Chapitre 6.

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Lindsay.

       Aujourd'hui, c'est camping avec Joffrey, tout ce qui peut me réjouir. Je me suis levée plutôt de bonne humeur et je suis descendue dans le self pour prendre mon petit déjeuner avant de remonter aussitôt dans ma chambre. Un peu plus tard, je me suis préparée tranquillement avec Sky puis nous sommes descendues dans le hall vers treize heures trente pour les explications de Joffrey au sujet de son animation.
  -Alors aujourd'hui nous allons nous promener un peu en forêt pour trouver l'emplacement de notre camping, nous allons ensuite monter les tentes puis vous devrez aller chercher du bois pour faire un feu de camps histoire de ne pas avoir trop froid et pouvoir faire griller quelques trucs pour manger. Est-ce que quelqu'un parmi vous fait d'un instrument de musique et l'a emmené ici? Ça pourrait être chouette pour ce soir.
  -Sky, Lucas et moi faisons de la guitare, et Aiden de la batterie, lui dis-je. Nous les avons toutes les trois et Aiden a emmené une caisse sur laquelle il s'entraîne parfois.
  -A croire que tu es la pensionnaire parfaite. Emmène tout ça alors, ça sera un plaisir pour tout le monde de vous écouter jouer.
       Cette remarque m'a fait sourire, mais je dois essayer d'être la plus discrète possible pour ne pas me faire remarquer par tout le monde, ce n'est pas le moment de se retrouver dans une situation plus gênante que celle d'hier. Une fois les explications terminées, nous sommes allés chercher tout ce qu'il nous fallait et nous sommes mis en marche vers la forêt. En réalité, je me sens un peu mal à l'aise vis-à-vis de Joffrey, à cause de ce baiser volé. Je ne le regrette pas, mais je sais que je n'aurais pas dû partir comme je l'ai fait, j'aurais mieux fait d'en assumer les conséquences tout de suite plutôt qu'attendre de voir ce qu'il va se passer aujourd'hui. J'étais toute seule à traîner des pieds à l'arrière de la file lorsque quelqu'un s'est arrêté pour se retrouver à ma hauteur.
  -Ça va Lindsay? me demande doucement Joffrey.
  -Oui, oui ça va. Je suis désolée de t'avoir embrassé hier, ou d'être partie. Je ne sais pas pour lequel des deux je suis désolée, mais je le suis. Je ne sais pas vraiment ce qu'il m'a pris.
  -C'est vrai que ça m'a un peu surpris, tu sais que ce n'est pas censé se produire. Tu n'imagines pas les problèmes que tu aurais pu nous apporter à tous les deux.
  -Je le sais très bien, je suis loin d'être idiote, je n'ai simplement pas pu retenir mon envie. Je suis désolée, d'accord?
  -Ce n'est rien, il n'y a pas mort d'homme. Disons que rien de tout ça ne s'est passé. On se revoir plus tard, d'accord? Je suis pressé de vous écouter jouer.       
     Après ça, il est rapidement parti rejoindre le devant de la file pour continuer notre petite marche. La colonie a trouvé un endroit pour camper, et on doit maintenant trouver du bois pour faire ce fameux feu de camp. Nous nous sommes dispersés à chaque coin de la forêt, j'étais avec Sky au début, puis nous nous sommes éloignées au fur et à mesure jusqu'à se perdre de vue, je me suis donc retrouvée seule pour ramasser du bois. J'étais baissée pour ramasser une grosse branche lorsque deux mains se sont posées sur mes hanches. 
  -Ça va, je ne te gêne pas trop? dis-je en me retournant.
  -Non, ça va, je profitais de la vue magnifique, me répond Ryan.
  -Je vais avoir envie de t'envoyer ma main dans la figure tout à l'heure, qu'en penses-tu?
  -Je suis censé avoir peur? Parce que ça m'amuse plus qu'autre chose. Tu ne fais pas le poids Lindsay.
       Son arrogance me tape sur le système, il est à la fois amusant mais vraiment insupportable. J'ai levé la main en la dirigeant vers son visage, mais à quelques centimètres de celui-ci, il a attrapé mon poignet avec beaucoup trop de facilité à mon goût, il souriait.
  -Tu me rejoins dans ma tente ce soir? me demande-t-il.
  -J'ai autre chose de prévu, je te l'ai déjà dit.
  -Je suis un meilleur coup que Joffrey, ce serait vraiment bête de perdre ton temps. Aller viens,  je te promets qu'on va s'amuser.
  -Ça, ça reste à prouver, et je me ferai mon opinion toute seule. Je t'en dirai des nouvelles quand ça sera le cas. Je te l'ai dit, je gagne toujours mes paris, même si je dois y passer des semaines.
       Je suis partie en lui faisant un clin d'œil, s'il veut jouer au plus arrogant, autant dire qu'il est tombé sur un os. Un jour, j'essayerai de le prouver, même si la tâche est loin d'être facile.

Soixante-deux jours de vacances.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant