# XXXIV. « Je ne peux pas te raconter... »

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# XXXIV. « Je ne peux pas te raconter... »

- Ma sœur. C'est pas moi qui l'ai tuée.

- Ta sœur ? demandé-je intrigué.

- Ouais, ouais, je te jure que c'est pas moi, tu me crois. Dis-moi que tu me crois... continue-t-il en essayant de s'arracher les cheveux malgré sa main que je devine blessée.

- András, calme-toi. Je ne sais pas de quoi tu parles. Viens, on va parler à l'intérieur.

- Non, non ! Y a pas besoin de parler puisque que ce n'est pas de ma faute ! Tu es d'accord non ? Tu dois être d'accord hein, ne m'abandonne pas, je t'en prie...

- Même si tu ne veux pas parler, il faut soigner ta main. Donc, viens, il y a tout chez moi.

- Tu m'emmènes pas à l'hôpital hein ? Dis-moi que tu ne m'emmènes pas là-bas ?

- Je sais pas, on verra, répondis-je simplement.

- Non ! Non, non, non ! On ne verra pas ! Je veux pas y retourner, tu comprends ? J'ai pas envie d'y aller.

- D'accord, d'accord. Tu veux bien rentrer maintenant, demandé-je doucement.

- D'ac-cord...

Il se lève difficilement. Je me mets à côté de lui pour l'aider à avancer. Il pue l'alcool à des kilomètres. Qu'est-ce qui s'est passé ? Et puis, c'est quoi cette histoire avec sa sœur, il ne m'avait pas dit qu'il était fils unique ? Je ne comprends plus rien. Je ne l'avais jamais vu comme ça. Il est vraiment pas bien. J'ai l'impression qu'il a fait une crise de nerf. Voire plusieurs. Moi qui sortait juste pour voir mon petit chat, je me retrouve à aider mon petit-ami. Oh mon dieu, j'y crois toujours pas quand je dis ça.

- Arrête-toi, annonce András subitement.

- Pour... essayé-je de demander mais je n'en ai pas le temps.

Il se baisse et vomit. Tout simplement. Dans mon jardin. J'espère que mes parents ne verront pas. J'ai mal pour lui. C'est horrible de voir quelqu'un aller mal sans rien ne pouvoir faire. Une fois fini, il se redresse et souffle, de soulagement. On recommence notre périple à travers mon petit jardin. J'ouvre la porte d'entrée et entre. Mes parents sont partis, jusqu'à demain. On est tranquille au moins. Toujours aussi lentement, je l'emmène dans ma chambre au premier étage. Les escaliers sont une véritable épreuve pour lui mais on y arrive. A peine entrés dans ma chambre, il se laisse tomber sur mon lit. Il a l'air fatigué, complètement crevé même. Doucement, je m'approche de lui pour regarder sa main blessée. A peine l'ai-je touchée qu'il gémit de douleur. Bon, en tout cas, ce que je vois semble rassurant. Il n'est pas coupé profondément. Ça reste superficiel.

Je le laisse sur mon lit et vais dans la salle de bain juste en face. Je lui prends quelques anti-douleurs, du désinfectant et des bandes. Moi qui n'ai jamais rien soigné, je vais avoir du mal. J'espère seulement qu'il se laissera faire. Je retourne dans ma chambre et vois András en train de caresser mon petit chat. Il est enfin rentré celui-là. Je m'approche et m'installe de sorte à pouvoir le soigner.

- C'est ton chat ? demande-t-il sans le lâcher des yeux.

- Ouais... c'est encore un bébé. Il comprend pas bien quand est-ce qu'il doit rentrer, c'est pour lui que je suis sorti, répondis-je en désinfectant sa blessure.

- Comment il s'appelle ?

- Jack.

- Sérieux ?

La colère n'est pas rouge [boyxboy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant