Chapitre 36

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Dimanche 25 septembre – Aiden

Assis au bord de mon lit, je fixais la veste pendue d'Ean dans mon placard, me demandant ce qu'il pouvait bien faire. Le soleil venait à peine de se lever, mais j'avais à peine dormi, inquiet pour le roux. Je savais qu'il était vivant, il avait répondu à son ami qu'il ignorait superbement mes messages. Que devais-je en comprendre ? Qu'est-ce que j'avais bien pu faire ? Il paraissait si joyeux au téléphone, la veille, que s'était-il passé après son appel ?

J'avais cru naïvement qu'il avait dû partir précipitamment pour une urgence, mais même dans ce cas, il m'aurait prévenu. J'avais pensé qu'il avait peut-être perdu son téléphone, mais ce n'était toujours pas cela puisqu'il avait envoyé un texto à Duncan. Il ne restait plus qu'une option : il m'en voulait. Pour quelle raison ? C'était le mystère que j'essayais de résoudre. J'aurais aimé pouvoir lui parler afin de le comprendre. Malheureusement, je n'avais pas la moindre idée de l'endroit où il se trouvait.

Je me relevai, décidé à le retrouver coûte que coûte. Après m'être habillé et préparé, je pris ma veste pour affronter le froid matinal et sortis, embarquant mes clés et mon téléphone. Je me mis en chemin vers son appartement, espérant qu'il était rentré. Il n'avait pas pu passer la nuit dehors. En sachant qu'il n'avait plus de voiture et que ses papiers étaient chez moi, il n'avait eu aucun moyen de rentrer à Denver, cette fois. Conclusion, il était forcément quelque part à Boston, à se planquer de moi.

Je sonnai à son appartement, me rendant compte qu'il était quand même assez tôt et que j'allais sûrement réveiller tout le monde. Peu importait. Duncan me répondit et me fit entrer malgré tout. L'ascenseur parut prendre une éternité pour arriver au rez-de-chaussée et pour monter jusqu'à l'étage où je me rendais. Néanmoins, un soupçon d'espoir me grisa une fois les portes ouvertes. Des voix émanaient de l'appartement. Duncan ne devait certainement pas parler tout seul !

Je me retins de me précipiter et j'eus raison de le faire, constatant avec déception que le jeune roux que je cherchais n'était pas présent. En revanche, le reste de la tribu était bel et bien présent. Duncan vint m'accueillir, les yeux rouges et cernés, une grimace désolée collée au visage.

Je m'avançai prudemment, sentant les regards se tourner vers moi. Toute la famille était présente, même les deux derniers. Abigail même se tenait là, près de son mari, à se ronger la peau de l'index. Certains avaient l'air de trouver en moi la cause de tous leurs problèmes, notamment les jumeaux, d'autres semblaient plutôt espérer quelque chose de moi. Ils avaient tous l'air d'avoir passé une nuit abominable. Que s'était-il passé ?

« Monsieur Miller, quelle surprise de vous trouver là. »

Je déglutis devant le regard appuyé de la matriarche, bras croisés. Sa robe était sombre, ses cheveux étaient lâchés et elle avait perdu de sa superbe. Il n'y avait aucune méchanceté dans sa voix, mais je sentais que sa question n'était pas innocente. Me tenait-elle responsable, quoi qu'il se soit passé ? Un malaise se saisit de moi, profondément surpris par l'accueil glacial. Je ne comprenais rien. Ean était-il décédé ? Pourquoi avaient-ils tous l'air en deuil.

Le regard émeraude d'Abigail s'adoucit légèrement lorsqu'elle s'avança vers moi. Avec ses talons, elle faisait presque ma taille. Elle tendit la main vers ma joue et la caressa doucement comme l'aurait fait ma mère si elle avait dû me consoler quand j'étais enfant. Je m'humectai nerveusement les lèvres avant de lui adresser un sourire poli auquel elle répondit.

« Vous cherchez mon fils, vous aussi ?

- Je pensais qu'il serait rentré, confessai-je.

I. Domination [Boy x Boy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant