Si

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Si seulement William pouvait comprendre que le monde dans lequel il vivait n'avait rien à voir avec celui qui l'entourait.

« Papa ! Ça va je peux faire mes devoirs seule ! »

Je levai les yeux au ciel, soufflant durement. Qu'est-ce qu'il pouvait être collant quand il le voulait... Il eut la décense de ne pas insister, me laissant à mes maths que j'aurais terminé bien plus vite s'il n'avait pas chercher à "m'aider".

« D'ailleurs, maman rentre quand ?

— Elle a dit qu'elle reviendrait pour le dîner, elle ne devrait pas tarder.

— C'est pas elle que j'entends là ? »

Mon père leva la tête comme pour écouter plus attentivement : en effet, le bruit d'une voiture se garant dans le garage retentissait au loin.

« Si, ça doit sûrement être elle. »

Mon père sembla repenser à quelque chose que lui avait dit ma mère puisqu'il se tourna vers moi d'un air hésitant.

« Maman a eu une dure journée, elle a eu un patient particulièrement difficile aujourd'hui, alors laisse-la se détendre un peu, d'accord ?

— Ah oui ? Bon si tu le dis. »

Ma mère ouvrit peu après la porte de la maison. Elle se déchaussa, retira son manteau et posa son sac sans répondre au bonjour que je lui avais asséné.

« Comment est-ce possible... Marmonnait-elle. »

Elle n'avait même pas remarqué que papa et moi la regardions avec de grands yeux, en attendant qu'elle nous explique la situation.

« Erika ? Appela doucement mon père. »

Elle émergea de sa bulle de stresse, revenant vers nous.

« Excuse-moi, j'ai un sérieux problème avec...

— Le petit William ? »

Le visage de ma mère s'adoucit.

« Oui, William... J'aimerais beaucoup pouvoir l'aider mais il est vraiment trop méfiant...il interprète tout de travers et n'a plus aucune notion de bien ou mal. »

Mon cerveau commençait à fonctionner à cent à l'heure. Il doit bien y avoir une solution...

Cela faisait maintenant un an complet que ma mère revenait tous les samedis soirs sans exception l'air complètement dépitée après son dernier rendez-vous de la journée : celui d'un certain William.

« Il a qu'à aller à l'école pour apprendre ce que c'est, le mal. Murmurai-je dans le silence de mes deux parents. »

Ma mère releva la tête mais fit comme si elle n'avait rien entendu. Le reste du repas fut très silencieux.

Si seulement il ne pouvait, ne serait-ce qu'un instant, être capable de supporter la vérité.

Occupée à faire semblant de lire un livre, j'écoutais d'une oreille distraite la conversation de mes deux parents.

« Il n'a aucun ami, Jan ! Le seul ami qu'il a est un certain Maxime et il me dit qu'il n'arrive pas à l'aimer ! Il se fait harceler sur les bancs de l'école mais je ne peux pas intervenir ! »

Maxime ? Je connaissais un Maxime au théâtre...il était gentil mais parlait vraiment fort alors je ne lui adressais pas souvent la parole.

« Tu te rends compte, Jan ! Ce petit est complètement brisé en deux et je ne peux rien faire d'autre que de lui apprendre à ignorer ces gosses qui lui font du mal quitte à oublier ! Je joue avec ses souvenirs !

— Calme-toi, Erika... Tu as le droit à l'erreur, cela ne fait pas longtemps que tu es psychologue, tu apprends ton métier alors tu peux te tromper.

— Mais on parle de la vie d'un gosse de huit ans ! DE HUIT ANS, JAN ! »

Mon père se renferma sur lui-même, laissant ma mère extérioriser sa colère par des sanglots.

Je devais faire quelque chose pour que ma mère arrête d'être comme ça.

Si seulement il pouvait être compréhensif. Mais le sera-t-il un jour ? Non, n'importe qui m'éviterait en sachant ce que j'avais gardé pour moi pendant si longtemps.

La fin du cours, je me précipitai vers le petit blond aux yeux verts, essayant de sourire – j'avais remarqué que les gens faisaient plus facilement ce que je voulais quand je souriais –.

« Maxime !!! »

Il se retourna, toujours l'air ennuyé. Son manque d'enthousiasme me freina quelques instants mais j'affichai mon plus beau sourire pour me donner du courage.

« Tu connais William ? »

Il parut hésiter quelques secondes, je devais être courageuse et aller jusqu'au bout de mon idée, mon père m'avait toujours appris à ne pas abandonner.

« William comment ? Demanda-t-il, hésitant.

— Valtais je crois. »

J'essayais toujours de sourire. Il réfléchit quelques instants puis hocha la tête.

« Ouais, sûrement... »

Je souris de plus belle, mon plan en tête.

Si seulement il pouvait comprendre que je n'avais rien fait de mal.

Que tout ça était pour son bien.

≈≈≈

Il ne s'est pas passé un jour sans que je cherche ce que j'allais pouvoir mettre dans ce chapitre. J'ai eu beau écrire des extraits et des extraits, aucun n'a convenu.

Alors j'ai pris d'autres extraits que j'avais écrit, les ai réécrits pour qu'ils s'emboîtent et je suis venue enfin à bout de ce chapitre qui ne brillera pas par son style ni par sa longueur. J'essaye de m'y remettre peu à peu mais il y a UN événement tout con qui doit avoir lieu avant les révélations, sans oublier la pièce de théâtre un peu mise de côté.

Enfin bref, à partir de maintenant je ne garantirai plus une publication régulière (notamment parce que c'est le brevet dans moins d'une semaine et que j'ai révisé en surface l'histoire et...c'est tout T^T) donc voilà mais ces temps-ci, l'écriture de l'Art de Mentir et moi, on n'est plus très amies, par contre elle kiffe écrire des extraits inutiles (du moins en apparence puisque celui que j'ai écrit aujourd'hui m'a donné l'inspiration de ce chapitre et servira probablement dans l'épilogue)

Bonne chance à tous pour la fin de l'année et vos examens 😊

L'Art de Mentir ✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant