La colère n'est pas rouge [boyxboy]

# XXIV. Du chocolat chaud

# XXIV. Du chocolat chaud

Je suis venu. C'est peut-être surprenant mais j'avais besoin de sortir et de penser à autre chose. Calum est le seul moyen pour moi de décompresser un peu. Je me demande si je suis pas un peu dépressif en ce moment. J'en peux plus. Ça devient trop dur de supporter la vie. Mais bon, je suis quand même venu. Yann passe sa journée avec sa chérie. Il lui a prévu une belle soirée. Je l'envie tellement. Moi aussi j'aimerai revivre ça avec la personne que j'aime. Avec Maxime, on a déjà fait des soirées en amoureux mais c'était avant. Avant qu'on se sépare par ma faute. N'y pense pas, n'y pense pas. J'allume une clope pour me détendre. C'est fou l'effet positif des cigarettes sur le mental. Physiquement par contre, c'est pas encore ça. Si j'essayais de faire du sport, je pense que je ferais une crise de fatigue. Déjà que je n'ai jamais été très sportif, avec tout ce que je fume par jour, je ne pense pas courir plus de deux minutes.

S'il croit que je ne l'ai pas vu, il se trompe complètement. Je l'ai vu arriver. Il était avec une amie je pense. Il est totalement stressé. J'ai la tête en arrière et il me regarde. La fumée ressort de ma bouche doucement. Je regarde face à moi et le vois. Il n'ose même pas me regarder le petit. Je souris immédiatement. J'ai envie de me laisser aller pour une fois.

- Je suis content de te revoir, avouai-je.

Si vous voyez sa tête, vous rigoleriez. Je suis peut-être un peu trop gentil avec lui. Enfin, je n'ai jamais été méchant n'est-ce pas ? Je suis sûr que Maxime n'acquiescerait jamais à ce que je viens de dire. Au début, il me trouvait gentil mais il a rapidement déchanté. Chut. Je ne veux pas en parler, c'est encore trop dur. Je vais passer une bonne fin de journée, enfin je l'espère. J'écrase ma cigarette et jette le mégot par terre. Je me relève et m'étire doucement. J'attrape ma béquille, le regarde et demande :

- Bon, qu'est-ce que tu as prévu mon petit ?

- Je pensais... qu'on pourrait aller dans un café, pour parler...

- Tu aimes bien parler toi. Mais bon, je suis d'accord. Où tu veux aller ?

- Il y a un bon endroit à deux rues d'ici, répond-il en montrant la direction de sa main.

- Je te suis alors mais avance pas trop vite, j'ai mal à la cheville, annonçai-je alors qu'on commence à partir.

- Tu as toujours aussi mal ?

- Ouais mais j'ai quand même réussi à baiser et ça c'est vraiment cool.

Il fait une tête magnifique, complètement gêné le petit. Il est encore puceau lui. Pas la peine d'être intelligent pour le deviner. Il est rouge et n'ose même plus me regarder. S'il veut parler avec moi, il va devoir s'habituer. J'aime le sexe et ne m'en cacherai jamais. Je ne pourrai jamais me priver de ces sensations si agréables. Deux corps qui se retrouvent pour un moment intime, seuls, sans personne pour les déranger. Ou alors, une baise brutale pour seulement se vider l'esprit, sans sentiments. Je pense que je vais rapidement le choqué le pauvre bébé. Il ne me parle même plus et on continue d'avancer dans un silence plus ou moins pesant. N'empêche, c'est la première fois que je peux l'admirer plus en détail. Il a vraiment les cheveux courts dans lesquels on a envie de passer ses doigts. Ses yeux sont bleus, mers des eaux tropicales. Magnifique. Je me ferais un plaisir de découvrir tout le reste de son corps... Miam, j'ai faim.

Finalement, on arrive au café. On s'installe à l'intérieur près de la fenêtre. Une fois que je suis assis, je me lève plus, même pour aller pisser. Calum s'assied doucement devant moi. J'en ai marre du silence.