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« Tu veux quelque chose à boire chérie ? »

La question me fit redescendre sur terre, j'en sursautais. Je lui répondis que je prendrai bien un coca en la remerciant puis elle posa la question à mes parents mais elle continuait à me regarder fixement. Avait-elle vu que j'étais dans la lune ? Évidemment. Se demandait-elle à quoi je pensais ? Sûrement. Si jamais elle me le demandait, lui dirais-je la vérité ? Absolument pas ! Je n'avais pas envie de blesser Mathilde en lui avouant que je pensais à Logan lorsque j'étais ses bras, pire, la comparant à lui ! Je trouvais cela très désagréable. La boisson me fit du bien, fraîche et sucrée, elle me remit les idées en place et diminuait la température de mon corps resté au soleil. Mes parents buvaient de l'eau, une fois que nous eûmes fini, nous commençâmes à ranger nos affaires. Mathilde, ayant compris la leçon à l'aller, ne remit ses chaussures qu'une fois arrivée en bas de l'escalier. À la voiture je m'enlevais le sable des pieds rapidement avant de repasser mes vêtements. Ma mère se cassait la tête à tout remettre dans le coffre de la voiture, pestait, râlait, ce qui faisait rire mon père, je me dis que nous avions le temps de fumer une cigarette Mathilde et moi, tranquillement posées sur le côté, elle me tenait dans ses bras et nous sourions à chaque protestation de ma mère. Une fois que le coffre fut rangé selon la volonté de ma mère, nous allâmes tous ensemble au marchant ambulant de friandises diverses, allant de la crêpe aux glaces, qui se trouvait être une espèce de grande remorque rectangulaire, située près de l'escalier que nous venions d'emprunter, sur le trottoir. Avec le temps, mes parents n'avaient même plus besoin de se concerter pour savoir qui prenait quoi, moi-même le sachant par cœur, mon père était plus glace vanille chocolat alors que ma mère préférait la vanille fraise, tout comme moi. Je me demandais ce que Mathilde allait prendre au même moment où ma mère lui posa la question, l'appelant une nouvelle fois ''nénette'' et posa rapidement les yeux sur nos mains jointes, elle souriait. Je me demandais pourquoi mes parents avaient une telle réaction. Me voyaient-ils malheureuse avec Logan ? Même si je n'avais pas l'impression d'y être avant que ne débute ce week-end ou était-ce mon bonheur rayonnait tellement qu'il déteignait sur mes parents ? Car franchement, avec Mathilde, je me sentais bien. Devant le marchant, qu'on appelait communément ''le camion'' (alors que c'était plus une remorque) elle hésita un instant puis nous déclara qu'elle préférait la vanille fraise. Sans qu'elle le sache, je nous découvris un nouveau point commun. 

Jour de grève [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant