16- L'après-soirée.

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Putain que j'ai bien dormi! La soirée m'a crevée. En rentrant hier soir, je me suis rapidement changée avant de me laisser tomber sur mon lit et de m'endormir en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Enfin, avant ça, j'ai eu droit au passage de mon frère dans ma chambre. Il a bien vu que je n'étais pas en mesure de l'écouter et de m'embrouiller avec lui alors il est sorti en m'assurant qu'on en reparlerait. Il avait l'air à la fois énervé et rassuré, je crois. J'espère qu'il ne va pas me saouler trop longtemps avec ça, et surtout qu'il n'ira pas faire la balance auprès des parents!

Mon iPhone m'affiche midi. Je reste un petit moment au lit le temps de checker les réseaux sociaux. Je tombe sur quelques photos de la soirée sur Instagram. C'était assez cool, c'est vraiment con que j'aie dû partir si tôt et en plus, à la va vite. Bon, il y a aussi eu quelques accrochages, notamment avec Steven et Thibault. Ces deux là se sont bien trouvés en tant que potes! Tous les deux toujours présents pour me faire chier!

Je finis par quitter mon lit vers 12h15 car mon ventre crie famine. J'enfile un petit short histoire de ne pas descendre juste en culotte et tee-shirt et j'attache mes cheveux en une queue de cheval haute. Quand j'ouvre la porte de ma chambre je constate immédiatement le silence qui règne dans la maison. C'est peut-être une bonne nouvelle: avec un peu de chance il n'y a personne!

Je traverse le couloir et descends les escaliers calmement. Quand j'arrive dans la cuisine je m'arrête un instant dans mon élan: Raphaël et Charlotte sont là, j'ai mal cru. Histoire d'être polie, je me force à lancer un "salut!". Charlotte m'adresse un sourire chaleureux tandis que son petit ami ne lève même pas les yeux de son assiette. En silence je m'avance vers le frigo. L'ambiance est hyper pesante dans la pièce. En me préparant un bol de céréales je constate que pendant que mon frère est en train de manger, Charlotte range des affaires dans une belle sacoche en cuire. Elle est sur le point de partir je crois. Elle est très bien vêtue d'ailleurs, elle porte un tailleur et des talons aiguilles noirs assortis. Ses cheveux blonds tombent soigneusement en cascade sur ses épaules.

Sacoche et téléphone en mains, elle fait le tour de la table pour venir auprès de Raphaël qui, pour la première fois depuis mon arrivée, quitte son assiette des yeux pour la regarder.

– Bon, je suis partie, dit Charlotte.

– Tu m'appelles dès que t'es sortie hein.

– Ça marche, bisous mon coeur.

Les deux s'embrassent tendrement et je me retourne pour ranger le lait dans le frigidaire. Voir mon grand frère embrasser des filles m'a toujours mise un peu mal à l'aise. J'entends le bruit des talons de Charlotte sur le sol s'éloigner. La porte d'entrée s'ouvre puis se referme; le silence règne alors de nouveau et la tension est à son comble.

Je prends silencieusement place sur la table haute. Mon frère étant à une extrémité, je choisis la place à son opposé diagonalement. Je ne compte pas lui parler alors je m'empare de mon téléphone pour faire ce que savent faire de mieux les jeunes de mon âge pour tuer le temps, surfer sur internet. Le calme persiste pendant plusieurs minutes.

– Alors, tu comptes m'expliquer ton bordel de cette nuit? dit soudainement mon frère d'une voix sèche.

Je lève les yeux sur lui qui a le regard froid. Il attendait que nous nous retrouvions seuls; il va vider son sac maintenant.

– Que veux-tu que je te dise? fais-je de mon ton indifférent qui me va si bien.

– Ce que tu foutais dehors à des heures pareilles!

– J'suis juste allée à une soirée, c'est bon c'est pas la mort...

– C'est pas la mort?! Putain mais Cléa t'es partie en pleine nuit sans rien dire à personne! Et puis d'ailleurs c'est quoi ces histoires, tu fais le mur maintenant?!

IRLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant