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La fin de la route commençait à bouchonner, mon père n'arrêtait pas de regarder dans son rétroviseur nerveusement et de soupirer. Comme tous bon conducteur mâle, il détestait les embouteillages, si brefs soient-ils. Mais je me doutais que les mauvais conducteurs détestaient aussi. Il réussit cependant à nous trouver une place pas trop loin de la plage pour se garer, il y avait juste quelques mètres à faire avant l'interminable et glissant escalier de pierre. La mer était reculée et il avait beau n'être que sept heures du matin, le grand soleil qui se levait nous promettait une chaude journée, ce qui attirait déjà pas mal de monde. Au fond du long parking, il y avait quelques camping-car venant des régions voisines, et même un belge, grande maison sur roues à l'allure luxueuse qui fit choquer mon amie et rire mon père. Ma mère, en reine de l'organisation, avait répartie les charges. Je pris un sac contenant les serviettes de plage, Mathilde eut droit à celui réservé aux jeux, mon père se chargea de la glacière contenant les boissons et ma mère porta les deux chaises de camping bleues qui devaient dater d'avant ma naissance. J'enlevais mes basket et les rangeais dans le coffre, le bitume piquait un peu les pieds mais je trouvais plus pratiques de les laisser là. Je vis Mathilde suivre mon exemple, elle se plaignit dès les premiers pas. Elle fut soulagée une fois sur l'escalier qui était moins rugueux, mais elle continuait de me demander à chaque marche si il n'y avait pas de traces de sang, croyant qu'elle s'était ouvert les pieds. Sa rengaine me fatigua rapidement, à mi-chemin de la descente je lui dis que si elle était coupée, dans le sable elle le sentirait sûrement mieux et elle cessa de se plaindre. Mon père nous trouva un coin pas trop près du bord de l'eau afin de ne pas trop bouger lorsque la marée serait montante, mon amie s'assura que ses petits pieds étaient intactes, je me dis que sous ses airs de coquine affranchie, c'était en fait une petite nature. Ma mère installait les chaises quand elle s'exclama :

« Merde ! Le parasol ! »

Pour que ma mère dise un gros mot, c'est qu'en effet nous étions en vacances. J'aurai bien proposé d'aller le chercher avec Mathilde mais je n'avais pas envie de l'entendre geindre une nouvelle fois sur le bitume. Ce fut donc mon père, en bon gentleman, qui se dévoua et reparti à la voiture chercher le parasol oublié. Il couru même sur quelques mètres, ma mère le regardait s'éloigner comme s'il n'allait jamais revenir. Je me sentais fière d'avoir des parents toujours aussi amoureux l'un de l'autre après plus de vingt ans de mariage. Cette pensée me grisa plus qu'autre chose. Mathilde dut s'en apercevoir car elle me balança un ballon gonflable dans la figure et me cria tout en s'éloignant de ''faire la passe à Zizou''. En voyant ses tentatives désespérées pour essayer de shooter dans le ballon, je me dis que Zinédine n'aurait jamais jouer plus loin que dans son jardin et je me tordais de rire à chaque fois que la balle n'avançait que de quelques décimètre, freinée par le vent et le sable. Au bout d'une dizaines de passes elle n'en pouvait déjà plus et vint s'allonger lourdement sur le sable à côté de moi, essoufflée. Évidemment mon père était revenu, avait eut le temps d'installer le parasol et aurait même pu en chercher deux autres s'il l'avait voulu. Lorsque le soleil fut plus haut, Mathilde ôta ses vêtements pour rester en bikini, je profitais de ce changement de tenue pour admirer ses formes, pas très discrètement en plus. Comparée à moi, elle avait un très joli corps, des seins gros et fermes, des fesses rebondies, c'était une très belle fille, j'eus presque honte d'enlever les miens après ça, moi qui suis assez fine et mince, avec des petits seins en forme de poire et des fesses plates. Je me demandais ce qui lui plaisait tant chez moi, et je regrettais d'avoir laisser mon portable éteint dans le vide poche de la voiture. Je me promis alors de garder l'idée dans un coin de ma tête jusqu'à la route du retour, pour pouvoir lui poser la question. Immédiatement je me traitais d'idiote, nous avions des kilomètres de plage à disposition pas besoin d'attendre le soir pour avoir l'occasion de se parler en privé. Mais dans la Manche, hors de question de se baigner avant midi, même par beau temps, je reste frileuse. Une promenade le long de la plage me tentais bien. Sitôt décidé, sitôt proposé, elle accepta directement, soit elle commençait à s'ennuyer, soit elle avait envie de se dégourdir les jambes, j'étais loin de me douter qu'elle aussi espérait qu'on s'isole un peu. 

Jour de grève [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant