IRL

17- Parlons!

Deux semaines vraiment chiantes viennent de passer. Je peux désormais le confirmer, les cours ont officiellement repris. Les profs nous donnent déjà trop de devoirs, particulièrement la prof d'espagnol qui a apparu cru que quelqu'un en avait quelque chose à foutre de sa matière. D'autant plus qu'elle est toujours sur mon dos, je ne peux vraiment pas la voir. L'année va être longue avec elle...

Sinon, heureusement que Léo et Laura étaient là pour m'offrir de bons moments. C'est clair que je n'allais pas compter sur Steven qui... et bien, qui a fait du Steven. Et puis, il y a aussi Chloé qui n'a cessé de m'envoyer des regards assassins. Je crois qu'elle ne s'est pas remise de notre petit "accrochage" à la soirée. Je la méprise totalement; j'en n'ai rien à faire de ce qu'elle peut faire avec Thibault. D'ailleurs, elle ne l'a pas lâché de la semaine, et lui et moi, nous ne nous sommes pas adressé un seul mot depuis l'autre lundi quand Steven m'a fait sa scène par rapport à sa veste. Il n'y a plus l'animosité qu'il pouvait y avoir entre nous au tout début mais je ressens comme une gêne, surtout lorsque nos regards se croisent ce qui, d'ailleurs, arrive assez souvent.

Et enfin, chez moi, l'ambiance est vraiment pourrie. Outre la relation tendue de mes parents, avec mon frère on ne s'est toujours pas réconciliés. D'ailleurs, la seule fois où nous nous sommes adressé la parole pour une futilité, ça a débouché sur une dispute après laquelle je suis partie courir pour me détendre. J'y suis souvent allée durant ces derniers quinze jours. J'en ai vraiment eu besoin.

Le sport est l'un des seuls exutoires que je connaisse. C'est pourquoi ce soir je suis de bonne humeur! La salle de sport que j'ai l'habitude de fréquenter réouvre aujourd'hui! Je suis ravie. Créer cette association est certainement la meilleure décision qu'a prise cette ville de merde dans laquelle je vis.

Sac de sport sur l'épaule et écouteurs dans les oreilles, je dévale les escaliers de chez moi. La voix de ma mère m'arrête dans mon élan alors que j'ai déjà la poignée de la porte en main.

– Tu sors Léa?

– J'vais au Skill.

– Tu ne rentres pas trop tard alors. On ne t'attend pas pour manger.

– Ça marche!

Mes parents ont levé ma punition ce weekend. Il était temps! C'était à table, le soir. Mon père ne s'est bien sûr pas abstenu de me menacer de plus lourdes représailles si je venais à sécher encore les cours. Raphaël n'a fait aucun commentaire même si je me doute que ça devait fuser en lui.

Le bus me dépose à une cinquantaine de mètres de la salle. Je la rejoins dans le calme. Il y a pas mal de voitures sur le parking, les gens sont au rendez-vous on dirait. Je pousse la porte et je souris machinalement. Je me sens un peu chez moi ici. Ça fait tellement plaisir d'être de retour!

Je passe aux vestiaires pour me changer puis je fais mon entrée dans la salle principale. Ici, on peut tout faire: du tricking, de la gym, de la fitness, de la danse.. Pas mal de professionnels sont toujours présents et disponibles pour tous. Et le matériel est juste dingue. Une zone de parkour et d'immenses trampolines sont à la dispositions des plus casse-cous. Des cours de yoga sont également données dans de plus petites salles au bout du couloir. Cet endroit est tout simplement génial, parfait pour se défouler. Et puis c'est bonne ambiance, on n'est pas là pour se prendre la tête. D'ailleurs, la décoration ultra colorée de la salle reflète un peu cet état d'esprit positif.

– Léa!

Je regarde dans la direction de la provenance de la voix. Je décroche un sourire à Frédéric en m'approchant vers lui. Il me prend affectueusement dans ses bras après m'avoir fait la bise. On est loin de la relation prof à élève qu'on a au lycée. Ici, il est mon coach avec lequel je m'entends très bien. On se tutoie.