Nous avions une heure de route pour rejoindre la côte d'Opale et son eau verte et fraîche. J'avais toujours un bon jeu sur mon téléphone pour m'occuper un peu, Mathilde semblait graver la route dans sa mémoire tant elle était absorbée à regarder défiler le paysage, ma mère avait mit la radio et chantonnait un vieil air, mon père sifflotait sur le refrain. La musique me disait vaguement quelque chose mais je n'y prêtais pas attention. Je fus tellement surprise de sentir mon téléphone vibrer que je manquais de peu de le faire tomber. Je fus encore plus surprise de voir que le message que je venais de recevoir était de mon amie, assise à côté de moi. Je me disais qu'elle aurait pu parler ouvertement quand je compris pourquoi elle ne l'avait pas fait. Je vis aussi qu'en réalité, elle n'était pas concentrée sur la route mais sur son propre téléphone, tellement discrète que je ne m'étais rendue compte de rien.
« On dirait deux couple qui vont en vacances, ça me fait bizarre... Avec ta mère qui m'appelle déjà nénette, si on sort pas ensemble, je leur demande de m'adopter ;-) »
Je toussais, m'étouffant en essayant de ne pas exploser de rire, ce qui déclencha une réflexion de ma mère sur le tabac que je n'écoutai pas, concentrée à répondre à mon amie, me demandant en même temps si elle aussi avait mit son téléphone en silencieux.
« Ils t'ont déjà adoptée, sinon tu ne serais pas là... Mais l'un n'empêche pas l'autre, si ? »
Je trouvais ma réponse assez osée mais ne le regrettais pas en voyant le large sourire de Mathilde, qui essayait de le dissimuler comme elle le pouvait aux passagers avant ;
« Je te croquerai tous les jours » me répondit-elle en me faisant une nouvelle fois rougir jusqu'aux oreilles.
« Comme ce matin ?
- NON ! Ce matin ce n'était qu'un petit câlin de rien, moi je te parle du gros câlin... »
Elle me dévora une nouvelle fois du regard, leva un sourcil brièvement et fit glisser sa main entre ses jambes. Je me dis alors que si ma mère n'était pas revenue si vite, j'aurai pu avoir droit à mon gros câlin. Je dus réfléchir pour savoir si j'étais plus gênée, amusée, ou intéressée. Je finis par me dire que ça devait être un peu des trois. En la voyant se passer discrètement la main par-dessus son short, délicatement, j'eus envie d'en faire autant mais j'étais derrière mon père, dans l'axe du rétroviseur et en plus, on allait pas commencer à se tripoter à l'arrière d'une voiture, avec mes parents comme témoins.
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Jour de grève [terminé]
RomanceÉmilie, jeune lycéenne, découvre la tendresse d'une façon inattendue