Première année.

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— Elysabeth Ragnarök.

La voix de Minerva Mcgonagall fit écho dans la grande salle. Quelques murmures indistincts s'élevaient lorsque la jeune fille passa, elle ne baissa pas la tête pour autant. Elle gardait la tête haute malgré tous ces murmures et les remarques formulées grâce aux rumeurs. Sa mère lui avait dit de ne pas y faire attention et elle comptait écouter sa mère. Elle franchit les quelques marches en pierre et s'assied sur le petit tabouret en bois. Elle faisait maintenant face à toute la grande salle, elle aurait dû se sentir mal à l'aise avec ces centaines de visages fixés sur elle et toutes ces messes basses. Et pourtant, elle resta impassible face à leurs regards durs, presque hostiles.

Le professeur déposa le Choixpeau sur sa tête.

— Mmh... , le Choixpeau émit un long soupir. Ragnarök... Intéressant. Il marqua une pause. Ton père, un grand sorcier... Serpentard aurait pu être ta maison, mais ton sang de moldue... Un rire retentit aux oreilles d'Elysa. Même s'il ne s'agit pas d'un problème, quelque chose me dit que cette maison ne te correspondrait pas, et même si... Il émit un sifflement. Je sais... Gryffondor ! cria-t-il.

Un silence était tombé dans la salle. Tous échangeaient des regards surpris, hésitant, mais Elysa y trouva aussi de la peur. Qui voudrait la fille du meurtrier Ragnarök ? Ce fut le directeur, Dumbledore, qui applaudit en premier. Il remonta de quelques centimètres ses lunettes demi-lune. De là où il était assis, il semblait détailler la jeune fille, et vouloir lire dans ses pensées.

La table des Gryffondor finit par applaudir malgré les regards tendus. Certains échangeaient des rires tendus ou des froncements de sourcils. Mcgonagall retira le Choixpeau et la jeune fille fila directement à la table sous les regards moqueurs des élèves des autres maisons.

Elysa prit place avec une grande inspiration. L'année commençait à merveille, elle était sure qu'elle pouvait abandonner l'idée de se faire des amis ici.

***

La pluie tombait avec agitation sur la petite fenêtre de la classe, Elysa était plongée dans ses pensées, la tête contre la fenêtre froide. Elle sentait les regards insultants des Serpentard et des autres maisons derrière elle. Ils ne pouvaient rien contre elle. Seulement des bousculades dans les couloirs ou des murmures indiscrets. Elle savait faire la sourde oreille, mais certains moments comme celui-là, elle préférait rester seule dans ses pensées solitaires et creuses. Et parfois, elle abandonnait ses propres pensées pour laisser une petite voix lui ordonner de se retourner et les faire taire une bonne fois pour toutes. Et cette voix venait de son père. Ses pensées la forcèrent à fermer les yeux. Pourquoi fallait-il qu'elle pense à cet homme ? À ce monstre ? Il l'avait détruite, elle et sa mère. Les rumeurs avaient vite circulé dans les rues et dans tous les journaux. Elle avait même dû annuler leur abonnement à la gazette du sorcier. Elle ne supportait plus de lire les gros titres qui ne cessaient de dire que son père était un meurtrier, et sa mère une complice moldue. Sa mère n'avait rien à voir avec les gestes de son père et encore moins avec les meurtres ou toutes les rumeurs qu'ils inventaient sur elle. Ils ne la connaissaient même pas. Elle aurait voulu être assez forte pour protéger sa mère de ce monde cruel et avide de pouvoir.

— Mademoiselle Ragnarök ! s'écria le professeur de sortilège.

Elysa se redressa d'un geste rapide, repoussant ses pensées et la fatigue du cours ennuyeux. Elle essaya de faire bonne figure en repoussant les cheveux de son visage.

— Professeur ? demanda-t-elle après quelques secondes.

Elle pouvait entendre les Serpentard et les Gryffondor rirent derrière elle.

— Le sortilège qui ouvre toutes portes ? Il réfléchit un instant avec un sourire amusé que lui seul devait comprendre. Du moins certaines ...

Elysa parut déconcertée un instant, elle le savait. Elle connaissait ce sortilège basique. Mais quelque chose verrouilla son esprit. Tout se mélangeait dans sa tête. Son père l'avait utilisé la dernière fois qu'elle l'avait vu, avant qu'il perde la tête et parte tuer. Un souvenir qu'elle voulait oublier, mais sa tête lui refusait parce que c'était le dernier souvenir qu'elle avait de lui.

— Alohomora, lui chuchota son voisin.

Elysa se tourna vers lui. Une chevelure blonde virant au châtain tombait sur ses yeux marron accompagnés d'une mine fatiguée. Il lui sourit, le premier sourire venant d'un élève.

Elle leva les yeux vers son professeur debout sur une pile de livres qui attendait sa réponse en tapant du pied.

— Alohomora, répondit-elle.

Le professeur hocha la tête, un mince sourire aux lèvres. Il retourna à son explication quelques secondes plus tard. Manquant de tomber à plusieurs reprises de la pile de livres, ce qui ne semblait pas le détourner de sa leçon pour autant.

Elysa se tourna vers le garçon, intriquée par une telle gentillesse venant d'un élève. Leurs regards se croisèrent, le garçon lui sourit une nouvelle fois. Il n'y avait pas d'hostilité dans son regard ni même une certaine haine cachée quelque part dans ses yeux fatigués. Elle fronça les sourcils, peu certaine.

Il se rapprocha doucement d'elle pour parler à voix basse.

— Rémus, Rémus Lupin, lança-t-il avec un petit sourire.

Il lui tendit la main. Elysa considéra la main de Rémus. Elle tenta de ne pas croire que c'était une blague de sa part. Le garçon garda sa main en l'air.

Elysa le connaissait de vue, elle l'avait déjà aperçue de nombreuses fois en compagnie de Sirius Black et de James Potter tous les deux faisaient partie de Gryffondor. Elle connaissait la réputation des deux autres, des blagueurs. Ils ne lui avaient jamais parlé ni même approché quoi que ce soit, mais elle ne voulait pas rendre sa situation bien plus coriace et invivable. Elle ne voulait pas avoir Sirius et James sur le dos. Black et Potter commençaient à être apprécié par toutes les maisons. Elle ne voulait pas risquer une fois de plus à des rires moqueurs, elle en avait déjà assez des Serpentard.

Rémus laissa tomber sa main d'un geste déçu. Il la détailla un instant et haussa les épaules.

— Tu n'es pas comme ton père, tu sais ? commença-t-il d'un murmure. Même si tu lui ressembles légèrement, tu n'es pas comme lui, une meurtrière, conclut-il avec un léger sourire qui semblait confiant. Sauf, si tu as tué quelqu'un ?

Elysa resta un instant partagée. Elle hésita et plongea son regard dans celui de Rémus, et prit le risque de lui sourire légèrement parce qu'il lui avait des paroles qu'elle voulait entendre d'une autre bouche que sa mère. Elle n'était pas comme lui, elle n'était pas une meurtrière.

Elle finit par lui tendre sa main après avoir gagné une bataille contre elle-même. Elle avait l'impression de miser beaucoup en lui tendant sa main et une partie de sa confiance.

— Elysa Ragnarök, hésita-t-elle en sentant son cœur battre un peu plus rapidement.

Elysa Ragnarök et les Maraudeurs ( EN CORRECTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant