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Perdue dans mes pensées, je n'avais même pas fait attention que Mathilde c'était retournée sur moi et me dévisageait alors que je regardais toujours son maillot, revivant cette première journée avec mon petit ami. 

"Hé-ho, machin, t'es là??? Demanda-t-elle sur un ton énervé. 

- Oui, et c'est Émilie....

- Ça fait trois fois que je te demande une gomme en t'appelant par ton prénom mais tu réagis pas ! "

Je pris la gomme dans ma trousse et la lançais dans ses mains, résistant à l'envie de lui envoyer en pleine figure. Elle me remercia en m'appelant "rêveuse" et me faisant un clin d'œil, je lui souris légèrement afin de dissiper toute tension, je n'avais pas envie de me prendre la tête avec la seule personne qui allait partager ma journée de cours. J'essayais de me replonger dans mes souvenirs lorsque je sentis mon téléphone vibrer dans ma poche, je jetais un rapide regard au prof et vis qu'il avait l'air concentré dans sa lecture alors je pris le risque de lire le message que je venais de recevoir. Je ne fus pas surprise de voir qu'il venait de Logan, me demandant si tout se passait bien en cours. Je ne lui répondis pas, les téléphones étaient interdis en classe et s'il voulait savoir comment ça se passait, il n'avait qu'à être là au lieu d'aller traîner je ne savais où avec ses copains. Je sentis une vague de colère monter en moi, immédiatement suivie de tristesse. Lorsque je le vis arriver ce matin avec son sac de cours, j'étais persuadée qu'il allait venir mais au lieu de ça, il n'a fallut que quelques bouffées prises sur notre joint du matin pour que sa motivation s'envole et qu'il aille traîner avec ses amis. Cette première heure de cours aurait été sûrement plus agréable s'il avait été là. Bien que j'avais confiance en lui, je ne pouvais m'empêcher de me demander ce qu'il faisait et avec qui il était. Je l'imaginais très bien dans le parc de friches de l'ancienne zone industrielle, un coin boisé où s'entremêlaient des chemins de randonnée destinés à des randonneurs inexistant par chez nous, occupés par des alcooliques notoires et des couples d'adolescents fricotant. Il y avait autant de bouteilles vides et de préservatifs usagés que d'arbres dans ce genre d'endroit, et c'était pourtant très boisé. Toute jeune fille à la vertu irréprochable n'aurait pas été plus loin que le parking si le garçon avait une voiture. Ce genre d'endroit ne m'attirait guère et je jouissais de la chance de pouvoir avoir une vie privée chez moi. Pas besoin d'avoir à fréquenter ces endroits glauques pour avoir de l'intimité avec mon petit ami. De plus, mes parents savaient qu'à dix-sept ans, une fille ne passait pas son temps à regarder son petit copain dans le blanc des yeux. Dès qu'ils virent que Logan et moi entretenions une relation sérieuse, j'eus droit à une protection contraceptive. Ils sont assez libre sur le sujet mes parents, et ma mère peut me fournir des préservatifs quand je lui en demande, elle travaillait aussi avec le planning familial du coin donc, pas besoin d'en acheter. La sonnerie retentit, je sursautais et revins à la réalité, mettant fin une nouvelle fois à mes pensées, à l'instant précis où je commençais à me souvenir de la première rencontre entre Logan et mes parents. 

Jour de grève [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant