Chapitre 27 : Matt

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Point de vue de Matt :

Cela fait deux mois qu'il s'est passé ce qu'il s'est passé. Et depuis Rose et moi on ne se parle plus, si, chaque fois qu'on se parle c'est pour s'envoyer des vacheries, des pics. J'en souffre, j'en souffre parce que cette nana me plaît énormément, et que je sais que jamais je ne pourrais l'avoir. Mais il y a deux mois je m'étais laissé allé, j'avais obtenu ce dont je rêvais pendant un moment pour la voir finalement me glisser entre les doigts. J'ai cru pendant un instant que cette nuit entre nous deux allait tout changer. Mais j'ai eu tord, et je ne peux pas me permettre de détruire son couple, alors en attendant c'est la voir tous les jours sans vraiment lui parler qui me détruit.
Je l'ai su dès le début, dès le jour où elle m'est rentré dedans dans ce couloir, que ses petits yeux bleus s'étaient posés sur moi. Je l'ai su qu'elle allait m'amener des problèmes, parce que j'ai su dès ce moment là qu'elle me plaisait. Et j'avais été heureux, de voir qu'au final elle acceptait de faire Robin des bois à mes côtés. J'avais été plus qu'heureux de pouvoir profiter de sa présence chaque jour. Mais un jour mon attirance pour elle avait été trop forte, et j'ai craqué, puis je l'ai emmené avec moi. Et depuis ce jour là je l'avais perdu, parce que j'avais été faible, je n'avais pas su garder pour moi cette attirance qui me pesait tant. Pourtant à chaque seconde que je passais à ses côtés je rêvais de poser mes lèvres sur les siennes. Je rêvais de pouvoir la prendre dans mes bras, de pouvoir l'étreindre sachant qu'elle était mienne, pas comme je l'étreignais en tant qu'ami. Non, je souhaitais plus, et elle m'avait d'abord résisté, ce qui m'avait plut, avant de me reléguer au rang d'ami. Je suis entré dans la triste et malheureuse "Friendzone" comme certain diraient. Un ami, et moi je m'étais dit que tous ces gestes, toutes ces attentions, ça relevait surement plus que de l'amitié, j'avais pensé bêtement qu'un jour elle se rendrait compte que nous deux c'était plus que ça. Quelle allait quitter le salaud qui la laissait de côté, qui n'étais jamais là pour elle, mais qui lui servait de copain. Et je savais, je l'avais compris quand on avais couché ensemble, qu'elle n'était pas indifférente non plus. Depuis le temps que je connaissais les femmes, j'avais bien compris que rares étaient celles qui couchaient sans amour, sans sentiments, qui couchaient juste pour coucher. Et je pensais assez bien la connaitre pour ne pas me tromper en disant que cette fille ne trompait pas son homme juste pour assouvir ses désirs. Mais malgré tout je l'ai compris quand elle s'est éloigné de moi, on était allés trop loin, c'est évident. Pour elle comme pour moi on savait que si l'on s'évitait c'était pour éviter d'être gênés mais aussi pour éviter de s'en envoyer plein la figure. Il n'y avait pas eu une conversation depuis deux mois, où l'un de nous deux n'avait pas été blessé par les mots de l'autre. Putain de merde, elle hante mes pensées. Même là, assis devant mon piano, les doigts sur les touches, prêts à jouer, elle est là, assise à côté de moi, me rappelant à quel point je suis merdique. A quel point surtout, jamais elle ne pourrait vraiment être là. Au moins, elle a le mérite d'inspirer mon esprit qui se met à guider mes mains afin de faire sortir quelques accords. Une sonnerie retentit dans la maison, comme par réflexe j'attrape mon portable en espérant que ce soit un message de sa part me demandant qu'on se voit. Mais je mets quelques secondes avant de me rendre compte que ce qui sonne c'est mon interphone, je regarde l'heure : 19h03 je n'attendais personne pourtant. Je me lève, me dirige vers l'interphone et observe la personne qui se trouvait à mon portail. Quel choc de voir que c'était elle, elle regarde la camera, de ses yeux avait coulé le mascara qui lui sublimait le regard d'habitude. Mais là, son regard est triste, froid, je ne pouvais y lire que la peine. À travers l'interphone je l'entends renifler, pester et espérer que je sois là. Qu'est ce qu'elle fait là ? Et dans cet état en plus !

- Oui ? Je demande en appuyant sur le bouton me permettant de lui parler.
- Matt ? C'est moi... Désolée de passer comme ça mais... Je peux entrer ? Demande t'elle.
- Je t'ouvre.

Et je fais ce que j'ai dit, je lui ouvre, elle entre dans sa voiture et se gare dans l'allée. J'ouvre la porte et la vois se diriger vers moi sans vraiment me regarder, en évitant mon regard même à vrai dire. Dès lors qu'elle fini de monter les marches elle lève alors le regard vers moi. Tant de peine dans ce dernier suffit à meurtrir mon coeur, pourquoi est elle dans cet état bon sang ? Je lui offre un sourire qui se veut réconfortant et à peine quelques secondes plus tard elle se jette dans mes bras et fond en larme. Je suis surpris, mais ne tarde pas à passer mes bras autour d'elle pour lui caresser le dos. Elle semble si petite dans mes bras, son corps paraît frêle et sans force. Après un moment j'embrasse doucement le haut de son crâne et son regard croise à nouveau le mien, les larmes semblent s'être arrêtées. J'ouvre à nouveau la porte pour la faire rentrer chez moi, je me dirige vers le canapé et elle fait de même. On s'assoit ensemble et lorsque je la regarde je ne peux m'empêcher de lui dire ce qui me taraude.

- Qu'est ce qu'il se passe ? Je commence.
- C'est Seb.

Rien qu'à l'entente de son nom mes poings se ferment, je ne peux pas supporter qu'il lui fasse du mal alors que je sais qu'elle tient vraiment à lui. Elle croit beaucoup en lui, aux moments de bonheur qu'il lui offre, et qu'il pourrait lui offrir. Et qu'il ne soit pas à la hauteur de ses attentes m'énerve énormément.

- Quoi Seb ? Je continue comme je peux.
- Il me trompe Matt, dit elle en plantant son regard dur dans le mien, il me trompe depuis 6 mois, avec une pétasse mannequin.

Putain, depuis presque autant de temps je me retiens de l'embrasser tous les jours pour un connard comme celui là. Depuis autant de temps je respecte les sentiments qu'elle a pour cet enculé, mon poing se serre tellement qu'en posant le regard dessus je me rend compte que le sang l'a presque quitté. Je relâche la pression.

- Putain de merde, si tu savais à ce moment là ce que j'ai envie de lui faire subir à ce pauvre connard.
- S'il te plait Matt, ne fais rien.
- Il t'a vraiment prise pour une conne ce salaud ! Il mériterait bien que j'aille lui tabasser sa gueule de mannequin.

J'y arrive pas, je ne peux pas ne pas monter en pression, c'est impossible, il n'a pas le droit de lui manquer de respect comme ça. Il n'a pas le droit de la décevoir autant, de la trahir comme ça, de la blesser. Mon poing frappe le canapé dans lequel nous somme assis, elle sursaute, je pose mon regard sur elle, je ne voulais pas lui faire peur. Nos regards se sondent pendant quelques minutes avant qu'elle ne se rapproche de moi pour prendre mes mains dans les siennes. Comme instantanément mes poings se desserrent pour pouvoir profiter du contact qu'elle m'offre.

- Je suis désolé Rose, mais je ne peux pas supporter qu'on te manque de respect comme ça.
- C'est rien Matt, ça passera.
- Mais tu l'aimes putain ! Et il t'a trompé ! Comment tu l'as su ?
- Je l'ai vu.
- Mais tu l'as vu en plus ?! Bordel de merde ! Je me lève d'un bond, me dirige vers l'entrée et commence à prendre ma veste. Donne moi son adresse ! Je lui crie alors qu'elle est juste derrière moi.

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Et voilà. Le tant attendu chapitre avec le point de vue de Matt. Bon c'est évidemment Matt est totalement amoureux d'elle ! Et aussi vraiment énervé ? A votre avis ? La confrontation entre les deux va avoir lieu ? Comment va tourner la soirée ?
N'hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé de ce chapitre et à l'aimer ;)

À fleur de Matt [FINI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant