# XXV. Un problème de réglé
Quand j'ai ouvert les yeux, la lumière traversait déjà mon appartement. Quelle heure il est ? Allongé sur le ventre, je relève la tête pour lire l'heure sur mon réveil. Neuf. Trois. Zéro. Quoi ? Neuf heure trente ! Déjà ! Pourquoi Yann n'est pas là ? Il n'a peut-être pas tort en disant que je me repose trop sur lui. Je suis en retard pour l'école. Même si les cours ne me passionnent pas du tout, j'ai besoin de ce diplôme pour pouvoir vivre. Je prends mon téléphone et remarque que j'ai un message. Yann.
« Coucou András, je viendrais pas ce matin parce que... on en parlera plus tard. On se rejoint à l'école (en espérant que tu te sois réveillé sans mon aide lol) :) »
Lui, il lui est arrivé quelque chose et je pense savoir quoi. Il est toujours venu le matin avant qu'on aille en cours. Mais bon, je ne lui en veux pas. Il a le droit de faire ce qu'il veut. Je me lève rapidement, m'habille en quatrième vitesse et file dans la salle de bain pour faire quelque chose de mon visage. Un peu d'eau froide, un coup de peigne et c'est bon, on y va rapidement. Pas le temps pour manger, je verrais ce midi à la cafèt' de l'école.
Je descends les escaliers deux par deux pour gagner du temps. J'irais bien en courant mais il ne faut pas abuser. Une petite cigarette pour la route. J'ai un peu de marche avant d'atteindre la bouche de métro qui me permettra de rejoindre mon école. Ecole qui se trouve près de mon ancienne maison. J'ai fait exprès car d'un côté, je n'ai jamais pu me séparer entièrement d'eux. Tant qu'on ne se sera pas expliqué en face à face, mon esprit ne sera pas calme. J'ai toujours l'impression que toute cette histoire est réparable alors que mon malheur ne provient que d'eux. Ce sont mes parents, je ne peux pas les haïr, aussi étrange que cela puisse paraître.
Sans que je m'en rende totalement compte, me voilà assis dans le métro. Pourquoi tout le monde me fixe ? J'ai un couteau plein de sang dans la main ? Non, donc arrêtez tous de me fixer. Je déteste ça. A part quand je suis au bar en train de servir pleins de beaux mecs avec qui je pourrais passer la soirée. Là, ils peuvent baver devant moi aussi longtemps qu'ils le veulent. Au bout d'un certain temps, je sors de la rame et remonte à la surface. Encore cinq petites minutes de marche et j'entre dans mon école avec plus de deux heures de retard. Quelle excuse ? Oh. Mon meilleur ami n'est pas venu me réveiller. C'est vrai mais un peu trop quand même. Un truc banal alors. Rendez-vous chez le médecin. Parfait. Je rejoins la salle de mon cours d'histoire des arts. Je toque à la porte et on me répond pour que j'entre. Je pénètre dans la salle sans attendre. Mon prof et tous les autres ont les yeux rivés sur moi.
- András, pourquoi êtes-vous en retard ?
- Rendez-vous chez le médecin, répondis-je sans broncher.
- A cette heure-là.
- Ouais, j'ai été constipé tout le week-end. J'avais besoin d'un bon laxatif pour tout libérer. J'y suis allé le plus tôt possible, c'est tout, répliquai-je alors que tout le monde se met à rire derrière moi.
Il ne dit rien et je vais m'installer à ma place. Tout au fond à côté de la fenêtre. Je suis bien dans mon coin. De toute façon, je ne parle à personne dans ma classe. Ils connaissent tous mon caractère de merde et la façon dont je réponds aux profs leur fait bien rire. Par contre les profs, ils apprécient beaucoup moins. Je ne compte même plus le nombre de fois où je me suis retrouvé dans le bureau du proviseur, au lycée surtout. C'était pire quand je vivais chez mes parents. Mais j'ai quand même réussi à avoir mon bac et à trouver une école plus ou moins bien. Un des seuls points positifs de cette école c'est que Yann est ici aussi. Au moins, quand mon moral est au plus bas, je peux rapidement le rejoindre pour qu'il m'aide. Autant dire que c'est déjà arrivé plus d'une fois. Je vais devoir attendre jusqu'à midi pour le rejoindre et j'ai le pressentiment que ça va être extrêmement long.
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La colère n'est pas rouge [boyxboy]
عاطفيةLa colère cache souvent la douleur. András est souvent en colère mais souffre, sans que personne ne puisse faire quoique ce soit pour lui.