# VIII. Je veux disparaître

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# VIII. Je veux disparaître

Ma porte d'entrée s'ouvre mais je ne peux plus m'arrêter. J'ai un besoin immense de pouvoir me défouler. Mes poings frappent inlassablement le mur. La douleur ? Je ne la ressens même plus. Avec le coup que je me suis pris en plein cœur, je n'ai plus mal. L'autre est revenu et je me suis fait charmer par un gamin de seize ans. Je ne sais pas pourquoi mais j'avais confiance en ce mioche qui arrivait à me faire espérer quelque chose de meilleur. Il changeait ma routine qui était parfaite pour moi. J'ai failli coucher avec un mineur... Je ne veux même plus y penser. J'ai juste besoin qu'il disparaisse de mon esprit comme l'autre. Mais les deux sont figés. Ils me regardent et ne veulent pas partir. Ils m'oppressent et me montrent tout ce que je leur ai infligé. Non ! C'est de leur faute tout ça ! Je n'ai rien fait... Je suis innocent... Je continue de frapper comme si ma vie en dépendait et des larmes coulent le long de mes joues.

- András ! András ! Calme-toi, annonce Yann en essayant de m'arrêter.

- Non ! Ils m'ont eu ! Ils ont joué de moi !

- S'il-te-plait, arrête-toi, continue-t-il en m'attrapant le bras gauche. Respire doucement.

- Non ! Ils se sont foutus de moi et ils rigolent encore ! Je les entends !

- András... T'es en pleurs là.

- Je... Non ! Ils n'avaient pas le droit... dis-je en me laissant tomber à genoux.

Mes larmes ne s'arrêtent pas de couler. Yann s'accroupit à ma gauche et essaie de me consoler à sa manière. Tout cela ne sert à rien. J'ai juste envie de crever pour enfin surmonter tout ça. Il y a beaucoup trop de choses qui me pèsent sur les épaules. Un jour, je m'écroulerai et je n'arriverai plus à me relever. Cette fois-ci, je ne pense pas pouvoir me remettre. J'ai trop souffert encore une fois à cause des personnes sur lesquelles je tombe amoureux. Voilà pourquoi je veux rester seul. Voilà pourquoi je ne veux avoir aucun petit-ami qui m'apportera un tas de problème. Tôt ou tard, mon passé ressurgira. En fait, il est déjà là. Il a toujours été là et il ne partira pas facilement. Pourquoi je n'ai pas le droit de vivre comme tout le monde ? Au calme... Tout simplement.

- András... Est-ce que ça va mieux ?

- Il... Il m'a... Il était là... arrivai-je à dire en sanglotant.

- Qui ça ?

- Max...

- Bon, je vois. Relève-toi, on va en discuter, dit-il en essayant de me relever.

- Non ! Je peux pas... C'est pas possible... répondis-je alors que je sens mon corps trembler.

- Eh, eh, eh. Ça va aller, je suis là et je ne partirai pas. Je te le promets. Jamais je ne te laisserai tomber.

- Il était juste devant moi...

- Je suis là, respire calmement. Viens, lève-toi, continue-t-il en m'obligeant à me redresser.

Il m'aide à avancer pour ensuite m'asseoir sur mon lit. Il part dans la cuisine et remplit un verre d'eau. Il s'assied à côté de moi et m'oblige à boire. Je suis contraint et forcé de faire ce qu'il me dit. S'il n'était pas là, je serais encore en train de me défoncer les mains contre ce mur. Cette douleur apparaît enfin. Comme si elle avait attendu que je me calme pour se manifester. Je me suis enfin arrêté de pleurer mais la peine, elle, n'est pas partie.

La colère n'est pas rouge [boyxboy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant