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Erika, si un jour tu lis ce texte, il s'agit de celui que j'ai dû lire le jour où Lise m'a tout révélé.

Lise brillait par son égoïsme froid et sans prétention. Un égoïsme unique, insupportable et indescriptible. Le genre d'égoïsme qu'on ne remarquait que sur le long terme. L'égoïsme de l'enfant pourri. Loin d'être une enfant gâtée, Lise s'en vantait. Supérieure à la moyenne et elle le savait. Elle n'était pas idiote. Mais brillait par sa modestie sombre. La modestie illusoire : la première impression. Une fille sérieuse, rangée et sage. Une fille intelligente, blessée mais forte.

Ahah. Laissez-moi rire.

Une manipulatrice égocentrique, voilà tout ce qu'elle était. Elle ne brillait que par ses vantardises à peine dissimuler derrière son masque.

Son masque, parlons-en d'ailleurs. En miettes ? Quelle idée bien dérisoire ! Lise n'avait pas qu'un seul masque en réserve, une armoire, c'était cela donc qu'abritait sa chambre. Une armoire emplie de petites Lise comme elle passant leur tour au fil des jours. La Lise du lundi n'était ainsi pas la même que celle du mardi. La Lise sur scène était bien différente de celle des répétitions. Une véritable étoile, un talent caché dévoilé au grand jour.

Lise était une de ces ordures aussi tranchantes que le verre que l'on recycle et racommode afin d'en faire un miroir.

Le miroir de Lise, là où se reflète vos pires peurs. L'horrible candeur de ses sourires acides vous attirait dans ses filets. L'araignée tisse, vous emprisonne et, affamée, dévore chaque centimètre de votre chaire.

Tomber amoureux d'une telle créature... Quel idiot je fais.

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L'Art de Mentir ✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant