La colère n'est pas rouge [boyxboy]

# XXXVI. Menteur

# XXXVI. Menteur

Ce matin, quand je me suis réveillé, j'avais joui. Fais chier. Ça ne m'arrivait plus depuis plusieurs années mais maintenant qu'András est entré dans ma vie, mon corps est totalement chamboulé. J'en ai marre de faire des rêves comme ça. C'est totalement gênant. Surtout qu'András était avec moi cette nuit. Il a eu du mal à se calmer hier mais il s'est endormi comme une masse d'un seul coup. Je me suis endormi juste après, sans le quitter des yeux. Il est magnifique et c'est mon copain. Mais malheureusement, il n'était pas là quand j'ai ouvert les yeux. Je n'ai pas cours ce matin et heureusement sinon j'aurais été largement en retard. Bon, je me suis réveillé parce que j'ai entendu mes parents rentrer. J'ai de la chance qu'ils ne soient pas rentrés dans ma chambre, plus gênant que ça tu meurs.

J'ai directement vu cette lettre sur la place qu'a occupé mon copain toute la nuit. J'ai rendez-vous ce soir à un bar avec lui. Je connais cet endroit. Je passe devant pour aller au lycée. Je vais y aller, bien évidemment. Enfin je vais avoir les réponses à toutes ces questions que je me pose depuis que je lui ai parlé pour la première fois.

Je me suis levé pour me changer rapidement et surtout discrètement. Mes parents rôdent et je n'ai pas envie de tomber sur eux. Une fois présentable, je descends dans la cuisine pour petit-déjeuner. J'ai faim. Comme d'habitude en fait. Quand j'arrive en bas, Maman et Papa sont dehors en train de discuter, autour de la petite table de terrasse. J'admire mes parents. Ils ont eu quatre garçons et se sont toujours bien occupé de nous. Ils travaillent beaucoup mais je ne sais pas comment dire, on n'était pas aussi délaissé qu'on aurait pu penser. J'aime bien mes frères même s'ils ne sont pas souvent là.

Je me sers du chocolat chaud et me prépare quelques tartines avec de la pâte à tartiner. J'adore ça. Je pourrais avaler le pot sans remords. Je commence à manger tranquillement tandis que mes parents rentrent. Mon père annonce :

- Salut Cal, ça va ? Tu t'es pas trop ennuyé hier ?

- Un peu mais ça va, mentis-je parce qu'András était là et m'a occupé une bonne partie de la soirée.

- On sera bientôt tous en Ecosse.

- Ouais... dis-je, pensant que je ne vais absolument pas voir András tout ce temps.

- T'es moins enthousiaste que la dernière fois, tu es sûr que ça va ? demande-t-il inquiet.

- Oui, oui, je suis content qu'on parte.

- Je trouve que tu as changé Cal, dit-il en s'asseyant autour de la table. Raconte tout à ton papounet.

- Je... y a rien, essayé-je de cacher, rougissant malgré moi.

- Tu sais, c'est à cet âge-là qu'on découvre les premiers amours, c'est normal que tu changes. Tes frères aussi sont passés par là, sauf Murray, lui, il est un peu plus à part, rigole-t-il et il n'a pas tort du tout. Ton corps change et tout mais n'hésite surtout pas à m'en parler, je suis passé par là aussi. Et puis, ta mère est psy, tu peux lui parler aussi même si je pense que tu préfères te confier à un homme pour parler des filles, rigole-t-il en me tapotant l'épaule.

- Oui... lâché-je, triste et dépité.

Les filles. Plutôt les mecs. Et même plutôt András. Surtout András. Faut que je dise tout, j'en peux plus. Je ne pourrais pas le cacher plus longtemps. Orianne est d'accord avec moi, elle aurait voulu que je le fasse bien plus tôt. Je crois qu'elle ne se rend pas compte à quel point c'est difficile. Mes parents ont toujours été compréhensifs mais j'ai l'impression qu'ils attendent de moi que je sois comme mes frères. Ils sont en couple, avec une fille, plus jeune qu'eux à chaque fois. Moi, je suis en couple, avec un homme, plus âgé que moi.