L'Art de Mentir ✔

Chapitre 37

Erika baissa la tête en ricanant dans un souffle. Oui, bien sûr que oui. C'était ça que ça voulait dire.

« Rien ne t'échappe. Rit-elle, souriant d'un air mélancolique. C'est fou comme les enfants grandissent... »

Elle avait elle-même un côté enfantin et fragile - malgré son âge - qui ne cessait de croître jour après jour.

« Oui, ça me dit quelque chose. Après tout, je sors avec son père. Lise est un peu comme ma belle-fille...

- Elle m'a dit que sa belle-mère les avait quittés après avoir essuyé un échec cuisant dans sa carrière. Continuai-je, sans pitié. »

Son sourire s'aggrandissait. Mais ce n'était pas de la joie qui brillait dans ses yeux, des larmes se formaient en leur coin, perles venant faire grimacer un visage angélique.

Son menton commençait à trembler, elle serra les dents mais rien n'y fit : Erika, pour la première fois, pleura devant moi.

Une larme roula. Une unique larme porteuse d'une douleur insoutenable contenue en cette simple goutte.

« Erika. Cet échec, c'est moi, pas vrai ? »

Une seconde, porteuse d'une injustice qu'un enfant du nom de William Valtais avait dû supporter pendant plus de sept ans, roula sur sa joue.

Cette injustice que j'avais vécu, seule elle - et peut-être Lise ainsi que son père - en était au courant.

Moi, je ne savais rien. J'ignorais tout de cette histoire tournant autour de ma petite personne en ce vaste monde.

« Oui. Avoua-t-elle en baissant la tête. »

Mentir est un choix.

Mais les choix, ne les faisons-nous pas lorsque nous sommes au pied du mur ?

Qu'est-ce qui m'avait poussé, moi, William, l'enfant perdu, à faire ce choix ?

Mentir est un choix.

Cette règle réelle...

À quel moment en suis-je devenue une exception ?

≈≈≈

Porte ouverte. Sac balancé. Chaussures retirées. Escalier monté.

Mes parents me regardèrent avec de grands yeux. Leur cher petit William énervé ? Ça existait ? Déjà qu'il pleurait, maintenant il s'énervait. Avait-il donc oublié ses lignes de texte ?

Mais non, mon petit William, ce n'est pas comme ça qu'on joue.

Jane dans le couloir. Elle parle. Prononce des mots. Pas de sens. Porte fermée. À clé.

« William ! Mais qu'est-ce qu'il y a bordel ?! »

La fille que j'aime est de la même famille que la personne qui a détruit ma vie.

« Rien. »

Ton neutre. Sans vie. Éteint.

« Mais bordel William, ouvre cette porte ! S'énerva Jane.

- Pas envie. »

Ton neutre. Sans lumière. Mort.

Elle abandonna enfin son vacarme et descendit les escaliers en soufflant.

Mais le pire, c'est que je ne sais plus si elle est la cause de toute cette merde.

Mes doigts tremblent. Je sors le téléphone. Mon menton tremble. Je tape un message. Mes jambes tremblent.

Je vais craquer.

"Lise, putain Lise. Pourquoi tu ne m'as pas dit avant qu'Erika faisait parti de ta famille ?!"

La réponse ne se fit pas tarder. Et honnêtement, j'aurais préféré ne jamais la voir.

"Ce n'était pas tes affaires à ce que je sache."

"Mais maintenant si."

"Et en quoi ?"

"Erika était ma psychologue quand j'étais gosse, bordel !"

"Oui je sais."

Un second message.

"Mais ça ne te donne pas le droit de te mêler de ses affaires."

"Mais elle a gâché ma vie ! Elle m'a manipulé ! Bordel, Lise, c'est grave."

"Ohlala, mon dieu, que c'est grave ! Si ça te pesait tant sur la conscience, t'avais qu'à lui faire un procès. Maintenant c'est un peu tard."

C'est quoi cette réaction ?

"En attendant, on parle toujours de ma belle-mère à ce que je sache. Autrement dit, la personne qui aurait sacrifié sa carrière et sa famille pour aider le pauvre William égocentrique..."

Ça pique. Ça fait mal. Ça blesse. Ça rentre dans la peau, pénètre le cœur pour ne plus en sortir.

"Quel gâchis, pas vrai ?"

≈≈≈

Hehe, Lise a avoué ses véritables sentiments envers William. On comprendra tout ça dans le prochain chapitre ~

En attendant, je suis contente, j'ai passé mon oral de brevet aujourd'hui !

Je vais passer encore mon examen de piano cette après-midi et j'en aurai fini avec les examens T^T

(Bon après y a le brevet, mais ça c'est un détail 😂)

(Puis le bac T^T)