maxime continuait de débiter ses conneries sans faire attention à moi, comme si son flot de parole l'aiderait à cacher ses envies de meurtre.

« Dis, le coupai-je sans savoir de quoi il parlait, j'ai réfléchi à propos de trouver une personne digne de confiance. »

Maxime se tut. Je n'étais pas sûr de s'il m'écoutait à contrecœur ou s'il était énervé que je lui montre vraiment à quel point ce qu'il racontait un peu plus tôt me tenait à cœur.

Ah l'ironie...

Mon regard s'assombrit, le sondant du regard.

« Et je ne pense pas que j'en ai besoin. »

Maxime esquissa un sourire.

« Il s'est passé quelque chose, hier, pas vrai ? Tu as l'air complètement dégouté de la vie.

— Ouais mais je suppose que tu sais déjà que je ne te dirai rien.

— T'en fais pas pour ça, je suis pas idiot non plus. »

Je souris à mon tour.

Ça avait toujours été ainsi avec Maxime...étrange, faux et amicalement malsain.

Chaque parole était venimeuse comme un poison qui glissait sur la langue, puis, une fois expulsé dans l'air, répendait son venin telle une morsure prenant son adversaire à la gorge.

Maxime était une couleuvre.

J'étais une vipère.

« Ah. Il m'arrive d'avoir des doutes parfois. »

Peut-être que dans une autre vie nous aurions pu être de très bon amis ou rivaux.

Mais l'entre-deux ne nous avait jamais convenu.

Qu'est-ce qu'il t'arrive, Maxime ?

L'éclat qui brillait autrefois dans tes yeux semble s'être éteint pour ne laisser place qu'à une profonde jalousie.

≈≈≈

Hey !

Y a pas eu de chapitres la semaine dernière parce que j'étais en train de bosser sur des chapitres qui sortiront dans très très longtemps x)

Je suis en train de réaliser frises chronologiques sur frises chronologiques pour faire coïncider chaque point de vue x)

Et puis le brevet blanc, c'est jeudi et vendredi pour moi et j'ai commencé à réviser dimanche donc euuuuuh je suis un peu à la bourre pour l'histoire et la géo et je sais même pas si je réviserai la SVT, physique et techno x)

Sinon, vous, vous allez bien ?

L'Art de Mentir ✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant