Chapitre 62 : Agression

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Je m'engouffre dans une ruelle et mets mon GPS sur mon portable pour essayer de regagner l'hôtel à pied, 20min, très bien.

Les larmes ne cessent de rouler sur mes joues, les rues sont désertes, en même temps à 4h du matin je ne m'attends pas à croiser beaucoup de monde. Seul le bruit de mes talons sur le pavé tue le silence de la nuit. J'observe les lieux autour de moi, je ne pense pas connaitre le coin et découvre des rues qui, pour être honnête me filent un peu la chair de poule. Et pourtant je ne dois avoir quitté Dimitri que depuis 2 minutes maintenant, mais je me sens affreusement seule. J'ai du mal à calmer mes larmes. Je tourne à droite comme l'indique mon GPS et commence à ralentir le pas à la vue de 2 gars adossés à un mur devant l'entrée d'un bar que je ne connais pas sur ma gauche. Mes larmes se stoppent direct et laissent place à un soupçon de peur, je me décale sur la droite, garde le regard rivé sur mon portable tout en le serrant fort dans ma main puis j'accélère le pas. Je passe devant eux, tout aussi stoïque et indifférente que possible, mais cela ne suffit pas à ne pas attirer l'attention. L'un d'eux me siffle.

- Eh salut mademoiselle.

Je ne réponds pas, et accélère un peu plus le pas.

- Eh salope ! J't'ai dit bonjour.

Mon rythme cardiaque monte en flèche, qu'est ce que je dois faire ? Est ce que je lui réponds ? Est ce que je cours ? Est ce que je continue tout simplement ? Je décide de me retourner.

- Bonsoir. Je lance avant de continuer ma route.
- Eh bah voilà c'est qu'elle a pas perdu sa langue !

Je n'y prête pas attention, je continue de marcher. Mais tout mon corps commence à trembler quand j'entends du remue ménage derrière moi. Je commence presque à courir quand une main m'attrape le poignet et vient me plaquer contre le mur en quelques secondes. Je lance des coups au hasard mais il vient coller son corps contre le mien et placer sa main sur mon cou. Je crie.

- Mais tu sais crier aussi.

Il pue l'alcool, a le teint blafard, des yeux et des cheveux noirs comme la nuit.

- Lâche moi. Je tente.

Je regarde autour de moi, le gars est seul, l'autre est surement rentré dans le bar. Je tente une nouvelle fois de me défendre en le poussant de toute mes forces mais rien à faire je ne fais pas le poids contre lui.

- Qu'est ce que tu vas faire hein ? Arrête de te débattre.

Et sans que je ne m'en rende compte il m'assène un coup dans le ventre. Je crie de nouveau. Sa poigne autour de mon cou se resserre, j'ai l'impression d'étouffer. J'essaie de le frapper avec mes mains mais il se serre de sa main libre pour venir me bloquer une main, et en une demi seconde il joint mes deux mains et les tient au dessus de moi sur le mur.

- S'il te plait. Je commence à pleurer. Lâche moi.
- Supplie moi.

Dit il avant de m'agripper le sein d'une de ses mains.

- Non, s'il te plait non.

Je vois très bien ce qu'il veut faire, alors comme dans un dernier élan je gigotte, tente de lui mettre des coups de genoux, mais c'est peine perdue. Il vient relever ma robe et enfoncer ses doigts dans mon vagin. Je crie de nouveau.

- Arrête. Je crie une dernière fois.
- Je sais que t'aime ça, vient il chuchoter à mon oreille.

J'ai envie de mourir, je n'aime pas du tout ça, je veux quitter mon corps. Je veux m'évanouir, je veux partir de là. Mes jambes me quittent, je ne me débats plus, mon âme quitte mon corps. Son haleine fétide envahi mes narines et mon esprit. Je ne suis que spectatrice de cette scène. J'entends la fermeture de son jean, et un bruit lointain de pas.

- Rose !

Je ne réagit pas, je ne peux pas réagir, je ne suis plus là. Je sens seulement mon corps tomber quand la personne qui était en face de moi est projetée sur le sol. Doucement, je me recroqueville sur moi même, en tremblant. Mon corps sur le pavé, mon regard dans le vide j'entends des cris, des coups, des os qui craquent, des insultes. Tout est allé si vite, trop vite. Je ne sais pas combien de temps je reste allongée là avant que mon corps ne soit déplacé et que l'on m'assoit contre le mur. Le visage de Dimitri apparait, en sang.

- Rose, ça va ? Qu'est ce qu'il t'as fait ? T'as rien ?

Je ne cesse de trembler, j'ouvre la bouche mais je suis incapable de répondre. Si tu savais Dimitri.

- Merci.

Je me jette dans ses bras, et pleure toute les larmes de mon corps, ça y est, je reviens à moi même. Les tremblements ne me quittent pas, ni la douleur. Dimitri me prends dans ses bras, caresse mes cheveux.

- C'est fini Rose, c'est fini.

Il se passe encore quelques minutes avant que je ne finisse de pleurer, je quitte les bras de Dimitri qui me lance un regard insistant.

- Rose, qu'est ce qu'il t'as fait ? Tu as mal ?

Je secoue la tête de gauche à droite, je ne veux pas en parler, je veux rentrer.

- Rose, j'ai vu ce qu'il s'apprêtait à faire mais je ne peux pas dire ce qu'il t'as fait avant. Si j'avais pu je l'aurais saigné cet enculé, mais il est parti. Rose, faut qu'on le retrouve, peut importe ce qu'il t'as fait, il faut qu'il paie.

Je continue de secouer la tête.

- Faut qu'on aille au commissariat, pense à ce qu'il peut faire à d'autres femmes comme toi.

Je secoue la tête.

- Je veux rentrer.

Il baisse la tête et soupire.

- Bon ok, t'en as besoin, mais il va falloir que tu racontes ce qu'il s'est passé à quelqu'un.

J'hoche la tête.

- Tu peux marcher ?

J'hausse les épaules puis il se relève et me tends la main que j'attrape, je me relève difficilement et suis silencieusement Dimitri jusqu'à sa voiture. Il me ramène jusqu'à l'hôtel.

- Je t'accompagne ?
- Non c'est bon.
- Ca va aller ?

J'hoche la tête, il prend ma main et me lance un regard qui me rassure un peu. Il me tend mes affaires et je quitte la voiture. Je rejoins ma chambre beaucoup trop lentement, je passe la carte devant la porte qui se débloque. J'essaie de faire le moins de bruit possible en voyant que la chambre est éteinte, Matt doit dormir. Je vais chercher mes affaires dans ma valise et vais dans la salle de bain. Mon reflet fait peur à voir. Je ne m'attarde pas devant le miroir et vais directement à la douche. L'eau brûlante vient purifier ma peau et après quelques minutes sous l'eau j'en passe encore quelques autres à me savonner, j'essaie d'atteindre tout les endroits possibles inimaginables de mon corps. A chaque fois que je passe et repasse mes mains sur mon corps c'est les traces de cette horrible soirée qui s'effacent. Je sors de la douche, me sèche et me mets en pyjama, tout en remarquant que les tremblements m'avaient enfin quitté. Je sors de la salle de bain et vais me coucher dans le lit où dort Matt. Dos à lui, je l'entends remuer.

- Ca s'est bien passé ? Il demande.
- Oui.

Il vient poser sa main sur ma hanche mais je me décale automatiquement. Il enlève alors sa main et après quelques minutes je l'entends se tourner de l'autre côté. Je ne tarde pas à sombrer dans le sommeil.

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Dure soirée pour Rose... Cette étape va la changer à jamais.
Qu'avez vous pensé de ce chapitre ? Il est de loin le plus dur à lire je trouve... J'aurais bien aimé décrire plus les sentiments de Rose mais bon... Tout arrive si vite dans ces moments là qu'au final c'est déjà fait sans même qu'on ai le temps de réagir...
Enfin voilà, si vous avez été victime d'une agression de ce genre je vous encourage fortement à en parler à quelqu'un, vous n'êtes pas seul(e)s vos proches sont là pour vous aider. Ce qui ce passe n'est jamais de la faute de la victime mais bien de l'agresseur je tiens à vous le rappeler. C'est un droit d'en parler et surtout un droit de vouloir cette personne punie.

À fleur de Matt [FINI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant