Désespoir

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PDV Suga

Cours.

C'est tout ce que je me dis maintenant. Cours.

Je fonce de toutes mes forces dans la nuit, je cours aussi vite que mes jambes et ma colère me le permettent. J'ai les larmes aux yeux, j'ai mal au coeur. J'ai mal.

Je vais en ligne droite en suivant une route sombre et déserte, je ne sais pas vraiment vers où je me dirige. Mais je m'en fiche. Plus rien n'importe. Je ne réfléchis plus, je me laisse simplement guider par mes jambes qui me donnent l'impression de courir toutes seules. Je ne contrôle plus rien.

Mes yeux et mes joues sont entièrement innondées. Je ne sais pas si ce sont des larmes de colère ou de tristesse, ou même des larmes de désespoir. Je cours, je cours encore, je cours toujours plus vite. Le choc que je viens de subir me fournit assez de courage et d'endurance pour faire des kilomètres.

Ça fait maintenant plus d'une demi-heure que je cours sans m'être arrêté ne serait-ce qu'une seconde depuis que je suis sorti de cette baraque de dingues. Je suis à bout de souffle, je sens que je vais tomber. Mais je tiens bon. Cette route est interminable. Je ne sais pas où elle va me mener. Mais je la suis.

Je continue ma course pendant encore dix ou quinze minutes, infatigable, jusqu'au bout de la route. Je m'arrête enfin, à moitié évanoui. Mais je suis toujours debout.

L'atmosphère autour de moi change. Le sol semble s'effondrer sous chacun de mes pas. Qu'est-ce que c'est ? Je baisse la tête pour voir où est-ce que j'ai atteri. Du sable. Je suis à la plage.

Il fait noir, seuls les rayons de la Lune et son reflet dans l'eau sont distingables dans cette obscurité aveuglante.

Les vagues n'ont pas changé de mélodie. Le vent n'a pas changé de douceur. L'ambiance est toujours aussi chaleureuse.

Je ferme les yeux, mes larmes coulent abondamment. Je suis toujours essoufflé. Je me passe la main dans les cheveux, je transpire. J'écoute ce qui se passe autour de moi.

Je repense à ce qui est arrivé, j'ai des flashs de toute la scène. La gifle qui s'est échappé à pleines forces de ma main me revient à l'esprit.

Sans me contrôler, je hurle. Je hurle de tout mon coeur, de tout mon corps. Je hurle face à l'océan, comme appelant à l'aide. Mes cris sortent du plus profond de mon être, du plus profond de mon âme. Je hurle comme un fou, évacuant le démon de mes souffrances. Tout sort. Enfin.

Mes hurlements sont si puissants qu'ils me vident de toute l'énergie qu'il me restait. Je tombe à genoux par terre, je suis accablé. Je pleure, encore, encore, encore, encore. Ma gorge me serre tellement que j'ai l'impression qu'on m'étrangle. Je me sens... Anéanti.

Je suis toujours aussi essoufflé. Je respire avec difficulté, je suis totalement épuisé. Je suis complètement étourdi, j'ai l'impression d'être dans une machine à laver. Je sens que je vais tomber dans les pommes. Je décide de m'asseoir en tailleur face à l'horizon, pour me calmer au maximum afin de rester conscient.

Je me concentre, je me vide la tête. Mes larmes ne cessent toujours pas, j'ai de la fièvre.

Lorsque j'arrive enfin à me maîtriser, je me met à réfléchir. Je suis seul, au milieu d'une plage, loin de tout, loin du monde. Ça me fait du bien de me retrouver totalement seul, là, maintenant, avec la nature.

Je me sens à la fois infiniment bien, et horriblement mal.

Les vagues chantent d'une manière formidable. J'aime vraiment cet endroit. Il me calme, m'apaise.

~ Together. {TaeGi•BTS}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant