34- Envies éthyliques

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La soirée suit formidablement son court. Comme prévu, Léo est complètement bourré. C'est à peine s'il tient debout, il y va fort encore ce soir... Laura, elle, toujours sobre, s'amuse également beaucoup. Je crois qu'elle a fini par laisser tomber le queutard avec qui elle a discuté en début de soirée. Elle s'est rendu compte de ses uniques intentions et ça ne l'intéressait pas, elle lui a bien fait comprendre. You go girl! Robin est plus tranquille que les deux premiers. Il discute avec tous ses invités, il semble passer un bon moment. De toutes façons, il est le genre de garçon que tout le monde apprécie. Quant à Thibault et bien.. j'en suis inséparable ce soir. On ne s'est quasiment plus lâchés d'un mètre depuis notre baiser dans le jardin. Nous n'avions jamais été si proches, si complices, et si tactiles aussi. Et cette proximité ne me déplait pas. C'est peut-être l'alcool qui nous libère. Quoiqu'il a bu beaucoup plus que moi. Alors que je ne me contente toujours que de ma bière, lui ne s'est rien interdit. Clairement, il est saoul. Moins que Léo, car il semble tout de même se contrôler, mais saoul quand même. Heureusement, tous les deux restent dormir chez Robin ce soir.

Cela fait maintenant un petit moment que je remue mon corps au rythme de la musique près de Thibault qui ne me lâche pas des yeux. Sa main gauche est nichée dans le bas de mon dos tandis que de sa main droite il lève son verre au milieu de la foule de gens. Il se penche un instant pour m'embrasser au coin des lèvres avant de me sourire grandement. L'alcool et aussi certainement la chaleur régnant dans la pièce ont fait apparaître une rougeur traversant horizontalement son visage d'une joue à l'autre. Ca le rend mignon je trouve. Je ne me peux m'empêcher de rire en le fixant.

– Qu'est ce qui te fait rire ma belle? me dit-il à l'oreille afin de se faire entendre à travers la musique.

– Je te trouve mignon, c'est tout.

Sa réaction l'est encore plus; il hausse les sourcils comme surpris et laisse éclater un splendide sourire avant de rire en secouant la tête de gauche à droite comme il fait toujours. Honnêtement je profite du fait qu'il ne soit pas dans son état totalement normal. Ce soir j'agis comme je ne l'aurais peut-être pas fait dans d'autres conditions. Je n'avais jamais été si proche d'un garçon avant cette soirée. Evidemment, Léo ne compte pas.

Sur le côté mon attention est subitement attirée par Laura qui se tient debout à quelques mètres à peine de nous. Elle m'observe d'une façon que je connais bien. Son regard pétille jusqu'ici de questions auxquelles elle n'attend que les réponses. Quand de son index elle me fait subtilement signe de la rejoindre, je lève les yeux au ciel en riant. Je me mets sur la pointe des pieds pour dire à l'oreille de Thibault que je le laisse un instant, ce à quoi il acquiesce d'un hochement de tête. Une fois arrivée à son niveau, ma meilleure amie m'agrippe le bras pour m'emmener dans un coin moins bondé.

– Alooors... commence-t-elle de son ton indiscret, ça a l'air de bien se passer avec Thibault!

– Plutôt ouais.. je dis simplement, soudainement prise d'une gêne. Malgré ça je ne peut contenir mon petit sourire.

– C'est la première fois que je te vois comme ça Léa! s'exclame-t-elle en me voyant de la sorte. C'est vraiment génial ce qu'il t'arrive! Vous êtes officiellement ensemble, ça y est?!

– Non, pas du tout. On a jamais parlé de ça et.. je compte pas le faire.

– Pourquoi pas?

Je hausse les épaules en regardant un point au hasard dans la pièce. Comment expliquer ce que moi-même je ne sais pas? Il est maintenant évident qu'il y a quelque chose entre nous mais... ni lui ni moi n'avons évoqué quoi que ce soit de vraiment sérieux. Il dit qu'il me veut, mais au fond qu'est-ce que ça veut dire? Je n'ai jamais eu de vrai copain jusqu'ici. Enfin, si, mais ça remonte en cinquième si mais souvenirs sont bons, et ça a duré à peine quelques semaines. C'est à peine si on s'embrassait; je ne le prends même pas en compte tellement c'était ridicule. Du coup, c'est pas vraiment le genre de situation que je suis habituée à gérer... D'autant plus que ça m'effraie un peu. Je parle bien sûr de tout ce truc de.. partage de sentiments et tout. Ça revient vite à de la vulnérabilité.

IRLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant