Elysa Ragnarök et les Maraudeurs ( EN CORRECTION)

Quatrième année- Vacances de Noël I

La neige tombait depuis quelques semaines en Islande, un silence régnait dans le grand manoir des Ragnarök depuis quelques semaines déjà. Le froid glaçant avait envahi chaque pièce de la grande bâtisse. Les quelques domestiques résidents dans la demeure avaient été renvoyés chez eux pour quelques jours.

Elysa sortit de sa salle de bains pour faire face à son miroir et tenta de faire quelque chose de soigner avec ses cheveux. Elle hésita à se maquiller, c'était réellement nécessaire ? Elle abandonna l'idée et quitta la salle de bain. Elle avait revêtu une robe noire aux motifs floraux. Une robe qui lui allait parfaitement, une robe qu'elle avait achetée quelques semaines auparavant avec Haley. Elle avait mis des heures à la choisir, elle supposait que lorsqu'elle l'aurait choisie, il n'y aurait plus aucune porte de sortie, bien qu'il n'en existe plus aucune. Elle prit une longue inspiration. Elle connaissait cette douleur qui l'empêchait de vivre sa vie, et qui parfois, l'empêchait de respirer. Mais cette fois-ci, aucune émotion ne parvenait à elle, pas même la tristesse. Peut-être qu'elle avait tout épuisé ? Elle prit une autre inspiration. Elle devait faire bonne figure et faire en sorte que cette journée passe la plus rapidement possible.

Elle enfila sa paire de bottines achetée quelques jours plus tôt et retourna s'asseoir sur le bord de son lit, dans un calme déchirant. Un hibou se posta devant sa fenêtre, une enveloppe au bec. Elysa hésita avant d'ouvrir la fenêtre au hibou qui lâcha l'enveloppe d'un geste brusque.

L'enveloppe était froide, elle reconnut l'écriture de Rémus, un mince sourire étira ses lèvres. Elle avait reçu des milliers de lettres de Rémus ainsi que d'Haley même James, mais aucune nouvelle de Sirius. Il lui en voulait bien plus qu'elle ne l'aurait cru. Elle avait voulu s'excuser et lui dire que ce n'était rien et qu'il serait mieux de passer à autre chose.

Elle ouvrit l'enveloppe.

« Elysa,

Je sais que tu ne seras pas dans ta meilleure forme en ce jour... Mais sache que je serais là, si tu veux en parler. Je pense qu'aucune parole ne pourra effacer ta douleur ou même ta colère. Alors, je serais bref. Sois forte et n'oublie jamais que je suis là pour toi.

Ton meilleur ami,

Rémus Lupin. »

Un sourire étira ses lèvres. Elle ferma les yeux, renonçant à pleurer. Elle n'avait pas cessé de pleurer ces derniers jours. On frappa doucement à la porte Elysa refermée l'enveloppe et la rangea dans le livre de la table de chevet.

-Oui ?

La porte s'ouvrit d'un geste lent, son grand-père entra dans la chambre. Il portait un costume sombre, sa barbe avait poussé et il ne semblait pas vouloir se raser. La fatigue lui tirait aussi les traits. Elysa ne lui adressait plus la parole depuis qui lui avait caché le procès. Elle ne l'avait toujours pas digéré. Elle était certaine que sa présence n'aurait rien changé, mais elle aurait eu une chance de le voir un peu plus qu'à une simple visite longue de dix minutes.

Il passa une main dans sa barbe.

-On part dans trois minutes.

Elysa hocha la tête et Björn quitta la pièce d'un pas lourd. Elysa sentit un poids l'enfoncer plus bas que terre, elle porta une main à sa bouche. Elle se refusait à pleurer, elle s'était promis d'être forte aujourd'hui, pour lui.

Le voyage avait été rapide jusqu'au ministère anglais de la magie. Un calme plat planait toujours autour des Ragnarök. Aucun des sorciers n'était présent aujourd'hui, tout semblait vide et froid. Un Auror s'approcha d'eux le visage fermé.

-Monsieur, mesdames, sa voix était froide. Si vous voulez bien me suivre.

L'Auror traversa le grand hall, les talons de Madame Ragnarök claquaient le long du chemin contre le marbre noir. Elysa resta aux côtés de ses grands-parents, la tête haute, mais l'esprit ailleurs. L'Auror ouvrit les portes de l'ascenseur, Elysa s'y glissa d'un pas lourd. Le sorcier appuya sur le bouton qui semblait être l'étage le plus bas. Un silence pesant était à nouveau tombé, une tension flottait dans l'air. Plus l'ascenseur descendait et plus elle sentait son cœur se briser un peu plus, le manque d'air lui brûlait les poumons. Elle était certaine qu'elle pouvait y arriver.