# XXIX. András, réveille-toi.

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# XXIX. András, réveille-toi.

Quand je suis arrivé ce matin chez András, j'étais plus qu'inquiet. Nathanaël m'a appelé hier pour me dire que ça n'allait pas du tout mais j'étais avec Estelle. Je ne pouvais pas la laisser comme ça. Il m'a dit qu'il était parti juste après cet appel. A ce qu'il m'a dit, il s'est engueulé avec quelqu'un. Un blond faisant la même taille que lui. Cheveux courts et ondulés. Ça, c'est Maxime. Il n'a pas changé du tout contrairement à mon meilleur ami qui a totalement sombré. J'aimerai tellement que ça aille mieux entre eux. Ils étaient tellement bien tous les deux. Je les voyais ensemble encore longtemps mais il a fallu que le passé s'en mêle. Je suis donc rapidement venu chez lui. Il dormait encore mais je viens de le réveiller.

Il ouvre les yeux difficilement et se relève. Pour une fois qu'il ne dort pas à poil, je suis rassuré. Il n'a pas ramené de mecs, pour une fois. Il me regarde, me salue puis regarde à côté de lui. Il n'y a rien et je crois que c'est bien ça le problème. Il se réveille d'un seul coup en se levant pour chercher quelque chose.

- András, qu'est-ce que tu cherches ? demandé-je alors qu'il s'assoit sur une chaise.

- Calum... il est parti...

- Hein ? Qu'est-ce qu'il faisait là ?

- Hier, je...

- T'as vu Maxime, non ?

- C-comment tu sais ? demande-t-il inquiet.

- Nathanaël m'a appelé hier soir pour me dire que tu n'allais pas bien du tout. Il m'a dit aussi qu'il t'avais vu t'engueuler avec un blond, c'est Max.

- Ne l'appelle plus comme ça ! crie-t-il, me faisant sursauter, tenant ses cheveux dans sa tête qu'il a baissé.

Ça me fait tellement de mal de le voir comme ça. Il mérite tellement d'aller mieux mais je ne peux pas tout lui excuser. J'ai essayé d'arranger quelque chose entre lui et Max après ce qu'il s'est passé mais ça n'a rien donné. Maintenant je me retrouve avec mon meilleur ami, complètement déprimé. Je me demande bien de quoi ils ont parlé pour qu'András s'énerve autant. Bien sûr qu'il s'énerve souvent quand on reparle du passé mais je ne le croyais pas capable d'aller lui parler. Lui qui ne voulait plus le voir.

Il ne bouge plus, ne lâchant pas ses cheveux. Bon, s'il est dans cet état, c'est sûrement à cause de Calum. Je ne l'ai jamais vu aussi... inquiet. Je sais qu'il l'aime bien malgré ce qu'il me répète, il me l'a même avoué. Je ne sais pas ce qu'ils ont fait hier soir et je ne veux pas savoir. Pour une fois, je ne me mêlerais pas de la vie d'András. Mais je suis tout de même décidé à le bousculer un peu. Ça crève les yeux qu'il l'aime et qu'il lui manque. Il s'attendait sûrement à le voir ce matin, à côté de lui. Pour une fois qu'il ne vire pas un mec pour ne pas que je tombe dessus, c'est le mec en personne qui part de lui-même. Pourquoi il est parti aussi tôt ? Je crois qu'András tout comme moi, on a besoin de savoir. Il s'est beaucoup trop rapproché de mon meilleur ami pour faire machine arrière. C'est trop tard.

Je trouve le téléphone de mon meilleur ami. Il a peut-être le numéro de ce Calum. Je le déverrouille facilement. 1307. Les jours de naissance de ses parents. C'est peut-être étrange venant de sa part mais je crois qu'il n'a pas encore pu se détacher d'eux. Leur relation est étrange. Il faudrait qu'ils mettent tout au clair une bonne fois pour toute. Finalement, je trouve ce fameux numéro de téléphone. Nom : Calum. Moi qui m'attendais à quelque chose du style « le sale gosse ». András est vraiment surprenant quand il veut. Même si nous sommes meilleurs amis, je découvre peu à peu qu'il me cache beaucoup de ses sentiments. Par contre, je suis quasiment sûr qu'il ne lui a jamais envoyé un seul message. J'ai même parfois l'impression qu'il ne connait pas l'utilité d'un téléphone portable. Jamais il ne m'envoie de message pour me dire qu'il ne va pas bien. J'ai l'habitude maintenant. C'est à moi d'envoyer un message pour faire réagir le petit.

« Bonjour Calum, je suis Yann, l'ami d'András. J'ai trouvé ton numéro dans son portable. Quand je suis venu le voir ce matin, il était vraiment pas bien, il est surtout stressé. Je pense que ça a un lien avec toi. J'aimerai bien te parler si tu veux bien. Merci et j'espère, à la prochaine :) (András t'apprécie beaucoup, il tient à toi et crois-moi, ça fait longtemps que je ne l'avais pas vu comme ça) »

Comme beaucoup de jeunes, il répond immédiatement.

« je veux bien te voir... je ne sais pas quoi faire. Aujourd'hui, c'est possible ? »

« on a juste besoin de mettre quelques trucs au clair. Oui, pas de problème. A dix-huit heures chez moi, tiens l'adresse... »

Il ne répond plus, évidemment. Je lui ai fait peur surtout qu'il est totalement perdu. Quand András m'a dit qu'il était gay, il ne s'est pas posé des milliards de questions. Pour lui c'était clair mais ça ne se passe pas comme ça pour tout le monde. Il y en a qui sont perdus et qui ne veulent surtout pas se l'avouer. Le petit est très proche de sa famille contrairement à mon meilleur ami. András n'est pas le mieux placé pour l'aider. Il peut quand même lui parler même si je pense qu'ils l'ont déjà fait. Je veux y croire. Je veux croire qu'un jour, il ira mieux. Il ne pourra pas vivre ainsi toute sa vie.

Je reporte mon attention sur mon meilleur ami qui n'a pas bougé. Je m'inquiète toujours pour son état. Je me rapproche de lui, lui secoue l'épaule et demande :

- Hey, András ? Tu vas bien ?

- Je... faut que je lui parle...

- A qui ? A Calum ?

- Oui...

- Je lui ai donné rendez-vous chez moi ce soir à dix-huit heures. Viens si tu as envie.

- J'ai peur, je veux pas qu'il pense que je suis quelqu'un de mauvais. En soit, ça ne sera que la troisième personne qui pense que je suis un salaud...

- András, dis-je en le relevant pour qu'il me regarde dans les yeux. Tu n'es pas un salaud, compris ? Je t'interdis de dire ça !

- J'aurais tellement aimé leur parler avant de partir... j'ai pas osé parce que j'ai pas de couilles.

- Tu peux encore aller leur parler.

- C'est pas une bonne idée, dit-il en se levant. Ils en ont rien à foutre de moi. Ils auraient pu reprendre contact avec moi mais ils ne l'ont pas fait. Bon, je m'habille rapidement et on va en cours.

- Je t'attends.

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Ce midi, à l'école, on se retrouve pour manger tous les deux. On trouve une place à l'écart du monde. Je n'ai aucun ami ici, seulement des connaissances tout comme András. Donc on est souvent tous les deux. Il a l'air d'aller bien contrairement à ce matin.

- Tu vas mieux, n'est-ce pas ?

- Ouais, beaucoup mieux, répond-il en mordant dans son sandwich.

- Et pourquoi ce changement ?

- Je vais pouvoir revoir Calum. On a besoin de parler sérieusement.

- Mais vous avez fait quoi hier soir ?

- Moi, je voulais rentrer après m'être engueulé avec Maxime et Calum a voulu me suivre. On est rentré à l'appart. Je lui ai proposé à boire et il voulait de l'eau. Ça m'a bien fait rire qu'il veuille un petit verre d'eau. On a pris une bière et il était rapidement soûl.

- Et après ?

- Il avait chaud et autant dire qu'une fois que je l'ai vu torse nu, j'ai eu beaucoup de mal à résister. Il était trop sex. On s'est embrassé et j'ai kiffé. Je crois que lui aussi.

- Mais, attends, vous avez couché ensemble ?

- A toi de deviner, répond-t-il en souriant.

La colère n'est pas rouge [boyxboy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant