Elysa Ragnarök et les Maraudeurs ( EN CORRECTION)

VII

-Elysa ?

Elysa releva la tête pour regarder Sirius, ses yeux semblaient ailleurs.

-Je... Elle marqua une pause. Je...je ne sais pas où aller, finit-elle par dire.

Le visage de Sirius se détendit, mais son cœur se contracta. Il ne savait pas quoi répondre à cet instant. Elle se trouvait devant lui et c'était ce qu'il voulait, et pourtant, il n'arrivait pas à trouver une réponse cohérente. Il se passa un long moment, sans qu'aucun des deux ne prenne à nouveau la parole, chacun pensait à peser le pour et le contre. Finalement, Sirius prit la décision qui semblait le plus juste.

-Rentre. Il s'effaça pour lui laisser de la place.

Le visage d'Elysa se détendit, Sirius se surprit à la trouver plus jeune. Elle avait souffert tout comme lui, et pourtant une marque indélébile semblait s'être attachée à son beau visage. Il ferma la porte derrière elle. Le parfum de noix de coco lui enivra les narines, un parfum qui lui rappelait le temps où tout allait bien et qu'ils étaient toujours ensemble. Il laissa cette pensée au coin de sa tête. Elysa s'arrêta dans le long couloir. Elle ne connaissait pas la maison. Sirius se trouvait stupide. Cela n'était pas dans sa nature de se trouver penaud devant une fille, mais devant Elysa, cette Elysa, c'était autre chose. Il avait appris, avec le temps, à la connaître, de connaître chacun de ces faits et ses gestes, de connaître ses humeurs à travers les saisons, de connaître chacun de ses sourires et rires, connaître chaque trait de son visage, et pourtant, elle lui reflétait une tout autre personne à cet instant précis.

Il la dépassa de quelques pas et se tourna vers elle, un simple sourire aux lèvres, le même sourire qu'il réservait aux personnes qui lui semblaient presque indifférentes. Pourquoi agissait-il comme cela ? Il ne le savait pas. La seule chose dont il avait envie, c'était de se jeter sur elle et de l'embrasser comme jamais il ne l'avait fait auparavant.

-Le salon est ce côté, dit-il simplement.

Elle se contenta de hocher la tête sans ajouter de parole inutile. Elle était déjà venue ici avec Dumbledore, juste quelques minutes après sa fuite au sein des Mangemorts. La maison était grande. Elysa reconnaissait cette odeur d'épices mélangée à quelque chose de doux. La décoration semblait être un simple hasard. Pourtant, elle connaissait Sirius, le luxe était quelque chose qui se rattachait à Sirius Black, mais aucun meuble ne semblait réellement s'attacher à sa personnalité. Elle traversait le long couloir dans un silence, ses yeux étaient rivés sur la nuque de Sirius recouverte de ses cheveux bouclés, l'envie d'y plonger sa main froide ne lui manquait pas. Ce contact avait toujours été automatique pour elle, tout comme poser ses lèvres sur les siennes. Elle prit une longue inspiration, elle reconnaissait le chemin emprunté avec son ancien directeur, une tempête de rage semblait lui creuser l'estomac rien que de penser à Dumbledore.

L'odeur ancre de l'alcool lui fit plisser le nez. Sirius rentra en premier dans le salon, il s'arrêta un instant avant de sourire. Elysa fronça les sourcils et rentra à son tour. Elle haussa un sourcil en direction de Sirius, elle se demandait si sourire dans le vide était devenu un de ses hobbies.

-Tu veux boire quelque chose ? demanda Sirius avec une assurance venue de nulle part.

Elysa examina le reste du salon plongé dans une lumière lumineuse, elle posa les yeux sur une table qui semblait sous le point de s'effondrer sous la masse de bouteilles d'alcool accumulée.

-Je peux te proposer un thé ou un café, si tu préfères, ajouta Sirius.

Elysa rit, un rire rauque.

-Non, c'est bon, assura-t-elle.

Sirius eut un sourire aux coins. Il sortit deux verres d'un placard incrusté dans le mur et les remplis d'un liquide ambré. Il lui tendit l'un d'eux. Elysa le prit d'un geste presque assuré. Elle n'était pas à son premier verre, et il était loin d'être le dernier. Elle avait eu le droit à de petites fêtes improvisées avec Riley, à des verres douteux proposés par James, les jours de poisson d'avril ou même le jour de son anniversaire. Elle prit une longue gorgée sans demander son reste. Le goût lui parut bien plus amer qu'elle ne l'aurait pensé. Riley. Elle en avait presque oublié la rage cuisante qu'elle avait pour elle. Elle passa, d'un geste examinateur, son regard sur la pièce à la recherche d'une de ses affaires.