VI

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Partir d'une dispute n'était pas la meilleure de solution alors qu'elle venait tout juste de revenir à la vie, dans sa vie et pourtant, elle en éprouvait déjà le besoin de le quitter. Elle était poussée par la colère et l'amour sans doute, si elle restait, elle se déchirerait et le briserait, elle le savait. Partir, s'éloigner était une bonne et sage décision. Et pourtant, son cœur battait pour lui et pour personne d'autre. Elle se sentait stupide.

Elle se retrouva au bord d'une allée déserte, le soleil commençait à se lever, et offrait un spectacle aux couleurs chaudes à Elysa, elle resta de longues secondes immobile. Elle n'était pas sortie depuis des mois, la sensation des faibles rayons du soleil sur sa peau réveillait en elle des souvenirs lointains, presque oubliés de sa mémoire et pourtant, cette sensation créa une chaleur immense au fond de son cœur. Un sourire étira ses lèvres. Elle était libre. Chaque arbre, chaque maison, chaque voiture, chaque nuage lui semblait presque rare à ses yeux. La beauté de la nature lui poignardait le cœur, elle n'avait pas revu une simple civilisation normale et surtout sans crime depuis plus d'un an. Elle prit une longue respiration et disparue.

L'hiver islandais était plus doux que dans ses souvenirs, la neige était encrée dans chaque recoin du sol. Elysabeth fixait une maison simple au bord d'une route déserte. La particularité de vivre en Islande était les paysages désertiques et à couper le souffle. Ragnar Ragnarök avait fait construire la maison pour sa famille dans un endroit isolé et sans voisin. Un endroit qui lui appartiendrait, un endroit où il pourrait y vivre une vie paisible avec sa femme et sa fille, mais le destin en avait décidé autrement.

Elysa n'avait pas remis les pieds dans cette maison depuis plus de sept ans, sept années. Le temps était passé à une vitesse. Sa mère l'avait arraché de cette maison et depuis, chaque souvenir semblait défait, brisé et sans saveur. Elle se souvient qu'elle ne devait prendre que le nécessaire, juste ses vêtements et rien d'autre. Elle franchit le petit chemin enneigé qui semblait presque rongé par les mauvaises herbes, personne n'était revenu ici après le meurtre de son père. Elle sentit une boule se former dans le creux de son estomac, elle ne savait même pas ce qu'elle allait retrouver dans cette maison.

La porte n'était même pas fermée à clé. Le coin était tellement perdu que personne n'osait s'aventurer au fin fond de l'Islande.

L'odeur de renfermé lui fit retrousser le nez, l'odeur en était presque impossible. Elle continua de s'aventurer dans la maison, la poussière s'était infiltrée dans chaque recoin de la maison, le gèle et l'humidité avait réussi à s'infiltrer sur chaque centimètre de la maison, ce qui formait de la moisissure noire sur le plafond. Elysa continua sa visite malgré l'odeur, elle dépassa un large salon qui semblait sur le point de tomber en ruine, les meubles avaient accumulé toute l'humidité laissant de longues tâches, le plafond ruisselait d'eau sur le plancher qui menaçait de s'effondrer avec la maison entière.

Le cœur lourd elle s'aventura malgré le risque dans le petit salon, des photos étaient simplement posées sur l'étagère de la cheminée, rien ne semblait avoir changé pour ses photos. Le souvenir du passé semblait tellement lointain à présent, elle parcourra du regard les photos de ses parents qui semblaient heureux à leur mariage, à sa naissance, aux vacances de familles. Chaque photo semblait briser une petite part d'Elysa. Jamais elle n'avait connu une enfance presque paisible, les moments joyeux semblaient s'être effacés de sa mémoire pour laisser place à la douleur des événements.

L'étage n'était même plus en ordre, des affaires avaient été prises à la hâte, Elysa se souvient de ce jour, le jour où son père avait été pris de la maison et jeté en prison. Une bataille de sorciers avait alors éclaté dans toute la maison et détruit les pièces de l'étage.

Venir avait été une mauvaise idée, elle savait, mais elle ne savait pas où aller. Elle se retrouvait toute seule.

***

-D'accord.

-D'accord ?

-C'est ta faute Sirius, pas la mienne, ajouta James de façon ironique.

-Si je t'ai appelé, c'est pour m'aider, pas pour me juger, dit-il énerver. Elle était morte, comment j'aurais pu le savoir ?

-Pourtant, tu le mérites Sirius. Tu ne peux pas toujours fauter et revenir comme si de rien n'était. Tu l'aimes ? Prouve-lui ton amour et s'il te plaît pour l'amour de Dieu arrête de la blesser ou si tu ne t'en sens pas capable oublie-la et laisse-la aller de l'avant.

Sirius ne répondit pas, son meilleur ami n'avait pas tort, comme à chaque fois. Il aimait Elysa, il en était sûr. Son cœur brulait pour elle d'une façon dont il ne pouvait l'expliquer. Il se haïssait de la blesser autant que de l'aimer. Il était prêt à tout pour lui prouver son amour quitte à perdre toute dignité.

-D'accord, finit-il par dire. Je vais tout rattraper.

James le fixait d'un regard intrigué, Sirius Black avait un plan en tête. Il se demandait ce qu'il comptait faire ou ne pas faire. Une chose était sûre, c'est que ce serait explosif. James avait pu être l'un des spectateurs de la relation Sirius et Elysa. Il les avait vus se détruire, se haïr, tomber amoureux, s'aimer, se déchirer une fois encore, et s'aimer à nouveau. Ils étaient faits l'un pour l'autre, peu importe, les fautes commises par Sirius comme par Elysa.

-Écoute, commença James. Je sais bien que ces derniers mois, on était difficiles pour toi comme pour nous tous, mais tu as le droit à cette deuxième chance que personne ne peut avoir. Il marqua une pause. Je t'ai vu te détruire lorsque tu as appris qu'elle était... (Même après son retour, il n'y arrivait toujours pas.), je t'ai vue tomber plus bas que terre, tu as cette chance de la retrouver. Il s'avança pour poser une main ferme sur son épaule. Ne la gâche pas.

Sirius regardait son meilleur ami, il avait déjà pris sa décision. Il hocha la tête sans rien dire. Ils relevèrent la tête lorsque l'on frappa à la porte. Une tension semblait s'être emparée de la pièce. Depuis quelque temps déjà, ils étaient sur leurs gardes ; à l'affût de tout danger.

-Tu attends quelqu'un ? demanda James d'une voix tendu.

-Pas que je sache, répondit Sirius.

Sirius sortit sa baguette et s'avança dans le couloir, il pouvait sentir l'adrénaline couler dans ses veines. Il aimait cette sensation, la sensation d'une petite bataille approchante. Il posa sa main sur la poignée et ouvrit la porte dans un geste presque brusque.


Elysa Ragnarök et les Maraudeurs ( EN CORRECTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant