Elle était encerclée, assaillie de toute part. Par ces rictus, ces yeux froids et vides, ces armes tranchantes, ces doigts glacés.
Comment blesser ce qui ne ressent pas la douleur ? Comment effrayer ce qui est dénué d'émotions ? Comment tuer ce qui ne semble pas vivre ?
Elle avait frappé, cent fois au moins. Elle était sûre de tous les avoir brûlés, d'avoir couvert de feu chaque centimètre carré de cet endroit.
Mais ils étaient toujours là.
Et elle se mourait.
Iria baissa les yeux, contempla ses mains, le sang qui coulait le long de ses avant-bras. Ce n'était pas tant la douleur qui lui faisait peur, qui l'écorchait, c'était le froid.
Ce froid en elle, dans sa poitrine, dans son cœur. Cette sensation que tout s'arrêtait, que la fin était proche.
Elle tomba à genoux.
Respirer était douloureux, l'idée même de tenter de se relever était ridicule.
Un liquide chaud coulait sur ses joues et le long de sa gorge, sans qu'elle sache s'il s'agissait de larmes ou de sang. Peu lui importait.
Elle ne pouvait cependant se résoudre à attendre la fin en fermant les yeux, alors elle se força à regarder. L'une des silhouettes se positionna devant elle, brandit une longue épée rouillée, se prépara à lui trancher la tête.
La lame capta la faible luminosité ambiante et des gouttelettes écarlates coururent le long de son fil tandis qu'elle s'élevait lentement, disparaissant en partie derrière la tête de l'abomination qui la brandissait.
Non.
Elle ne pouvait pas simplement crever ici, seule, impuissante, vaincue par un simple caprice de l'Univers.
Non ! Elle était Iria Elme, par les Cercles ! Ce n'était pas le froid qui allait avoir raison d'elle ni l'absence de sang dans ses veines !
NON ! Elle mourrait selon ses propres termes, lorsqu'elle l'aurait décidé ! Pas ici, pas maintenant !
Elle voulut rugir, ne parvint qu'à hoqueter en crachant du sang :
— Par... le... feu !
Le résultat était pitoyable, mais elle le sentit au fond d'elle.
Le brasier.
Une chaleur terrible, pure, vivante. Un soleil miniature, qui se propagea dans tout son corps en un instant, le transforma et en fit le centre d'une éruption de flammes.
Iria se releva, jubilante, créature de feu et de lave, puisant dans ce pouvoir caché en elle comme s'il s'agissait d'un liquide désaltérant et salvateur, se saoulant au contact de la force brute et primitive qu'il dégageait comme si c'était un alcool fort.
Se dressant face à l'humanoïde qui avait voulu être son bourreau, elle fit intégralement fondre son épée d'un seul regard puis le réduisit, lui, à l'état de particules.
Constatant que le reste de ses nombreux assaillants avait quand même décidé de la combattre, elle partit tout d'abord d'un rire incontrôlé puis hurla de sa voix intimidante d'Incarnation :
— PÉRISSEZ TOUS !
Elle compléta l'injonction avec un large geste circulaire, englobant toute la zone. Instantanément, chaque surface, chaque recoin, fut léché par des flammèches qui se propagèrent rapidement et consumèrent tout sur leur passage.
Elle avança lentement, les bras écartés, et les corps autour d'elle se transformèrent en torches mouvantes, tombèrent au sol et brûlèrent jusqu'à n'être plus que cendres.
— Et soyez purifiés, compléta-t-elle en souriant.
Il n'y avait plus d'assaillants, plus de danger. Elle était seule.
Elle était toute-puissante.
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Syol - Parallèle Zéro
FantasySix personnes. Un monde inconnu. Pas la moindre indication. À l'origine, elles vivaient chacune leur vie de leur côté, avec leurs rêves et leurs peurs. Mais sur Syoliqa, dans le Parallèle Zéro, leur passé ne compte pas. Les idéologies n'ont plus de...