Chapitre 33

60 21 11
                                    

Mon groupe s'était tu. Il regardait à tour de rôle Maxime, puis moi, impassible.

J'avais encore une petite chance de tourner cette situation au ridicule, aussi infime soit-elle, je devais simplement ne pas changer mon émotion autre que pour celle, dérisoire, qui ornait ma face actuellement.

Un sourire en coin qui tremblait peut-être un peu, un regard moqueur qui bouillonnait imperceptiblement...

Maxime, je vais définitivement te tuer.

Puis, Éloïse explosa de rire, bientôt accompagnée par Célia et tout le reste de la bande.

« Maxime ? T'as fumé quoi avant de venir ? Riait Alexy qui venait de remonter dans mon estime au stade de grand Dieu de l'univers. »

J'en chialerais tellement c'était beau de voir Maxime se faire descendre par tout le monde.

« La manière dont il l'a dit ! Riait Éloïse. Bordel, on se serait cru dans un film ! »

Ces commentaires continuèrent pendant au moins cinq bonnes minutes.

J'avais oublié que les gens étaient très terre à terre ici.

Pas étonnant vu que nous sommes dans la réalité...

Alors que je voyais ces sourires amusés peints sur le visage de mes camarades, je ne pus m'empêcher de les rejoindre et de penser que la réalité n'était pas si horrible que ça...

Seulement, je tournai la tête vers le centre. Pas mal d'élèves nous regardait étrangement à cause de notre crise de fou rire mais une, une seule était différente.

Lise fixait Maxime d'un regard assassin comme s'il avait révélé un secret qu'il aurait dû garder pour lui.

Lise était au courant, ça je le savais.

Mais Maxime n'était pas censé l'être.

Et je savais très bien comment il l'avait été.

≈≈≈

La fin du cours sonna enfin. L'atmosphère avait été légère depuis les mots de Maxime et on l'avait simplement pris à la rigolade. Je le sentais bouillonner à côté de moi.

Qu'est-ce que c'était jouissif.

Une pensée me frappa de plein fouet alors que nous rangions nos affaires.

Je n'étais pas sûr à cent pour cent que Lise se foutait de moi. Seulement, il était on ne peut plus clair qu'aujourd'hui avait été le cas : J'avais ouvert les yeux sur tous ces petits regards servant à calculer le moindre de mes gestes pour frapper là où ça faisait mal.

Mais elle ne savait pas que j'avais remarqué. Donc de son point de vue, nous nous étions rapprochés.

C'était quelque chose que je pourrai peut-être tourner en ma faveur un jour ou l'autre...

Maintenant ce n'était plus elle qui jouait.

J'avais moi aussi rejoint la partie.

≈≈≈

Tout le monde était déjà sorti, je traînais encore un peu dans les couloirs car j'avais dû m'arrêter aux toilettes.

« Tu savais très bien que tu devais la fermer ! Pourquoi est-ce qu'il a fallu que tu en rajoutes ?! Maintenant il va croire que c'est de ma faute ! »

Je me raidis à l'entente de la voix de Lise puis celle, masculine, qui lui répondit :

« Bien sûr que c'est de ta faute ! C'est toi qui m'a embarqué dans cette histoire à la base !

L'Art de Mentir ✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant