# XXXVIII. Je ne te cache plus rien désormais
Après avoir marché pendant plusieurs minutes, l'esprit remplis de questions, j'arrive en bas de l'immeuble de mon meilleur ami. Je n'arrive toujours pas à croire que dans quelques minutes je vais devoir raconter tout ce que je cache aux yeux des autres. J'espère seulement qu'il voudra bien m'écouter jusqu'au bout. J'ai toujours eu peur du jugement de celui qui m'aime. Je crois que je n'ai jamais autant angoissé que maintenant. J'ai même du mal à composer le code pour ouvrir la porte de l'immeuble. Je flippe tellement. Autant que quand je rentrais chez moi quand je vivais avec mes parents. Autant que cette fois où j'ai dû amener Max à l'hôpital, par ma faute. D'un seul coup, une personne sort de l'immeuble et me fait sursauter. Une jeune femme qui doit avoir mon âge me regarde étonnée puis sourit.
- Vous entrez ? me demande-t-elle en me tenant la porte.
- Je... oui, oui, merci, répondis-je.
- De rien, bonne journée à vous.
- Merci, vous aussi.
Elle part et je n'ai plus aucune excuse pour ne pas rentrer. Je pénètre dans le hall de l'immeuble et m'engage dans l'escalier non sans une certaine réticence. J'arrive enfin devant la porte d'entrée de chez mon meilleur ami. Je n'arrive pas à croire que Calum est à l'intérieur. Il ne sait même pas que je viens et je ne sais absolument pas comment il va réagir. Finalement, je prends mon courage à deux mains et toque. Rapidement, la porte s'ouvre. Yann.
- Salut András, entre vas-y, me dit-il après m'avoir fait la bise.
- Merci...
Je le suis et découvre rapidement la tignasse de Cal qui dépasse du canapé. Il regarde un dessin-animé à la télévision et semble totalement absorbé. Il ne m'a même pas remarqué.
- C'était qui ? demande-t-il finalement.
- Regarde par toi-même, répond Yann.
Calum se retourne et à peine m'a-t-il vu qu'il se lève et essaie de s'éloigner de moi. Yann se rapproche de lui. Moi, j'ai peur de bouger.
- Calum, je suis là d'accord, annonce Yann. Vous avez besoin de parler avant que tu ne tires des conclusions hâtives. Max qui t'a parlé a raison. On ne va pas mentir. C'est la vérité. Mais il faut que tu écoutes ce qu'il a à te dire. Je reste ici, ne t'en fais pas.
- D'accord... lâche Calum sans me regarder.
- András, viens.
J'obéis à mon meilleur ami. Calum s'assoit sur le canapé et je fais pareil. On reste distant. J'aimerais tellement me rapprocher de lui et le prendre dans mes bras. Je me retiens. Il n'est pas à l'aise du tout. Yann s'installe sur le fauteuil, un peu à l'écart de nous mais assez près pour nous rassurer tous les deux. C'est maintenant ou jamais. Je dois tout avouer. Je voudrais tout oublier mais ce n'est pas possible.
- Sache tout d'abord que je n'ai jamais pensé une seconde à te faire du mal. Je ne suis pas comme ça. Cette histoire avec Maxime, c'était la pire des erreurs. Je l'aimais vraiment, c'était le premier mec dont j'étais vraiment amoureux. Mais disons que mon passé m'a rattrapé. Je n'ai pas été battu par mes parents. Ils n'étaient pas des enfants de cœur mais je ne me faisais pas frapper à chaque fois que je passais le pas de ma porte, annoncé-je sans le regarder, préférant me concentrer sur mes mains. Je... je t'avais dit que j'étais fils unique. Je le suis maintenant mais j'avais une sœur. Une sœur jumelle. Agáta. On avait cinq ans quand c'est arrivé...
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La colère n'est pas rouge [boyxboy]
RomanceLa colère cache souvent la douleur. András est souvent en colère mais souffre, sans que personne ne puisse faire quoique ce soit pour lui.