# VI. Moi c'est Calum
- Je disais, te revoilà, répétai-je agacé.
- Excuse-moi... Je suis un peu stressé. Tu me connais ? me demande-t-il doucement.
- T'étais là hier soir non ?
- Oui... Mais je ne suis pas resté, en fait, je n'ai même pas pu rentrer. J'ai fait demi-tour. C'était toi sur le trottoir hier ?
- Tu veux dire le mec à moitié à poil qui venait de se bourrer la gueule ? Ouais c'était moi, répondis-je en nettoyant le bar.
- Qu'est-ce qui s'est passé pour que tu en arrives là ?
- T'es un peu trop curieux pour un gamin. Ce qui m'est arrivé ne te regarde absolument pas. Je peux dire la même chose à quelqu'un en pleurs dans la rue. Tu avais peur et ça je l'ai bien vu. Donc moi aussi je peux te demander : Qu'est-ce qui s'est passé pour que tu en arrives là ? répliquai-je immédiatement, je n'ai pas envie de me laisser faire.
- Rien, je ne te le dirai pas non plus.
- Parfait tout ça alors. T'es nouveau ici non ? Je ne t'ai jamais vu.
- Oui... C'est la première fois que je viens.
- Pourquoi t'es là alors ?
- J'avais besoin de sortir, de m'éclater, m'assure-t-il.
- Je crois que tu es au bon endroit alors ! Il y a absolument tout ici pour que tu passes un merveilleux moment. Je suis András, et toi ?
- Moi c'est Calum. Tu travailles ici ?
- Ça se voit pas ? demandai-je en rigolant. Je suis serveur, barman, tout ce que tu veux en même temps.
- Et... Quand est-ce que tu termines ton service ? demande-t-il timidement.
- Dans exactement... onze minutes, répondis-je en regardant ma montre. Pourquoi ?
- Tu voudrais bien... rester avec moi ?
Il est vraiment bizarre lui. Déjà il arrive en tremblant à moitié mais en plus, il n'ose plus bouger. Il jette sans cesse des regards autour de lui comme si on allait le manger tout cru dans la seconde qui suit. J'ai déjà eu des mecs comme ça en face de moi mais au bout de quelques minutes de discussion, ils se calmaient et tout cela finissait très souvent au lit. Eh oui, je résous absolument tout par le sexe car je suis incapable de parler sans quelques allusions discrètement.
- Et qu'est-ce que tu veux faire en ma compagnie...? demandai-je en m'approchant sensuellement de lui.
- Je... on pourrait... essaie-t-il difficilement. Parler ?
- Parler ? Ils disent tous ça au début mais leur envie change brutalement. D'accord, j'accepte de parler avec toi.
- Merci beaucoup...
- Au fait, tu veux boire quelque chose ?
- Un coca ?
- Sérieusement ? annonçai-je en haussant un sourcil.
- Oui, je veux rentrer sobre chez moi, contrairement à d'autre, répond-il en faisant clairement allusion à ma veillée d'hier.
- Sale gosse, je te sers ça. Au fait, t'es vraiment très mignon.
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La colère n'est pas rouge [boyxboy]
RomanceLa colère cache souvent la douleur. András est souvent en colère mais souffre, sans que personne ne puisse faire quoique ce soit pour lui.