Chapitre 55 : Révélations

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5 mois plus tard :

Je suis de retour sur Nice mais en solo cette fois ci, pour le CrossOver festival. Je suis arrivée il y a deux jours puisque j'ai fait un autre festival. Je sais que Miss America avait été programmé aussi, cela serait la première fois que je verrais Tommy depuis cette soirée, il m'avait envoyé des messages mais je n'avais jamais répondu. Matt n'était pas au courant que j'avais été sollicitée plusieurs fois par Tommy.
Nous sommes samedi, je suis allée faire les balances ce matin à 10h, je n'ai, par chance, pas croisé Miss America. J'avais déjà expliqué brièvement à Dimitri que je ne voulais plus parler à Tommy que j'avais failli flancher à cette soirée et que je ne laisserais pas ceci se reproduire. Il est midi, j'arrive chez mon père qui nous avait invité à manger ma soeur, son mari, son fils et moi, de quoi me sentir bien seule. Matt avait insisté plusieurs fois pour venir avec moi, il avait énormément envie de rencontrer Nicolas, mais j'ai refusé. Je n'accepterais que mon père rencontre Matt que quand je serais sûre qu'il n'y a rien de louche dans cette envie de « retrouver sa fille ». J'arrive donc seule et toque à la porte, c'est Christine qui me répond et me dit bonjour avec son éternel sourire. Le repas se passe dans le plus grand des calmes, mon père apprends à connaître son « beau fils » et son petit fils, même s'il n'a pas fallu beaucoup de temps avant que les enfants aillent jouer ensemble. Et je dois avouer qu'un petit pincement au cœur me prends quand je vois ces deux enfants jouer ensemble, mon demi frère n'avait que quelques années d'écart avec mon neveu. Ce n'est que lorsque nous avions fini le dessert que mon père me demande s'il peut me parler, j'accepte. On se rapproche de la piscine et s'assoit sur les transats.

- Il est mignon ce Livio. Commence mon père.
- Tres mignon, je suis trop heureuse d'être sa marraine.
- Il est en quelle classe ?
- Il va rentrer en moyenne section il me semble, la première fois qu'il allait à l'école c'était l'année dernière.
- Ah. Paul va rentrer en école primaire.
- Où ça ?
- Justement, on aimerait bien le mettre dans une école privée.
- Ah bah c'est bien ça, il aura de bons profs au moins.
- Le problème c'est qu'on n'a pas de quoi tout payer.

Je ne peux m'empêcher de prêter attention à ma conscience qui tirait l'alarme dans ma tête.

- Ah bon ?

Je vais feindre l'innocence, le pousser lui même à me dire ce qu'il avait à me dire.

- Oui... C'est pour ça que... J'aurais besoin de ton aide Rose. Juste un petit prêt d'argent. Promis je te rembourserais.

Il est là. Le moment que j'avais tellement voulu vivre, où ses vrais raisons allaient surgir. Et à ce moment là c'est mon rire qui surgit, j'éclate de rire tout en frappant dans mes mains et en l'applaudissant, ça doit être nerveux. Il me regarde tout en haussant un sourcil et je prends la parole.

- Je le savais bien qu'il y avait quelque chose de louche. Que t'avais pas pu changer comme ça ! Dis moi ! Ta femme est au courant des magouilles au moins ? Ou alors tu lui fait croire que tu roule sur l'or. Tu sais quoi ? Si vous voulez de l'argent pour votre gamin vous avez qu'à vendre votre baraque. C'est ça en fait, t'as déjà épuisé tout l'argent de ton divorce !
- C'est vrai que j'ai plus tellement d'argent, mais promis si tu me le prête je te rembourserais en temps voulu Rose.
- Oui, comme tu m'as remboursé l'argent que tu m'as volé alors que je n'étais même pas majeure ! C'est non. Hors de question. Puis je vais abréger ton supplice maintenant. Je ne veux plus de toi dans ma vie. C'est fini. Je savais bien que j'allais te devoir quelque chose si je te reparlais. Sauf que maintenant j'approche de la trentaine, et je ne dois plus rien à personne. Surtout pas à toi. Je ne t'ai jamais considéré comme mon père.

Je sais que ces mots peuvent blesser, d'ailleurs j'ai bien vu que je l'avais blessé quand je me suis levée pour retourner à l'intérieur. Mais c'est sorti comme ça, comme un flot de paroles que je gardais depuis beaucoup trop d'années. Cette fois ci il n'allait pas pouvoir se rattraper, non, il est mort au moment même où j'ai passé la baie vitrée.

- Je m'en vais. Dis je en rentrant.
- Quoi ? Pourquoi ? Me demande Christine.
- Je m'excuse, je me doute que vous soyez au courant de ses magouilles. Mais moi je ne connais que trop bien l'homme qui se trouve à l'extérieur. Et c'est un manipulateur, un menteur, un accro au sexe, à l'alcool et à la violence. C'est est fini pour moi, il peut m'oublier.

Je récupère mes affaires qui se trouvent dans l'entrée et dis au revoir à ma soeur, son fils et son mari, puis à Christine.

- Désolée. Je lui dis.
- Ce n'est rien. Même si j'ai du mal à comprendre.
- Ce n'est pas avec moi qu'il faut parler, mais avec celui qui partage votre lit.

Je fini enfin par le petit Paul.

- Quand à toi Paul je suis très contente de t'avoir connu, retiens bien, je suis ta grande sœur, et tu n'y es pour rien si ton père n'est pas quelqu'un de bien. Si tu as besoin de moi, pour quoi que ce soit, je suis là Paul. Tu partages mon sang.

Je l'embrasse sur le front et le serre légèrement contre moi puis claque la porte et m'en vais définitivement de cette maison.

J'appelle Alex pour lui demander où il était et il me dit qu'il est déjà sur les lieux du festival, c'est donc là que je me dirige.

- Ça va ma belle ? Ça s'est mal passé ce repas ? Me demande Alex.
- Je t'avais bien dit qu'il y avait quelque chose de pas net Alex non ?
- Oui.
- Eh bien voilà, c'est aujourd'hui que j'ai su. Monsieur est sur la paille. Il voulait que je lui paie l'école de son fils. Chose que j'ai refusé.
- C'est pas vrai ! Moi qui croyais qu'il était sincère.
- Tout le monde croyait ça. Et tout le monde s'est bien trompé, d'ailleurs ça m'étonne que je n'ai pas encore de nouvelles de ma soeur.

Quand on parle du loup, ma sonnerie de téléphone retentit et je ne suis pas surprise en voyant le prénom de Laure s'afficher.

- Allo ? Je décroche.
- On est parti juste après toi, il a tout expliqué, si tu savais.
- Comment ça si je savais ?
- Rose, il a plus aucune thunes, il fini chaque mois dans le négatif, et sa femme n'en avait aucune idée.
- Il a toujours son travail ?
- Oui, apparemment il n'a pas menti sur ça. Mais vu que c'est lui qui gère les comptes apparemment elle n'avait rien vu.
- Tant pis pour son fils alors il n'ira pas en école privée.
- De quoi tu parles ? Christine m'a dit qu'elle allait le laisser dans l'école où il est actuellement.
- Il m'a dit qu'il avait besoin d'argent pour inscrire son fils.
- Il t'a menti visiblement.
- Ce ne serait pas la première fois Laure, tu vas faire quoi ?
- J'en sais rien, ce n'est pas à moi qu'il a demandé de l'argent.
- Laure, il vaut mieux qu'on se tienne éloignées de lui.
- Je sais... Mais sa femme et son fils, ils n'ont rien demandé eux. Il me font de la peine...
- On n'est pas là pour réparer ses conneries.
- Dit la femme qui a dit à son fils qu'elle serait là pour lui.
- Ouais... Je soupire. J'en sais rien, ça me fait chier pour eux aussi.
- En tous cas Christine n'avait pas l'air plus fâchée que ça...
- C'est son problème, si elle veut lui pardonner elle lui pardonne, il est encore loin de lui avoir fait ce qu'il a fait à maman.
- C'est clair. Enfin voilà, j'ai pris la mouche et nous sommes partis aussi... Vis à vis de toi, je sais pas si je lui parlerais.
- Tu fais comme tu veux, mais moi en tous cas je ne veux plus entendre parler de lui, si j'ai besoin d'un père j'ai Franck.
- C'est dur ce que tu dis là.
- Laure, qui était là quand j'ai eu mon permis ? Qui était là quand j'ai eu ma première déception amoureuse ? Qui était là lors de mon ascension ? Cet homme ne s'appelle pas Nicolas, mais bien Franck.
- Oui c'est vrai... Enfin bon, tu es où là ?
- Au boulot.

Je regarde Alex qui fait des grands signes et commence à sourire.

- T'as le bonjour d'Alex. Ah, non des bisous d'Alex visiblement. Je pouffe en le regardant mimer des baisers.
- Ah, elle rigole, tu lui rendras. Bon je vais te laisser alors, bisous petite soeur, tu voudrais pas passer demain après midi ?
- Y'a pas de soucis, dis moi l'heure je m'arrangerait, gros bisous Laure.

Je raccroche et regarde Alex en secouant la tête.

- T'es inarrêtable.
- C'est bien pour ça que je suis le meilleur manager de tous les temps poupée.

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Désolée pour ce nouveau petit retard ! J'espère que vous passez de bonne vacances !
Qu'avez vous pensé de ce chapitre ?

Pour la photo j'ai pas trouvé grand chose alors je vous laisse admirer cette jolie photo de Matt !

À fleur de Matt [FINI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant