III

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Ils dorment quatre heures par nuit et ça leur suffit.
Ils traficotent sur le pavé, visage en sang, pommettes saillantes.
Adil a des lèvres noires, comme la face cachée de la lune, le baiser de la veuve.
Son rire narcotique s'écrase dans les racines du sol, si vieilles qu'elles se craquellent, tel le vieux bois.
Il empeste l'insolence, et ses cheveux noirs jais enjambent l'émeraude de ses yeux pour venir toucher ses épaules, les frôler dans un geste absurde.
L'arc de son œil révèle une nervure dans sa peau, une plaie au couteau, profonde dans sa chair sombre.
En caressant César il trompe Julie.
Il est le poignard qui prend sa vie.
Au bord de ses lèvres un filet de sang.
Ses nuits d'encre le hantent.
Il n'est plus qu'une braise rougeoyante,
dans le brasier emprunt de folie.
Le matin, il étreint Julie.

(déluge)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant