La colère n'est pas rouge [boyxboy]

# XX. Un couple solide

# XX. Un couple solide

J'aurais voulu que ce jour n'arrive jamais. Si je ne lui dis pas, elle le découvrira un jour ou l'autre de toute façon et elle n'hésitera pas à dire que je lui ai menti. Elle ne pourra plus avoir confiance en moi. Non, je ne veux pas ça. Je me vois avec elle jusqu'à la fin de mes jours, avec des enfants... Oh mon dieu, je ne vais jamais y arriver. Comment je peux annoncer ça ? « Hey Estelle, au fait, je t'ai pas dit mais je suis incapable d'avoir une érection depuis mes dix-sept ans. ». Non, je ne pense pas que ça lui plaise. J'émerge doucement. Elle dort encore à côté de moi et je ne peux pas m'empêcher de sourire bêtement. C'est ma petite-amie. A moi et à moi seul. Avant de la réveiller, je regarde mon portable et vois un message d'András. Un message entre l'encouragement et la menace :

« Bonne chance mon petit Yann ! Tu vas y arriver, j'ai confiance en toi <3. Elle sera contente que tu lui avoues, ça lui prouvera que tu as confiance en elle. Si tu le fais pas, je ferais en sorte qu'elle le sache (et tu sais comme moi que j'aime pas que ça tourne autour du pot trop longtemps). Bisou sur tes petites fesses (qu'elle pourra bientôt toucher ;p) <3 »

Je souris malgré tout et repose mon téléphone sur la table de chevet. Je me retourne vers Estelle. Elle dort sur le ventre, la tête vers moi, en étoile de mer. Même si normalement elle n'habite pas sur Paris, je l'héberge exceptionnellement pour son stage de fin d'année. J'espère qu'elle viendra vivre avec moi par la suite. Doucement, je pousse les mèches brunes qui cachent son visage. J'embrasse son front. Elle bouge un peu mais n'ouvre pas les yeux. Elle est réveillée mais la marmotte qu'elle est intérieurement a pris le dessus sur sa conscience.

- Allez, lève-toi... il est déjà onze heures et demi.

- Hum... gémit-elle en se mettant sur le côté. Laisse-moi dormir...

- Bien sûr... est-ce que tu résistes à ça ?

Je commence à la caresser mais ces caresses deviennent rapidement des chatouilles. Elle se met à gigoter dans tous les sens. Au moins, je suis sûr qu'elle est réveillée et surtout en pleine forme. Elle essaie de me faire reculer mais je ne la laisse pas malgré ses nombreuses demandes pour que je cesse cette torture. Je me retrouve sur elle et m'arrête. On se fixe et elle me dit :

- Bonjour...

- Bonjour ma chérie, répondis-je en l'embrassant. Comment tu vas ?

- Tu m'as obligé à me réveiller idiot ! s'exclame-t-elle en me frappant légèrement la tête. J'étais bien à dormir moi...

- Désolé ma chérie... mais on peut très bien continuer à flâner dans le lit non ?

- Pourquoi pas...

- Bisou ?

Elle acquiesce en silence. Je ne me fais pas prier et l'embrasse langoureusement. Je prends son visage entre mes mains, quant à elle, elle caresse mes cheveux. J'arrête de l'embrasser et la fixe droit dans les yeux. Un dernier petit bisou pour la route.

- Pardonné ? demandai-je.

- Bien sûr mais on peut continuer tu sais. Ça fait un an jour pour jour qu'on sort ensemble, on peut faire un plus grand câlin pour ça... je suis sûre que tu en as autant envie que moi.

- Oui mais je...

- Quoi ? A chaque fois que je te propose tu refuses. Pourquoi ?