# V. Te revoilà

166 13 0
                                    

(András)

# V. Te revoilà

J'arrive enfin à ouvrir les yeux. Mon corps est complètement paralysé et je me demande si j'arriverai à bouger à un moment. Qu'est-ce qui s'est passé hier ? J'ai tout oublié. Je ne me souviens que du nouveau copain de Gaël qui a déclenché chez moi quelque chose d'assez violent. Une bière, d'autres boissons plus ou moins fortes et puis plus rien. J'essaie de me mettre sur le dos mais rencontre le corps d'une autre personne. Non ? Ne me dites pas que j'ai ramené quelqu'un hier soir et qu'il est encore là ? Si c'est le cas, il faut que je me dépêche de le faire sortir avant que Yann ne vienne. Mais mon corps refuse de bouger. Ma tête me fait affreusement mal. J'ai l'impression d'avoir reçu un milliard de coup de massue dessus. Je n'arrive même pas à voir qui est avec moi. Seulement, je suis nu. Encore... Qu'est-ce que j'ai fait ?

- Hey, réussis-je à dire en secouant la personne à ma droite. T'es qui toi ?

Celui-ci bouge un peu plus et finit par se redresser. Yann. Ouf, j'ai échappé au pire. Pendant quelques minutes, j'ai cru que j'avais encore fait une énorme connerie. Il se réveille doucement et se frotte les yeux. Mon dieu, je l'ai obligé encore une fois à venir me chercher alors que j'étais complètement soûl. A ce que j'arrive à voir, il est habillé, lui.

- T'es venu me chercher, pas vrai ? demandai-je honteux.

- Oui, j'étais tranquillement chez moi avec Estelle mais j'ai reçu un appel de Gaël, heureusement que je lui ai donné mon numéro. Je me suis dépêché pour venir te chercher. Tu étais torse nu et assis sur le trottoir la tête baissée. Je t'ai directement mis dans ma voiture pour te ramener chez toi.

- Mais pourquoi je suis à poil maintenant ? continuai-je en montrant mon corps.

- Disons que tu n'as pas pu te retenir en arrivant devant ton appartement et que t'as gerbé juste après être sorti de la voiture. Tu ne tenais même plus sur tes jambes et tous tes vêtements ont été recouverts. J'ai pris l'ascenseur pour te monter jusqu'au 5ème puis j'ai galéré pour te déposer sur ton lit. Je t'ai retiré tous tes habits et t'ai lavé un peu parce que tu semblais avoir beaucoup transpiré.

- Pourquoi tu es resté ?

- Je n'allais pas te laisser tout seul avec ce que tu as réussi à me dire. T'étais tellement mal que j'ai envoyé un message à Estelle pour lui dire que je ne rentrerais que demain matin.

- Putain c'est de ma faute encore une fois... dis-je en prenant ma tête entre mes mains. Je suis qu'une merde. Ils avaient raison en m'insultant de tous les noms. J'aurais dû crever...

- Hé, András, calme-toi et respire. Tu n'es pas une merde, t'es juste perdu depuis ta rupture. Ça ne me dérange pas de prendre soin de toi, t'es mon meilleur ami depuis des années, dit-il en me caressant chaleureusement le dos. Bon, je vais te préparer le petit-déjeuner. Il y a des choses que tu dois me raconter si tu t'en souviens.

Oh oui, tout me revient doucement en mémoire. Mon poing se serre. J'ai envie de... de... non ! Je me suis promis de ne jamais recommencer. Yann se lève et part directement vers ma cuisine. On a souvent dormi ensemble – quand il avait à me ramener en fait. Je ne sens presque plus mes jambes. Je devrais avoir l'habitude à force. Mon meilleur ami revient vers moi avec un verre d'eau dans la main. Il le pose sur la table de salon et mets une aspirine effervescente dedans. Je le remercie discrètement et il retourne dans la cuisine. J'arrive finalement à m'asseoir au bord de mon lit. Ma tête tourne et c'est insupportable. Une fois le cachet dissous, je le bois d'une traite. Je pense que l'alcool mélangé aux drogues que je prends donne un cocktail explosif.

La colère n'est pas rouge [boyxboy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant