La colère n'est pas rouge [boyxboy]

# XVI. Ne plus être amoureux

# XVI. Ne plus être amoureux

Inspire. Expire. Inspire. Expire. Doucement... ça va mieux. Enfin. Pourquoi il était là ce gosse ?! Je savais qu'aller voir un psy était risqué mais je ne pensais pas à ce point. J'ai été incapable de raconter mon histoire à cette inconnue alors Yann s'en est chargé. En allant là-bas, je savais déjà que je n'allais rien dire. Un seul rendez-vous pour changer est bien trop insuffisant. Et il a fallu qu'il arrive. Je lui avais pourtant dit de ne jamais reprendre contact avec moi, même sans le vouloir. Il va s'accrocher à moi et j'aurais des problèmes. Je crois que cet adolescent complètement insouciant ne se rend pas compte des complications qu'il peut il y avoir. Si jamais on... on quoi ? Je ne veux rien faire avec ce menteur qui joue de moi. Je suis complètement perdu à cause de lui...

Assis dos à un mur, je n'arrive plus à bouger. J'ai rapidement expliqué à Yann ce qui s'est passé pour que je me retrouve si subitement dans cet état. Finalement, les larmes cessent de couler. Je me calme enfin. Ce sale gosse a le don de me mettre dans tous mes états en quelques secondes. Je suis minable, non ? Moi, la personne qui a tant confiance en elle est en fait une poule mouillée. Yann a peut-être l'espoir que tout s'arrange pour moi mais je n'y crois définitivement plus.

- Est-ce que ça va mieux ? me demande-t-il doucement.

- Ça a l'air ? lâchai-je ironiquement.

- Donc c'est ce petit qui te perturbe tant ?

- Oui, grinçai-je. Ce petit est un manipulateur et un menteur, rien d'autre.

- Je ne trouve pas. Il a l'air de quelqu'un de réservé qui se cache. Avec ce que tu m'as raconté sur lui, j'ai vraiment du mal à te croire.

- C'est vrai, putain ! Il m'a manipulé pour que je couche avec lui avec son petit regard d'ange et pour ensuite porter plainte contre moi ! C'est un mineur...

- Je suis sûr que ce n'était pas son attention, il est jeune et insouciant, c'est tout. Tu crois peut-être que le mec qui t'a pris ta première fois à autant réfléchi que toi ? Tu n'as jamais porter plainte contre lui alors que tu aurais très bien pu. Tu n'es pas stupide András et lui non plus. Il est venu vers toi dans le bar parce qu'il avait confiance en toi seulement. Parmi tous ces hommes, tu étais le seul qui lui inspirait quelque chose de bien. Je ne te dis pas de lier une amitié hors du commun comme tu as avec moi mais seulement de ne pas te mettre dans des états pareils dès que tu le vois.

- Hum, dis-je sans conviction.

Il ne se rend pas totalement compte de ce qui se passe dans ma tête à cet instant précis. Je ne peux pas le nier, Calum est vraiment mignon et j'ai toujours préféré les mecs comme ça. C'est de ça que j'ai peur. De son air tout mignon. Je ne veux pas être amoureux. C'est un sentiment que j'essaie d'oublier et ces médicaments que je prends m'aident beaucoup. Ma petite routine si tranquille change beaucoup trop en ce moment. C'est de la faute de Yann tout ça... Il m'a forcé à aller voir cette psy qui est en fait la maman du bébé menteur.

- C'est de ta faute tout ça...

- Quoi ? demande-t-il étonné.

- C'est de ta faute ! Je n'aurais jamais tu venir ici ! Tu m'as trainé chez ta psy pour que je change alors que tu sais que je n'y arriverai jamais ! m'exclamai-je en me relevant brutalement en même temps que je l'attrape par le col de son manteau.

- András, attends, je...

- Non ! Maintenant c'est toi qui m'écoute ! J'ai fait ce que tu m'as dit et tu vois où ça me mène alors à partir d'aujourd'hui, laisse. Moi. Vivre, le coupai-je en le tenant fermement tandis que je ne le quitte pas des yeux.