30- "Accepte-le."

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C'est officiel vous ne trouverez jamais pareil forceur que Thibault.

– Parler de quoi, encore? je soupire.

– De ce qu'il s'est passé en maths.

– Il s'est rien passé, mais vas-y, dis toujours.

Je reprends ma marche alors il redémarre en même temps en restant à côté de moi. On croise quelques lycéens mais les couloirs sont relativement vide puisque nous sommes en plein milieu d'heure. Les surveillants n'aiment pas trop que des élèves squattent près des salles de classe pendant leurs heures de permanence. Ça peut passer seulement s'ils sont peu nombreux et discrets.

– J'ai l'impression de t'avoir vexée, commence Thibault. Pourtant c'était vraiment pas le but, tu t'en doutes bien.

– "Je m'en doute bien"? Pourquoi est-ce que tu penses que c'est si évident? je l'interroge.

– Léa j'suis pas là pour être ton ennemi! Ça se voit quand même! Je sais bien qu'on s'engueule souvent mais mon but n'a jamais été de te faire du mal.

– Reconnais qu'il y a quand même eu davantage de mauvais moments que de bons depuis qu'on s'est rencontrés...

– C'est pas faux, mais tu ne peux pas remettre toute la faute sur moi.. Pardon mais t'as un sacré caractère de merde aussi! dit-il en commençant à rire.

Je tourne la tête vers lui, sourcils haussés, mini sourire en coin. Il me fait halluciner et marrer en même temps. Non mais quel culot!

– T'as une drôle de façon d'essayer de te faire pardonner, rétorquai-je.

– Me faire pardonner? Mais de quoi est-ce que je suis censé me faire pardonner au juste? De t'avoir dit que les gars du lycée te trouvaient jolie?!

Je soupire en levant mes yeux au ciel.
Nous voilà déjà au casier d'Héloïse. Pendant que je fouille à l'intérieur pour trouver le bon livre, le garçon se poste à côté de moi en laissant reposer son épaule contre les casiers voisins. Je ne trouve rien à répondre alors il poursuit.

– Va falloir t'y faire. T'es canon.

– C'est bon là..?! je fais, agacée.

– Tu vois? Il est là le souci. Tu t'énerves parce que je te complimente! C'était bien vrai ce que je disais tout à l'heure sur ton manque de confian...

Vivement ma main atterrit sur sa bouche pour l'empêcher de terminer sa putain de phrase. Il me regarde ahuri. Je garde ma main sur son gosier en le regardant lourdement dans les yeux.

– Dis pas ça. C'est bon. J'ai pas besoin que tu me le répètes quinze mille fois. Il est là aussi ton putain de problème Thibault. Tu cherches trop à me connaître depuis que t'es arrivé! Tu cherches mes failles et ça me saoule de te voir les trouver! Ok je l'avoue. C'est bon maintenant?! C'est pas parce que tu me complimentes que tu dois ensuite te permettre de me balancer fièrement mes défauts dans la gueule.

Une fois mon speech fini je décolle ma paume de main de ses lèvres et ferme violemment le casier d'Héloïse après en avoir sorti son livre d'histoire. En soupirant ensuite, je me retourne pour appuyer mon dos contre les petites portes en métal, fixant le mur en face de moi. Les nerfs sont montés en moi.

– En l'occurence, reprend-il posément après quelques secondes de silence, ça irait peut-être mieux si, justement, tu les acceptais mes compliments.

– J'ai pas besoin de tes compliments.

– Bien sûr que si t'en as besoin, car ils sont sincères. T'es trop focus sur les gens qui te font la misère. Écoute plutôt ceux qui tiennent à toi.

IRLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant