# I. Six mois déjà

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# I. Six mois déjà

- András ! Réveille-toi, espèce de flemmard.

- Laisse-moi dormir tranquillement ... Je me suis couché tard ...

- Ça ne m'étonne pas de toi mais tu peux toujours rêver mon petit. On va être en retard alors bouge ton cul de là ! crie cette voix familière en retirant ma couette qui me tenait bien chaud. Et habille-toi quand tu dors aussi !

- C'est bon ... C'est pas la première fois que tu me vois à poil, et c'est sûrement pas la dernière d'ailleurs.

- C'est pas une raison, tu vas tomber malade à dormir comme ça.

- Papa poule est de retour ...

- Je veille sur toi, crétin.

- J'ai pas besoin de ça.

- Oh que si ! Lève-toi sinon je te promets que tu vas regretter de m'avoir énervé dès le matin, rajoute-t-il en murmurant cela près de mon oreille.

- C'est bon, c'est bon ! m'exclamai-je en me redressant immédiatement. Je suis réveillé, tout va bien.

- Enfile ça et viens déjeuner, dit-il plus calmement en me jetant mes vêtements.

- Merci ... Pour tout.

- C'est normal, tu serais perdu sans moi, je le sais. T'es un vrai assisté, finit-il en allant dans ma cuisine pour préparer mon petit-déjeuner.

Je me relève et m'habille dans le silence. Il n'est que sept heures du matin et il est déjà là. Ce n'est pas mon petit-ami contrairement à ce qu'on pourrait penser – je ne veux pas revivre ça. Yann est mon meilleur ami depuis une dizaine d'année largement. Il a toujours été là pour moi et même s'il paraît un peu chiant sur les bords, je sais qu'il fait tout ça pour moi.

Tous les matins – ou presque – c'est la même chose. Il vient chez moi, me réveille si je dors encore – autant dire que ça arrive très souvent, prépare mon petit-déjeuner – j'en suis incapable et de toute façon, il le fait très bien – et enfin, on part tous les deux pour aller en cours. Depuis six mois, il s'occupe de moi comme si j'étais son fils. Il sait que j'ai très mal supporté ma dernière séparation et j'y repense tous les jours. Je pensais vite me reprendre après ça mais c'était beaucoup plus difficile que prévu. J'ai pourtant essayé de sortir avec d'autres personnes mais ça recommençait tout le temps. Il m'a détruit et je n'arrive pas à renaître. J'ai abandonné depuis et je vis très bien ma liberté. Je n'ai aucun compte à rendre à personne. Je m'éclate tellement que Yann doit souvent venir me récupérer à la petite cuillère. Il est bien la seule personne en qui j'ai réellement confiance. Sans lui, je serais vraiment perdu et je ferais encore plus de conneries. Il m'empêche de me détruire. S'il n'avait pas été là, j'aurais disparu depuis un bon bout de temps. J'ai toujours peur qu'il décide d'un seul coup de partir mais il m'a promis de ne jamais m'abandonner – malheureusement pour lui, je ne crois plus aux promesses depuis longtemps.

Un fois habillé, je vais m'asseoir devant ma petite table en face de Yann. Il s'est préparé un café et m'a sorti tout ce dont j'ai besoin. Je crois qu'il a raison : je suis un assisté. Mais cela ne veut pas dire que je me laisse faire par n'importe qui. Personne n'a le droit de se comporter ainsi avec moi. Il est une exception. J'aime bien que quelqu'un s'occupe de moi. Comme des parents devraient faire ... s'ils sont normaux. J'ai l'impression qu'il a pris leur place alors qu'il devrait seulement avoir le rôle de mon meilleur ami. Mais bon, ça n'a pas l'air de lui déplaire tant que ça. Alors que je commence tranquillement à manger, je le vois me fixer sévèrement.

La colère n'est pas rouge [boyxboy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant