I. Domination [Boy x Boy]

Chapitre 34

Mardi 13 septembre - Aiden

Le travail avait toujours été ma seule et unique priorité avant qu'un roux entrât dans ma vie. J'avais toujours pris mes tâches à cœur, je m'étais toujours arrangé pour avoir de l'avance dans mes dossiers, pour être fiable et satisfaire les clients qui nécessitaient mes services. Ce matin-là, j'arrivai alors avec un grand sourire, prêt à accueillir de nouvelles personnes, à travailler dur sur mes dossiers. C'était sans compter sur le regard incrédule d'Enrick McAndrey dès mon entrée dans les locaux. Il avait baissé la tête pour me regarder par-dessus sa paire de lunettes, passablement contrarié par quelque chose.

« Vous n'êtes pas censé être au tribunal, monsieur Miller ? »

Il me fallut à peine trois secondes avant de me rappeler qu'en effet, j'avais une audience à neuf heures, que j'avais préparée tellement à l'avance que je l'avais oubliée. La date avait été retardée deux fois, ce qui m'avait complètement déstabilisé. Paniqué, je courus dans mon bureau pour prendre tout ce dont j'avais besoin, engageant la plus grande course contre la montre que j'avais faite de ma vie. Comment avais-je pu oublier un rendez-vous noté dans mon agenda depuis deux semaines ?

Lorsque j'arrivai au tribunal, j'étais à bout de souffle, les jambes tremblantes, tout le sang de mon corps était remonté dans mon visage et mon cœur tambourinait dans ma poitrine. Les embouteillages dans la ville m'avaient empêché de prendre ma voiture, courir avait été la solution la plus pratique, bien que la plus épuisante. J'entrai dans le bâtiment et l'œil expert d'un gardien me repéra. Il vint jusqu'à moi, la démarche stricte et intimidante, me demandant de me débarrasser de tout objet métallique. J'ôtai ma montre, mes lunettes posées dans ma poche bien que je ne les misse jamais, la chaîne que je portais religieusement autour du cou ainsi que mon téléphone. Lorsque le détecteur fut passé sur mon corps, j'appris que j'avais oublié d'ôter ma ceinture. Je dus la retirer, maintenant mon bas avec deux doigts pour éviter qu'il ne tombât à mes pieds. Quelle ne fut pas ma surprise de sonner à nouveau au niveau de ma braguette. Nous passâmes quelques secondes à chercher d'où provenait le son sans trouver. Quelle humiliation de se retrouver avec un vigile qui nous tâtait le cul en observant si nous n'avions bien rien sous le haut de notre pantalon !

« Vous êtes là pour quoi, demanda-t-il, impassible, en m'aidant à reprendre mes objets.

- Pour mon procès. Je suis monsieur Miller, l'avocat de madame Garden qui doit m'attendre en ce moment même. »

Il haussa un sourcil, alla demander si mon nom était dans les listes avec cette femme et revint pour m'apprendre que l'audience était dans l'après-midi. En d'autres termes, j'avais couru partout pour rien. Je soupirai, le remerciai et ressortis, la gorge nouée par l'adrénaline qui me quittait. Je pris mon téléphone pour appeler Lexy pour me transmettre mon emploi du temps du jour. Nous avions bien une secrétaire, mais elle était en arrêt maladie depuis la semaine passée à la suite d'une opération.

« Cabinet d'avocat McAndrey, Lexy McAndrey à l'appareil, je vous écoute ?

- Salut Lexy, c'est Aiden. Je sors du tribunal parce que je viens d'apprendre que mon audience n'est pas ce matin mais cet après-midi. Est-ce que tu pourrais me transmettre ce que je suis censé faire ce matin, puisque je pense que je vais exploser si je rentre pour apprendre que je suis censé être ailleurs.

- Calme toi, Miller. Je vais chercher ton planning, attends deux secondes. »

Elle s'excusa auprès de son client et j'entendais seulement le bruit de ses talons en arrière-plan. Elle s'arrêta, fouilla dans mon agenda si j'en croyais le bruit de papier chiffonné, puis elle dit :