Chapitre 1 : Le début de mon histoire

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- Rose, c'est bientôt à toi, tu es prête ?

Je suppose, je crois, tout ça est tellement nouveau pour moi, hier j'étais invisible, j'étais rien, je n'étais qu'une fourmi dans toute cette population, qu'un grain de sable. Et aujourd'hui je me retrouve dans un show radio, entourée de gens connus, de personnes que je respecte de personne même que j'admirais.

- J'suis prête.
- Et voilà nous la recevons enfin ! La grande gagnante de cette nouvelle émission de talent ! Rose Evans ! Bonsoir Rose !
- Bonsoir.

Evidemment je n'étais pas à l'aise, évidemment je ne savais rien du pourquoi du comment j'étais là, mais l'on m'avait dit : "Tu verras, ça va bien se passer, ça va être un gros coup de com' c'est parfait pour toi".

- Alors ? Qu'est ce que ça fait de gagner cette émission ?
- Ca fait bizarre.
- On imagine que ça n'a pas dû être facile d'arriver jusque là hein ! Tu as dû être étonnée quand tu as gagné non ? Je veux dire c'était des bêtes qu'il y avait en face de toi.
- Totalement, je pensais vraiment que Grégoire allait gagner !
- Et finalement le public a tranché il a voté pour toi !
- Et j'en suis très flattée. Avouais-je.
- Tu le méritais quand même beaucoup, enfin je veux dire ! Qui arriverait à reprendre aussi bien que toi du Céline Dion ?
- Sûrement Céline ? Je vous avouerais que je n'y ai jamais vraiment cru...
- Quand on a du talent comme toi comment est ce que l'on peut ne pas y croire ?
- J'ai jamais pris au sérieux mes proches, surtout ma mère qui ne cessait de me répéter que j'avais une belle voix.
- On imagine que votre famille doit être fière de vous non ?
- Oui, oui enfin j'ai pas trop eu le temps de leur parler.

Et plus les heures filaient plus je me relaxais, me mêlant à différents jeux, partageant leurs fous rires, finalement c'était plutôt naturel. Les semaines d'après s'enchainèrent à une vitesse folle, entre plateaux télé, radios, studio, tout, tout allait trop vite. J'étais passée de ma campagne à la vie parisienne, quel écart, quelle différence ! Tout ça accompagnée du manager que l'on m'avait gentiment conseillé après avoir gagné. Il était extrêmement gentil et n'arrêtait pas de tirer des plans sur la comète, il inspirait confiance et étant donné que je ne connaissais pas grand chose je ne pouvais que lui faire confiance.

« Tu vas t'éclater j'en suis sûr, tu vas voir je vais te mener au plus haut que je peux »
« J'ai déjà plein d'idées en tête enfin on en parlera mais tu vas aller loin »
« Tu vas rencontrer plein de personnes incroyables mais fais attention quand même »
« J'ai plein de contacts tu vas rencontrer beaucoup de personnes »
« Tu vas adorer ce que tu vas faire, tu es faite pour ça, ça se voit ma chérie »

Alex n'avait que quelques années de plus que moi et débordait d'énergie. Ce mec était une vrai pile électrique et apparemment il canalisait toute cette énergie en ne s'arrêtant pas de parler. Le pire c'est qu'il parlait de trucs dont je ne savais rien, il avait tout à m'apprendre et je sentais bien que j'allai bien m'amuser avec lui, mais pas trop, juste ce qu'il faut pour rester sérieux et détendus à la fois. Il m'avait accompagné dans la vie parisienne, m'avait aidé à déménager pas loin de Paris après avoir vécu quelques jours dans un hôtel. Puis je lui faisais souvent part de mes doutes et de mes motivations.

- Et si je faisais qu'un seul tube ? Et si c'était juste un one shot ? Et après plus rien ?
- Chérie, c'est à toi de montrer que tu n'es pas qu'un « One shot » comme tu dis. Tu vis la carrière que tu te créé. Puis t'es pas la seule, si d'autres ont réussi à trouver leur place c'est que tu en es capable aussi.
- J'ai la motivation, mais si jamais ce que je faisais ne plaisait pas ? Si je me prenais des critiques à gogo ?
- Les critiques il n'y a rien de mieux, au moins ça prouve que les gens parlent de toi. Je vais t'aider à aborder ce métier comme il le faut ne t'inquiète pas.
- Merci Alex.
- Bon demain on va pour la première fois au studio, tu as tes textes ?
- J'ai tout, ça ne risquerait pas que je les ai oublié depuis le temps que j'attends ça !
- Tu vas tout éclater je te le promets, je crois en toi, en l'ambition que tu as et aussi en ton envie d'avancer. Ça fait peu de temps que tu es devenue quelqu'un et tu as déjà plein d'idées de comment tu vas gérer ta carrière, ce que tu vas proposer au public. Et ça c'est ton atout numéro un, penser au public.
- Si tu le dis...

Il avait raison d'un côté j'ai toujours voulu divertir j'ai toujours voulu faire le show. Les moments où j'appréciais le plus de chanter c'était quand ma famille m'écoutait, quand on me demandait de chanter quand on appréciait ce que je faisais. La vérité c'est que je ne savais pas comment atteindre ce que je voulais mais que je savais ce que je voulais, je savais la façon dont je voulais travailler, je savais la façon dont je voulais faire rêver, je savais la façon par laquelle je voulais gérer ma carrière. Et plus j'en parlais avec Alex plus il était d'accord avec moi, il me soutenait dans mes choix. Quel gentil homme, et plutôt mignon en plus, si je n'étais pas persuadée qu'il avait un penchant pour les garçons plutôt que pour les filles ce serait le genre de mec qui me plairait. Mais il m'avait bien fait comprendre qu'il fallait, et surtout dans ce milieu, dissocier travail et vie privée.
Les moments les plus durs de ma nouvelle vie étaient largement ceux où je rentrais chez moi, seule, le soir. Alors qu'avant je vivais chez ma mère étant donné que je faisais des études, je suis arrivée à la fin et j'ai décidé de passer ce fameux casting. Même en l'ayant quelques fois au téléphone je me sens extrêmement seule puisque c'est la première fois que je vis seule, pendant une année j'ai vécu avec mon compagnon puis l'on s'est finalement séparé mais j'ai jamais vraiment vécu seule. Ne sachant pas vraiment quoi faire je passais principalement mon temps à écrire et à regarder la télé. C'est donc dans un de ces soirs d'extrême solitude que je déposais le plat préparé que je mangeais devant la télé, sur la table basse, que j'enfilais le premier jean que je trouvais puis que j'enfilais mon sweat au logo de mon école. Je fis un rapide tour dans la salle de bain afin de vérifier que je n'étais pas affreuse, je pris mes clés et m'aventurai vers l'inconnu.

À fleur de Matt [FINI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant