La colère n'est pas rouge [boyxboy]

# III. Un anniversaire

# III. Un anniversaire

- András ! Allez, on se réveille, espèce de marmotte ! crient deux personnes en même temps.

- Mais taisez-vous... J'ai mal au crâne... Il est trop tôt...

- Il est quinze heures de l'après-midi alors debout, debout ! dit l'homme en essayant de retirer ma couverture.

- Laisse-moi tranquille... répliquai-je en m'enroulant dans ma couette, toujours avec les yeux fermés.

- Lève-toi ! C'est ton anniversaire ! Il faut que tu en profites ! dit-il en réussissant à me retirer ma couverture.

Le froid me caresse doucement la peau. Je me recroqueville sur moi-même. Je les hais. Je suis fatigué. Qu'est-ce qu'ils ne comprennent pas là-dedans ? C'était le nouvel an hier et je n'ai presque pas dormi. Pourquoi suis-je né le deuxième jour de l'année ? Ce jour où tout le monde peut enfin souffler.

- Je crois que tu as oublié une résolution pour cette nouvelle année, annonce Yann.

- Ah oui ? Laquelle ? demandai-je à moitié endormi.

- Ne plus dormir à poil ! Tu vas choquer la dame comme ça.

- Vous n'aviez pas qu'à venir... Mais bon, vu que vous êtes là et que vous m'avez réveillé, je me lève. Laissez-moi deux minutes.

Je me relève doucement, nullement gêné par ma nudité. J'ouvre enfin les yeux et vois Yann en compagnie de sa petite-amie. On s'est beaucoup vu ces derniers jours et c'est vraiment une fille géniale. Ils ont quelques cadeaux dans les mains et je remarque également un gâteau emballé dans un sac. Je m'assieds sur le bord de mon lit et attrape un caleçon, rangé dans les rangements sous mon lit, que j'enfile en même temps que je me relève. Une fois bien réveillé, je prends Yann dans mes bras pour le remercier et j'embrasse Estelle sur la joue.

- Installez-vous. J'arrive, je vais me doucher. Faîtes ce que vous voulez, j'en ai pour une dizaine de minutes.

- Euh... András ?

- Quoi ? demandai-je agacé alors que j'allais entrer dans ma salle de bain.

- Y a des tâches sur tes draps. Tu continues, n'est-ce pas ?

- Oui, si baiser c'est mon plaisir alors laisse-moi faire. T'as rien à me dire sur ce que je décide de faire de mon corps, répliquai-je en déposant une couverture propre sur mon lit sale.

- András attends, annonce-t-il en m'attrapant le bras pour m'immobiliser.

- Quoi encore ? dis-je énervé et pressé de finir cette discussion qui prend un tournant que je n'apprécie pas du tout, devant Estelle en plus.

- Réponds juste à mes questions. Combien étaient-ils cette fois ? Tu t'es protégé ? Tu fais attention à toi j'espère ?

- Deux. Oui. Toujours. C'est bon, je peux y aller ? Merci. Beaucoup. Si tu veux vérifier, va voir dans ma poubelle, ils y sont tous.

J'entre dans la salle de bain et la ferme à clé. Il est chiant quand il veut. J'ai passé ma nuit avec deux mecs gaulés comme des dieux. On l'a fait plusieurs fois de suite et je n'ai pas pris le temps de changer mes draps. On en a mis un peu partout mais ce n'est pas grave. S'il trouve ça sale, il n'a qu'à s'asseoir sur une chaise. Je m'occuperai du ménage quand j'en aurais envie.