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Nous retournâmes lézarder au soleil sur la plage, il y avait beaucoup plus de monde qu'à notre départ, je compris pourquoi ma mère était allée manger si tôt, les gens arrivaient en masse alors qu'il n'était que treize heures. De plus, la marée haute avait considérablement réduit l'espace de sable. Mon père plaisanta en disant que dans une heure le trajet sera moins long pour aller nager par la suite mais il savait très bien que dans une heure l'eau aussi serait aussi noire de monde. Mathilde jouait sa râleuse en se plaignant de la foule, du sable dans ses chaussures et d'avoir encore une fois trop mangé. Je me dis que c'était une citadine pure et dure, une fois sortie de son petit parc municipal, elle ne faisait que gémir. Nous reprîmes la même position qu'au matin et je faillis m'endormir, mais il y avait beaucoup trop de bruit pour cela, les enfants courraient, criaient, les adultes criaient aussi, sur leur enfants, j'ignorais que cette petite plage était autant fréquentée. Je fus soulagée lorsque l'heure de digestion fut passée, je pus enfin aller dans l'eau. Mes parents ne voulurent pas y aller, ma mère préférait l'ombre de son parasol et mon père était toujours plongé dans sa lecture. Mathilde évidemment voulu venir, nous nous enduisîmes rapidement de crème solaire pour ne pas revenir comme des écrevisses et parcourûmes rapidement les quelques mètres qui nous séparaient de l'eau en nous tenant par la main. Comme il y avait beaucoup de monde, je marchais rapidement pour éviter que trop de gens ne puissent nous dévisager mais ces derniers semblaient amuser mon amie. Un garçon d'un vingtaine d'années fit une grimace de dégoût en nous voyant passer, Mathilde lui répondit par un doigt d'honneur. Une fois les pieds dans l'eau, celle qui était devenue en une matinée ma petite-amie m'avoua honteusement qu'elle ne savait pas nager. Je lui proposais alors de lui apprendre mais elle refusa. Elle me dit que nous pouvions quand même nous éloigner du bord, nous marchâmes dans l'eau jusqu'à ce qu'elle arrive au niveau de notre cou. Pour quelqu'un qui ne savait pas nager, Mathilde s'avançait loin. Nous étions à l'aise dans ce secteur, pile entre les non-nageurs du bord et ceux qui faisaient des longueurs de brasse plus loin. Il n'y avait que deux ou trois personnes au alentours mais elles rejoignaient l'un ou l'autre camps, ne faisant même pas attention à nous. Mathilde se rapprocha de moi et me prit dans ses bras. Elle m'embrassa à pleine bouche, directement. L'eau de mer cherchait à venir perturber notre baiser, voulant s'insinuer entre nos lèvres scellées. Je sentis les mains de ma petite-amie venir se poser sur mes fesses, coller mon bas ventre au sien, d'instinct, j'entourais sa taille de mes jambes, me laissant portée par l'eau. Le fait d'être dans l'océan me donnait l'impression d'être aussi légère qu'une plume, impression confirmée lorsque Mathilde réussit à me maintenir appliquée à elle d'une seule main et vint caresser ma poitrine de l'autre. Je flottais au rythme des vagues, mais pas mon amie qui avait pied, ce lent mouvement faisait que mon intimité frottait contre la peau de son ventre, je commençais à m'enflammer, ici, dans l'eau verte de la Manche, au milieu d'inconnus. Je lui mordis la lèvre lorsque le frottement devint d'une intensité extrême. Malgré la fraîcheur de l'eau, je sentais mes joues empourprées et mon corps bouillant.

« À mon tour maintenant ma chérie »

Lui murmurais-je au creux de l'oreille. Je sentis mes pieds se reposer sur le sol sablonneux, mais au lieu de se rapprocher un peu plus, Mathilde se recula.

« Pas ici. Ça c'était juste un petit avant goût de notre prochaine nuit ensemble.

- Ho, t'es méchante ! »

Je pris une mine boudeuse et me recula de quelques pas, tout en pensant que si ce que je venais de vivre était un avant goût, je ne pouvais même pas imaginer ce que serait la chose dans un lit. Elle se rapprocha de moi à nouveau et m'embrassa du bout des lèvres.

« Je commence à ressembler à une vieille, me dit-elle en me montrant les rides de sa main. On retourne sur le sable ? »

Bien que j'avais encore envie de rester, je n'avais pas envie d'être seule, nous rejoignîmes donc le bord, nous tenant toujours par la main. 

Jour de grève [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant