IRL

52- Trop c'est trop

– Bon, ça y est maintenant?! m'exclamai-je.

J'arrive pas à croire que mon frère ait réussi à m'embarquer là-dedans. Ça fait un mois qu'à tout moment il vient me demander de l'aide pour porter je ne sais combien de cartons pour son déménagement. Heureusement, je crois que nous en venons à bout. Je viens de poser l'une des dernières boites dans le coffre de sa voiture.

– C'est bon p'tite tête! T'es libre, m'annonce Raphaël.

– Hallelujah! soufflai-je.

– Tu vas bien m'faire un câlin avant que je ne m'en aille officiellement quand même? fait-il en ouvrant grand ses bras.

– Tu rêves! Je t'en veux toujours de m'abandonner dans ce merdier.

Je désigne ma maison du pouce avec dégoût avant de croiser les bras. En effet, tout va de pire en pire ici. Nos parents nous ont annoncé qu'ils divorçaient. Il était temps, j'ai envie de dire! Mais bon, les connaissant, ça ne se fera pas sans embuches. Les passages au tribunal risquent de se faire nombreux. Et les prises de tête également!

– On en a déjà parlé. Ça va aller, t'occupes pas de ces deux imbéciles, p'tite soeur!

– Mmh...

– Allez! il ricane. Arrête de ronchonner et viens là!

Il m'attire par les épaules pour me prendre dans ses bras.

– Doucement grosse brute!

Il rit et me sert encore plus fort, cet abruti. Mais ça me fait sourire.

– Puis tu sais que tu peux venir à la maison quand tu veux hein! précise-t-il.

– J'attends un double des clés!

– Rêve pas trop non plus!

Je ris et lui également. Putain, ça va me manquer quand même, nos petites chamailleries. Il fait vraiment chier de partir, même si je peux le comprendre.

– Ton portable sonne!

Ah, oui.
Tellement dans mes pensées, j'ai pas fait attention. Je me libère des bras de mon frère pour sortir mon téléphone de ma poche. C'est Thibault qui m'appelle. Je décroche en m'éloignant un peu; Raph en profite pour aller boucler la voiture.

— Oui? dis-je.

— Oh, Chérie! s'exclame mon copain au bout du fil, me faisant lever les yeux au ciel, amusée par ses enfantillages. Je crois que ce jeu de surnoms débiles ne s'arrêtera jamais entre nous.

— Quoi de neuf?

— T'as entendu parler de la soirée de ce soir?

— Chez qui?

— Un gars de la classe de Léo, mais peu importe. Ça te dit d'y aller?

— Mmh, bof, j'avoue.

— Il paraît que ça va être sympa!