Chapitre 35

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Samedi 24 septembre – Ean

Cela faisait plus d'une semaine que tout allait bien avec Aiden. Une semaine idyllique dans laquelle nous ne nous étions pas disputés une seule fois, que ce soit pour celui qui allait nettoyer la vaisselle ou celui qui allait passer l'aspirateur après le dîner. Nous étions restés chez lui depuis le soir où il m'avait demandé d'inverser les rôles et je ne pouvais camoufler ma joie depuis. Je n'avais plus peur de déranger Duncan, ni même de voir Lorelei me faire ce genre de visites surprises qu'elle avait apparemment reprises depuis qu'Edwin n'avait plus le pied dans le plâtre. Bien entendu, je retournais de temps en temps chez moi, pour voir comment allait mon appartement, pour reprendre des affaires propres et laver les sales, pour prendre des feuilles pour mes cours, nécessaires à mon apprentissage. Mais je n'y restais jamais plus longtemps qu'une heure.

Je me levai ce matin-là plutôt de bonne heure, prêt à devoir rentrer chez moi pour le week-end. Aiden était bien entendu au courant et avait de toute manière encore du travail qu'il n'avait pas pu finir dans le temps qu'il lui avait été concédé. De toute manière, j'avais été convié à un dîner familial avec mon père, mon grand-père et mes deux aînés qui travaillaient ensemble. J'ignorais tout de la raison pour laquelle nous nous réunissions, mais ces moments étaient si rares que je comptais bien ne pas manquer celui-là.

Je fis mon sac-à-dos en dernier pour embarquer mes vêtements de la veille et me mis en route en prenant bien soin de ne pas réveiller Aiden. Le soleil se ternissait légèrement avec le temps et les feuilles commençaient à fuir de leurs branches avec la fraicheur, mais cela donnait un aspect bucolique aux paysages. J'avais toujours aimé l'automne parce que les couleurs de la nature étaient agréables et que la température était aussi bien plus clémente.

Cependant, bientôt, le paysage serait de nouveau enseveli d'une couche de neige et on devrait se recouvrir entièrement. Je n'aimais pas l'hiver à Boston. J'avais l'impression que depuis que je vivais là, tous les hivers, le temps était contraint de devoir apporter des flocons et je finissais toujours cloué au lit pendant une semaine à cause d'un virus différent.

J'arrivai à mon appartement une bonne demi-heure plus tard, heureux de retrouver mon chez-moi malgré tout. Ce bonheur fut néanmoins de courte durée car, à peine entré, une odeur horrible me frappa les narines. Paniqué, je me mis à chercher activement mon colocataire dans toute l'habitation pour vérifier qu'il n'était pas mort. Je le trouvai finalement dans la cuisine, bel et bien en vie, en train de cuisiner du poisson et un autre truc qui laissait justement échapper cet arôme particulier. Je m'approchai pour voir de quoi il s'agissait et posai une main sur l'épaule de Duncan, curieux de savoir ce qu'était cette substance étrange.

« Qu'est-ce que tu cuisines, au juste ? »

Il sursauta, lâchant la cuillère en bois qu'il tenait, la faisant atterrir un mètre au moins derrière lui. En constatant que ce n'était que moi, il posa une main sur sa poitrine et soupira de soulagement. Il secoua la tête :

« Je ne t'avais pas entendu entrer ! s'écria-t-il. Quant à ça. Dans la poêle c'est le poisson que je me suis préparé pour ce midi et dans la casserole, c'est une recette de ma grand-mère pour le ménage. Elle n'est plus capable de la faire elle-même, alors je lui apporterai dans l'après-midi. »

J'espérais que mes narines seraient bientôt anesthésiées car l'odeur était nauséabonde.

« J'ai cru que tu étais mort et que ton cadavre avait commencé à se décomposer.

- N'exagère pas, ça ne sent pas si fort, pouffa-t-il.

- C'est parce que tu n'as pas d'odorat, » grimaçai-je.

I. Domination [Boy x Boy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant