À fleur de Matt [FINI]

Chapitre 38 : Le retour

6 mois plus tard :

- Ouais c'est pas mal, je pense qu'il va falloir refaire le refrain par contre.
- Oui je suis d'accord, un ton plus bas Rose. Me dit Alex.

J'hoche la tête et retourne dans la cabine insonorisée, j'enfile mon casque, la musique se lance, j'entends ma voix se poser sur le premier couplet, puis arrive le moment du refrain. Une fois fini je sors de nouveau, mon producteur me tend un pouce en l'air, ça a l'air de lui plaire, tant mieux.

- Eh bien ! Pour un premier titre je trouve qu'on s'en sort plutôt pas mal. Me dit il. Plus que 15 autres.

Je soupire, oui 15 autres bordel de merde, j'avais été productive, la moitié avait été écrites par ma plume, l'autre par divers artiste, j'en avais même faite une avec Matt et obtenue une de Corneille, et on ne va pas se mentir, Corneille est un très bon compositeur. Mais pour l'instant j'étais ok pour enregistrer une seule chanson aujourd'hui, et miracle on a réussi à la faire en entier, bon, peut être parce qu'on y était depuis 8h ce matin. Mais ce soir j'avais rendez vous ! Avec mon Nico préféré ! Je dépose un gros bisous sur la joue d'Alex, dis au revoir à mon producteur, prends mes affaires et file rejoindre mon taxi. Presque une heure plus tard, merci Paris, il me dépose chez moi. J'arrive dans l'entrée de l'immeuble et ouvre ma boite aux lettres, courrier officiel, courrier officiel, et une lettre avec l'adresse écrite en manuscrite attira mon attention. Je rentre chez moi, dépose tout ça sur la table et file à la douche. Une fois sortie et habillée mon attention se porte sur les quelques lettres, j'ouvre les deux premières, rien de bien fou, puis le meilleur pour la fin, j'ouvre enfin celle à l'adresse manuscrite. A l'intérieur se trouve une feuille, bien fournie d'encre, une longue lettre. Lorsque je la dégage légèrement de l'enveloppe j'aperçoit directement l'adresse de l'expéditeur.

" Nicolas EVANS
6 hameau des tulipes
06130, Grasse
07 08 65 ** **"

Pas de doute sur l'expéditeur il s'agit bien de mon père, ma main commence à serrer l'enveloppe presque instinctivement, quel culot ! Je pose la lettre, j'en tremble, cela fait tant d'années que je n'avais pas eu de nouvelles de lui, et je ne suis pas sûre d'en vouloir. Je ne suis pas sûre de vouloir même l'accueillir à nouveau dans ma vie. Je pose cette fichue lettre et retourne me préparer, une fois prête à partir je passe à nouveau devant cette lettre et la prends dans les mains, je la sors en entier cette fois ci et commence à lire :

" Ma fille,
Je sais que tu ne veux sûrement plus entendre parler de moi mais tu me manques."

C'en est déjà trop, je me retiens de la déchirer, la jette sur la table et pars en trombes de chez moi. "Ma fille", ma fille ? C'est tout lui ça, m'appeler ma fille alors que je ne me suis jamais sentie comme telle. Je lui manques ? Roh bah oui, c'est clair que j'ai du lui manquer pendant les 7 dernières années de sa vie, tellement que je ne savais même plus qu'il existait. Mais bon, c'était de ma faute, c'est moi qui avais coupé tous les ponts, qui avais décidé de ne plus jamais lui adresser la parole après ce qu'il nous avait fait.

Quelques minutes plus tard je me retrouve en présence de Nico au restaurant, on venait de commander un apéritif. Alors qu'il me raconte quelque chose et que j'ai un peu perdu le fil je laisse mes pensées divaguer sur la lettre de mon père et mon estomac se serre. Je secoue la tête, comment est ce possible qu'il m'envoie une lettre comme ça. Après ce qu'il m'a fait, ce qu'il nous a fait.

- Rose ? Dit Nico en passant sa main devant mes yeux.
- Quoi ?
- Vas y répète moi ce que j'ai dit.
- Mmm. Que y'a ce collègue là, Olivier ? Je le regarde, il hoche la tête, je continue de m'enfoncer. Qui te cherches un peu des nois' parce que.. Parce que t'es en retard sur ton dossier.
- Il était en retard sur son dossier, je l'ai réprimandé en quelques sortes et donc oui il me cherche des nois' parce qu'il ne m'a toujours pas rendu ce dossier en question. Tu y étais presque. Mais maintenant tu vas me dire ce qui te tracasse.

Je soupire, j'avais envie d'éviter le sujet, de gérer ça toute seule, mais finalement je ne pense pas que ça me fasse du mal de lui en parler.

- C'est mon père.

Là j'ai capté son attention, ses yeux s'ouvrent grand, il pose son coude sur la table, sa tête sur son poing, prêt à écouter et me fais signe de continuer.

- J'ai reçu une lettre tout à l'heure.

Il me fait une nouvelle fois signe de continuer avec sa main libre.

- Je l'ai pas lu Nico, pas en entier, c'était déjà assez dur d'avoir des nouvelles de lui.
- Mais ça disait quoi dans les premières lignes.
- "Ma fille" et tu sais comment j'ai horreur qu'il m'appelle SA fille, je suis la fille de ma mère c'est tout. Il hoche la tête et attends patiemment la suite. "Je sais que tu ne veux plus de nouvelles de moi, mais tu me manques" et là je te laisse deviner quelle partie de la phrase est vraie. Indice, c'est la première. Je ne veux plus de nouvelles de lui, il est mort à mes yeux.
- Je sais que c'est dur Rose, mais ça reste ton père.
- Comment ça ça reste mon père ? Franck a plus été un père pour moi ces 7 dernières années qu'il ne l'a jamais été.
- Rose, tu connais mes histoires, tu sais que j'ai du mal à supporter le mien aussi... Mais après tout ça reste mon père, je me force à lui parler, parce qu'au moins si je le perdais je sais que je ne regretterais rien...

C'est vrai, il m'avait expliqué son histoire difficile avec son père... Globalement, il était infidèle à sa mère depuis plusieurs années, et lorsque le divorce avait été prononcé il n'avait cessé d'enchainer les conquêtes. C'était déjà un bon phénomène, mais déjà moins que le mien, en même temps... Autour de moi j'avais du mal à en trouver un pire que le mien, c'est clair ils avaient tous quelques défauts, alcool, violence, tromperie, le mien, il avait réussi à rassembler les trois. Je me fichais de savoir que maintenant il était clean, qu'il avait envie de se poser, de retrouver les liens avec sa fille ou quoi que ce soit, il y a des choses qui ne s'effacent pas.

- Je n'ai aucuns regrets le concernant.
- Tu n'as aucun regrets maintenant, mais on ne sait jamais ce qu'il peut se passer, tu peux regretter à l'avenir. Imagine tu venais à le perdre.

Mon cur se serre tout de même un peu en imaginant le vague souvenir que j'avais encore de mon père allongé sur un lit de mort.

- Il est déjà mort à mes yeux je t'ai dit.
- Réfléchis-y s'il te plait Rose, fais le pour moi.
- Tu ne peux pas me demander de faire ça Nico. Il mériterait que je brûle sa fucking lettre.
- Lis la au moins.
- Mmm...
- S'il te plait, essaies juste de ne pas regretter. Dit il en posant sa main sur la mienne ce qui me décroche un très léger sourire.
- Nico, tu le sais que j'ai déjà tout fait pour ne pas regretter, mais c'est fini, j'ai plus aucun espoir en lui.
- Arrêtes de te fermer comme ça.
- J'ai déjà assez souffert en croyant en lui.
- Une fois de plus ou de moins, de l'eau a coulé sous les ponts, tu pourrais être surprise.
- Ok, je lirais cette lettre. Dis-je en soupirant.

Il me lance un merveilleux sourire et pose à nouveau sa main sur la mienne avant de la caresser avec son pouce et de me regarder avec un regard bienveillant. Cela faisait tellement longtemps que je connaissais Nico, je crois qu'il est la personne qui me connait le plus, la nouvelle moi, la Rose avec sa célébrité. Dimitri me connaissait par exemple, mais j'avais beaucoup changé depuis, Matt me connaissait mais je gardais quand même un peu des réserves car j'avais peur que le fait d'être trop ouverts l'un à l'autre ne nous détruise. Ma mère, et ma famille en général me connaissait mais me voyait encore comme une enfant. Et enfin, Alex me connaissait, mais il ne restait que mon manager, je savais que je pouvais le considérer comme ami, l'appeler en cas de pépin, mais je n'avais jamais été très à l'aise avec l'idée que je sois officiellement son employeuse disons.

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Le père de Rose qui essaie de revenir dans sa vie... Pensez vous qu'elle va accepter de le revoir ? Va t'elle en parler à Matt ?
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