Troisième année III

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-Elle fréquente Serverus Rogue, critiqua ouvertement Sirius d'une voix amère.

Rémus leva la tête pour regarder son ami avec Severus. Elle avait un sourire aux lèvres. Rogue lui présentait la page d'un livre, et elle éclata de rire. Elle semblait bien plus heureuse.

-On va être en retard pour le match, se plaignait James déjà habillé en robe aux couleurs de sa maison.

-James a raison, répliqua Peter.

Sirius grogna pour protester. Il regardait Elysa assise à la table des Serpentard, à côté de Rogue. Il poussa d'un geste son bol renversant du lait sur la table.

-Sirius arrête de t'en faire pour elle, elle remarquera très vite que Rogue est d'un ennui, lança James

Il ébouriffa ses cheveux noirs lorsqu'il aperçut Lily Evans passer près de lui. Il lui sourit, mais elle l'évita, son sourire s'effaça.

-Louper, se moqua Rémus.

-Je te parie tout ce que tu veux, qu'elle sortira avec moi avant la fin de la septième année ! dit-il confiant. Il finit son jus de citrouille avant de quitter la table. J'ai un match à gagner !

Rémus regarda partir James avant de se retourner vers Elysa qui avait, elle aussi, quitté la grande salle accompagnée de Mcgonagall d'un pas rapide. Il fronça les sourcils.

-Elysa ne s'est pas battue ces derniers temps, demanda Rémus.

-Je ne sais pas et je m'en fiche, répondit Sirius en quittant la table en compagnie de deux filles de Gryffondor.

La fête battait son plein dans la salle commune des Gryffondor. James Potter avait attrapé le vif d'or sous les applaudissements des supporters. Tous étaient à danser, rire, parler dans un fond de musique.

-Je dois dire que je ne pensais pas y arriver, raconta James d'une voix théâtrale. Mais on a gagné ! s'écria-t-il

Sirius leva son verre dans sa direction. Tous les quatre avaient passé la nuit à rire et à parler du match dans une bonne humeur.

Elysa était rentrée dans la salle commune durant la petite fête. Elle avait réussi à se frayer un chemin entre les élèves de Gryffondor et s'était ensuite enfermée dans le dortoir. Elle s'était assise sur son lit dans un silence. Rien n'aurait pu la faire sortir de ses pensées, pas même le bruit de la fête à quelques mètres de sa porte.

« Professeur ?

Dumbledore se retourna pour faire face à Elysa ainsi qu'à Mcgonagall. Celle-ci avait posé une main sur l'épaule d'Elysa.

-Tu devrais t'asseoir, Elysabeth.

Elysa fronça les sourcils. Elle ne savait pas quoi faire ni dire. Pour une fois, elle n'avait rien fait.

-Je n'ai rien fait, professeur, assura-t-elle en levant les mains devant elle.

Dumbledore rit avant de s'asseoir sur son fauteuil.

-Je sais bien. Son regard s'assombrit l'espace d'un court instant. Assieds-toi, il faut que je te parle de quelque chose d'important.

Elysa croisa le regard de Mcgonagall, sa professeure hocha la tête et montra du menton le fauteuil qui faisait face au directeur. Elysa s'avança et s'assit au fond du siège, les mains croisées sur ses genoux.

Dumbledore déplia un morceau de parchemin. Il retira un instant ses lunettes.

-Professeur, je ne voudrais pas vous presser. Mais je pense que j'ai assez attendu. C'est à propos mon père ? Il est mort ? demanda-t-elle d'une voix calme.

Le directeur secoua la tête et posa ses lunettes sur son nez.

-J'ai le regret de t'annoncer que ta mère est morte hier soir.

Elysa était restée un instant figée sur place. L'information avait eu du mal à arriver à son cerveau. Elle regarda tour à tour Dumbledore et Mcgonagall. Elle ne savait pas quoi dire ni quoi faire. Elle avait l'impression qu'un poignard s'était planté dans son cœur et que le monde s'était arrêté. Elle avait même l'impression que la pièce s'était assombrie. Elle avala difficilement sa salive. Sa gorge se serra. Il mentait. Sa mère ne devait pas être morte. Il devait se tromper avec son père.

-Pardon ? réussit-elle à dire.

Mcgonagall posa une main réconfortante sur celle d'Elysa, celle-ci releva la tête vers elle.

-Elle ne peut pas, finit-elle par dire. Elle m'avait promis qu'elle ne m'abandonnerait pas, et...

Elle laissa sa voix en suspens. Elle porta sa main sur sa bouche. Les mots de sa mère lui revenaient en tête. Elle lui avait fait ses adieux, et elle ne l'avait même pas compris. Elle aurait eu une chance de sauver sa mère, mais elle ne l'avait pas compris.

Elysa resta encore un moment à fixer le directeur les yeux remplis de larmes, mais se refusa de pleurer devant son directeur et sa professeure. Elle serra les poings avec force, elle sentait ses ongles rentrer dans la chair ce qui lui prouvait qu'elle ne rêvait pas. Elle finit par hocher la tête avant de se lever.

-Merci.

Elle s'approcha de la porte et Dumbledore reprit la parole.

-Vous repartirez chez vos grands-parents ce soir même, renchérit-il d'une voix triste. Faites votre valise. Je suis désolé, Elysa.

Elysa ne lui avait même pas répondu et avait quitté la pièce la tête basse. »

Elle était restée un moment assise sur son lit à attendre. Attendre quoi ? Une lettre de sa mère lui disant qu'il s'agissait d'une erreur, d'une bonne blague pour les faire rire un peu dans ce monde sinistre. Mais rien. Sa mère était morte et elle se sentait seule, abandonnée. Elle n'avait nulle part où allait. Si sa mère mourait alors le monde qu'elle s'était construit avec elle, après les meurtres de son père s'effondrait. Elle était plus seule que jamais.

Elysa Ragnarök et les Maraudeurs ( EN CORRECTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant