# XXXI. Petit-copain

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# XXXI. Petit-copain

Je rêve n'est-ce pas ? C'est un rêve comme la dernière fois. C'est totalement impossible que ce soit la réalité. Je suis venu pour enfin mettre un terme à cette fausse vraie relation et me voilà devant le mec que je convoite qui m'avoue qu'il m'aime. Je n'aurais pas dû faire ça. Je n'oublie pas ce que mon père a dit hier. C'était tellement blessant que je ne pourrais pas oublier si facilement. J'ai eu l'impression qu'il m'insultait directement. Mais András a raison, il va devoir se faire à l'idée que son fils est gay. Il devra attendre avant que je n'avoue tout. Je ne suis pas prêt de tout dire.

- Dis quelque chose, annonce András.

- Je...

- T'as perdu ta langue ? se moque-t-il.

- T'aime. Je t'aime, avoué-je.

Je stresse, comme d'habitude. Mais il ne répond pas et préfère m'embrasser une seconde fois. Je. Suis. En. Couple. Enfin, je ne sais pas si nous sommes réellement un couple. Il m'aime. Je l'aime. Il n'y a pas de raison qu'on ne puisse pas être en couple. Mais András est plein de surprise. J'ose demander :

- András...

- Oui, mon amour ? dit-il en riant.

- Ne m'appelle pas comme ça, c'est horrible.

- Je ne suis pas du genre à donner des surnoms pourris, c'était pour rire. Qu'est-ce que tu veux savoir ?

- Est-ce qu'on est un... couple ?

- Je n'aime pas être en couple. On s'aime, ça suffit. Tu peux te dire que tu as un copain mais ne crie pas sur tous les toits que tu es en couple. J'ai envie d'être avec toi mais je n'ai pas envie qu'on s'affiche main dans la main. Compris ?

- Oui, bien sûr.

Fallait pas trop lui en demander non plus. Je crois que sa dernière relation amoureuse s'est très mal terminée et que c'est pour ça qu'il ne veut pas qu'on soit un vrai couple. J'aimerai savoir ce qui s'est passé exactement pour qu'il soit comme ça. Peut-être qu'il m'avouera tout maintenant que l'on est un couple.

- D'ailleurs, tu dois pas travailler à cette heure ? demandé-je.

- Si... mais je... j'ai pris un jour de congé, répond-il en hésitant.

- Je savais pas que tu savais prendre des jours de congé, me moqué-je.

- Tais-toi, gamin.

Je n'arrive tout de même pas à me dire que c'est fait. On ne se connait pas tant que ça. Normalement, on apprend à se connaître pendant plusieurs mois... Et on y réfléchit un peu plus avant de se lancer. Nous, on a sans doute fait ça trop rapidement... sans réfléchir aux conséquences. Ça fait à peine dix minutes que nous sommes officiellement un couple et je doute déjà. Je devrais plutôt me laisser aller. Ouais, c'est ça, me laisser aller.

Je regarde András. Je peux désormais le regarder dans le détail, sans avoir peur qu'il me dise de partir. Il n'a plus son entorse ? Du moins, je ne vois plus sa béquille. Il doit se sentir libre. András est maigre, horriblement maigre. Son jean lui colle à la peau et suit les courbes de son corps. Son haut par contre est assez ample. J'aperçois légèrement ses tatouages. Quand je pense que j'ai dormi avec lui mais que je ne me souviens de rien, j'ai envie de me tuer. J'aurais pu profiter mais rien. Je n'en ai aucuns souvenirs et c'est assez étonnant. Je pensais m'en rappeler.

La colère n'est pas rouge [boyxboy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant